Pierres d’Ica : une lettre des temps anciens ?
25.11.2012, 22:39, heure de Moscou |
Photo : wikipedia.org |
Trop paresseux pour terminer la rédaction de leur calendrier, les Indiens Maya ont fait trembler leurs descendants dans l’attente de la fin du monde.
Mais certains d’entre eux ont pris la peine de réaliser des gravures sur des milliers de pierres pour envoyer dans le futur une bonne nouvelle : la fin du monde a déjà eu lieu.
Cette année, des fossiles étranges ont été découverts au Kamtchatka. On aurait pu les prendre pour des restes d’animaux anciens. Seul un fait laissait les spécialistes perplexes : ces créatures avaient des formes très précises.
Les fossiles ressemblaient à des parties d’un mécanisme, comme s’il s’agissait des roues dentées de tailles différentes. A en juger par la couche où on a trouvé ces éléments, ils devraient avoir environ 400 millions d’années.
L’archéologue de Saint-Pétersbourg Iouri Goloubev qui a retrouvé ces éléments, tout comme ses collègues américains, a confirmé que les fossiles ressemblent à des éléments d’une machine.
La science a ignoré cette découverte du Kamchatka. Et les journalistes se sont rappelés des autres découvertes qui ont fait sensation. Il s’agit notamment des objets sphériques étranges dont la taille varie entre 2,5 et 10 centimètres, que les mineurs de la ville de Klerksdorp en Afrique du Sud retrouvaient parfois.
L’âge approximatif de la roche dans laquelle ces sphères ont été retrouvées atteint 3 milliards d'années. Les archéologues ne sont pas d’accord quant à l’origine de ces objets anciens.
Ceux qui défendent leur origine artificielle font valoir que ces sphères portent des signes évidents de traitement technologique, notamment des incisions longitudinales.
Quant aux géologues, ils estiment que les sphères sont d’origine naturelle et ces incisions sont le résultat de l’oxydation et l’exposition à l’air.
Il est plus difficile d’expliquer par des causes naturelles la découverte faite en 1934 par Emma Khan, originaire de la petite ville de London dans l’état américain du Texas.
Dans un morceau de roche, elle a trouvé un marteau en métal. Sa poignée, étant à l’origine en bois, s’est solidifiée avec le temps.
Mais le marteau s’est bien conservé car il est fait en métal de bonne qualité que les hommes ont réussi à fabriquer il y a seulement 10 000 années. Le paradoxe, c’est que ce marteau « s’est enraciné » dans la roche pétrifiée, dont l'âge est estimé à au moins 65 millions d'années. Autrement dit, tout cela est arrivé à l'époque des dinosaures.
Toutefois, les archéologues estiment que les hommes capables de fabriquer des marteaux de cette qualité ne sont apparus sur Terre que plusieurs millions d’années après l’extinction des dinosaures. Ils ne pouvaient donc pas voir des dinosaures vivants.
D’ou viennent alors les dessins sur les pierres dans la province péruvienne d'Ica?
Ces dessins représentent de vrais dinosaures des espèces différentes : des triceratops, des stégosaures, des tyrannosaures et des brontosaures.
Des hommes sont également présents sur certains dessins. Ils font soit la chasse aux dinosaures, soit les utilisent comme un moyen de transport, voyageant sur le dos des tricératops ou volant avec les ptérodactyles. Sur certaines pierres d’Ica on peut voir des images des mammifères qui sont caractéristiques uniquement pour le continent américain.
Sur d’autres pierres sont représentées des scènes de transplantations du cœur, et même du cerveau, ainsi que des dessins des systèmes stellaires et des appareils volants. En voyant ces dessins d’Ica pour la première fois, on a tendance à penser qu’il s’agit de fausses pierres, fabriquées exprès pour des touristes crédules.
Pour la première fois ces pierres aux animaux étranges sont mentionnées en 1570 dans la chronique de l’historien indien Juan de Santa Cruz Pachacuti qui s’appelle Relation de dades antique d'este Reyno del Peru (légendes anciennes du royaume du Pérou).
Au début des années 1960, les pierres d'Ica ont été vendues à bas prix sur le marché noir des antiquités au Pérou. Elles sont devenues célèbres grâce au professeur de médecine de l’Université de Lima Javier Cabrera (1924-2001).
Ayant reçu sa première pierre pour son anniversaire en 1961, il a passé les 40 années suivantes à étudier des pierres et des roches. Il a même créé un musée, qui abrite actuellement une collection de plus de 11 000 pierres d’une taille de 30 cm à 1,5 m, gravés ou couverts de motifs différents.
En 1976, Cabrera a publié un livre intitulé The message of the Engraved Stones of Ica (le Message des pierres gravées d'Ica), dans lequel il avance l'hypothèse qu’une civilisation développée qui existait sur Terre aurait enregistré sur ces pierres l'histoire de l'Humanité et les a laissées sur la planète avant de la quitter à cause d'une catastrophe mondiale. Cela aurait pu être le cas, par exemple, avant le déluge biblique.
Les pierres ont été choisies comme un matériau qui peut survivre à tout bouleversement. Quant aux dessins, notamment ceux qui représentent des scènes avec des opérations chirurgicales, ils auraient été conçus pour faire passer des messages à l’Humanité survivante à la catastrophe.
Cabrera a remporté le titre de « Fils adoré de la ville » à Ica et une médaille d’or. Mais nombreux étaient ceux qui trouvaient le professeur fou et falsificateur.
Les pierres d’Ica étaient considérées comme une falsification moderne, et plus personne n’y prêtait attention. Ce verdict a été fondé, notamment sur le témoignage de chercheurs péruviens qui avaient admis avoir gravé les pierres eux-mêmes.
Toutefois, selon l'historien russe Andreï Joukov, les arguments des opposants de Cabrera qui visent à discréditer ses conclusions et déclarer sa collection avec des gravures de contrefaçon ne tient pas la route :
« Tout d'abord, la vente illégale d'antiquités au Pérou est considérée comme un crime.
Par conséquent, les personnes qui ont fourni ces pierres à Cabrera, devaient indiquer qu’ils ont fabriqué les pierres pour éviter des poursuites pénales.
D'autre part, les différentes techniques de falsification diffèrent des véritables gravures sur pierre. Troisièmement, l'examen de dizaines de pierres, avec des images de dinosaures, réalisé à la demande de Cabrera par Mauricio Hochshild Mining Co., a confirmé leur authenticité.
Des résultats similaires ont été présentés lors de l’expertise à l'Université de Bonn, l'Université de Lima et le laboratoire de l'Ecole d'Ingénierie de Lima ».
Joukov souligne que les images de certains dinosaures sont bien la preuve de l'authenticité de la collection d'Ica, dont les restes de dinosaures ont été découverts par des paléontologues au début des années 1990, beaucoup plus tard que l’année au cours de laquelle ces objets ont fait parties de la collection de Cabrera ! Il s’agit d’une image de diplodocus avec des plaques sur sa colonne vertébrale, semblables à ceux que possédaient les stégosaures. Il est peu probable que les paysans péruviens illettrés, qui s’occupaient de la fabrication de fausses pierres, aient pu imaginer cet animal rare avec autant de détails.
L’hypothèse que des chimistes expérimentés, puissent faire « vieillir » ces pierres pour tromper l’oeil des experts n'a pas l'air très réaliste. Enfin, il serait difficile de cacher l'existence de ces laboratoires qui ont produit des dizaines de milliers de pierres gravées.