Liban : L’Arabie Saoudite annule son contrat de 3 milliards de dollars d’armement français
L’Arabie saoudite a annoncé vendredi avoir interrompu son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise et suspendu le reste d’un financement d’un milliard destiné aux forces de sécurité libanaises, pour protester contre les prises de position hostiles à son égard inspirées par le Hezbollah.
L’Arabie saoudite a « procédé, à la lumière de ces positions, à une évaluation totale de ses relations avec la République libanaise », a indiqué un porte-parole officiel à l’agence saoudienne SPA avant d’annoncer les deux décisions, qui concernent aussi la France, chargée de livrer les équipements militaires.
Le porte-parole a souligné que l’Arabie saoudite a constaté des « positions libanaises hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah sur l’Etat en dépit de la volonté de Riyad de « venir en aide aux Libanais, sans distinction ».
(…) L’Orient Le Jour
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BREIZATAO – POLITIKEREZH (20/02/2016) Le gouvernement français – Jean-Yves Le Drian en tête – n’est plus à la fête. L’Arabie Saoudite vient d’annuler son plan d’armement de l’armée libanaise. Cette décision est la conséquence de l’incapacité du Liban à adopter une position claire sur le conflit syrien en faveur de Riyad. Le gouvernement socialiste français et ses réseaux voient s’envoler une manne de premier ordre.
Acheter le soutien diplomatique du gouvernement socialiste
Le plan avait été négocié en 2013 par l’actuel ministre de la Défense français puis formalisé lors d’un voyage de François Hollande et de Jean-Yves Le Drian en Arabie Saoudite (voir ici). Le gouvernement socialiste appuyait alors activement la dictature sunnite dans son soutien aux djihadistes de Syrie afin qu’ils renversent Bachar al-Assad (lire ici).
L’architecte du djihadisme international et théoricien affiché de l’extermination des populations chiites – le prince saoudien Bandar Ben Sultan – s’était rendu à Paris en septembre 2013 et y avait rencontré Le Drian afin de finaliser l’accord dans le cadre de la venue de François Hollande en Arabie Saoudite, en décembre 2013. Le Drian, dans l’intervalle, s’était rendu en Arabie Saoudite le 6 octobre 2013.
Le contrat prévoyait la fourniture par le gouvernement socialiste français de fournitures militaires pour un montant de 3 milliards de dollars. La facturation des livraisons était opportunément laissée à la discrétion de Le Drian et de ses acolytes du ministère de la Défense, assurant ainsi les marges de manœuvre nécessaires au classique jeu des rétro-commissions.
Le libano-saoudien Rafik Hariri – chef de file du clan mafieux du même nom – était chargé de superviser le suivi du dossier pour la parti libanaise.
Pour Riyad, il s’agissait d’acheter le soutien des gouvernement français et libanais dans le conflit opposant les Saoudiens à l’Iran. Une politique de corruption active qui s’est effectivement traduite par une position française très hostile à Téhéran durant les négociations sur le nucléaire iranien.
Rien ne va plus entre Riyad et Beyrouth
L’annonce par l’Arabie Saoudite de sa décision de suspendre ce contrat est intervenue après que le ministre libanais des Affaires Étrangères – Gibran Bassil – ait refusé de soutenir une résolution saoudienne contre l’Iran lors de deux rencontres des ministres des Affaires Étrangères arabes et musulmans. Bassil est le président du Mouvement Chrétien Patriotique Libre, un des soutiens les plus solides du Hezbollah (pro-iranien) au Liban.
Les médiats saoudiens ont rapporté que la dictature sunnite arrêtait son contrat en raison de “la non-condamnation des attaques contre l’ambassade d’Arabie Saoudite à Téhéran et de son consulat général à Mashhad, ce qui est en contradiction avec le droit international et les régulations diplomatiques” (source).
Le gouvernement socialiste français et la dictature saoudienne ont donc échoué dans leur tentative visant à faire entrer l’armée libanaise en guerre contre le Hezbollah chiite. Ce qui aurait signifié le basculement du Liban dans la guerre civile. Pour la nomenklatura socialiste, cela se traduit par la perte d’un énorme contrat négocié depuis trois ans.