L’État islamique a réuni 5000 combattants en Libye
28/12/2015 – 08H00 Tripoli (Breizh-info.com) – L’État islamique a sous ses drapeaux 4 à 5000 combattants en Libye, a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur tunisien Walid al-Vaqini lors d’une conférence sur les armes de destruction massive de l’État islamique dans le nord de l’Afrique et la rive sud de la Méditerranée.
Depuis l’intervention franco-occidentale de 2011, la Libye est devenue un État failli déchiré entre deux gouvernements (Tripoli et Tobrouk) et des logiques claniques.
L’État Islamique, qui s’y est implanté sans faire de vagues, a de grandes possibilités de s’y tailler un nouveau fief, à 500 km des côtes de l’Europe.
Selon les propos du ministre, relayés par l’agence de presse iranienne Farsnews, la plupart des combattants de l’EI en Libye sont originaires du Maghreb, c’est à dire qu’ils sont en grande partie francophones.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur de la Tunisie a ajouté que 1600 de ses compatriotes se battaient aux côtés de l’Etat Islamique en Syrie et Irak ; près de 600 étaient déjà revenus au pays et 800 autres ont été tués là-bas.
L’État islamique tient 250 km de côtes autour de la ville de Syrte.
La Libye peut devenir un important centre d’entraînement pour préparer des attentats terroristes en Europe et au Maghreb : lorsqu’en novembre l’État tunisien a démantelé une cellule terroriste qui préparait des attentats contre les forces de l’ordre et les hôtels, près de 70 terroristes ont été arrêtés : ils avaient été entraînés en Syrie et en Libye.
S’implanter en Libye a un autre avantage pour l’organisation internationale terroriste : le pays est riche en pétrole.
Avant le début de l’intervention russe en Syrie, il était prévu que l’EI fasse 600 millions d’€ de recettes avec les ventes de pétrole, notamment à la Turquie.
Mais depuis le début de leur intervention le 30 septembre, les Russes ont bombardé près de 2000 camions-citernes et la quasi-totalité des installations pétrolières tenues par les islamistes (raffineries, dépôts, gisements).
Le reste a été bombardé par la France – depuis les attentats du 13 novembre – mais aussi le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Résultat : les recettes pétrolières de l’EI en Syrie se sont effondrées et son emprise territoriale a diminué de 14% en un an notamment en Irak (Tikrit et Ramadi ces jours-ci) et en Syrie sous l’action conjuguée des Kurdes et de Damas.
En Libye, l’État islamique est nettement plus tranquille – et il a déjà commencé à progresser vers l’intérieur du pays, afin de mettre la main sur un nombre croissant d’installations pétrolières.
Photo : DR
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