Des journalistes russes de l'agence Life News se sont rendus à Deir ez-Zor, qui est assiégé par l'EI depuis trois ans.
Dans leur reportage, les journalistes montrent la route qui sépare le centre de la ville syrienne déchirée par la guerre et mettent en évidences tous ses dangers.
Pour atteindre Deir ez-Zor, entourée par des rebelles de l'EI, les journalistes du Life News ont dû d'abord prendre un avion de transport Ilyuchin, l'un de ceux qu'on achetait encore en URSS, pour faire une correspondance à Kameshli, près de la frontière irakienne. Presque tous les pilotes parlent russe car ils ont suivi un stage en Russie.
Ces vols sont effectués chaque jour. Les pilotes aperçoivent de temps en temps sur leurs radars les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Bien qu'habitués à leur apparition, ils sont chaque fois toujours un peu nerveux.
Pour descendre de l'avion, tout l'équipage, y compris les journalistes, met des gilets pare-balles. S'ils ne servent à rien dans les airs, ils peuvent sauver une vie au sol.
Après la descente, les employés de l'aéroport ont accueilli les pilotes comme si ces derniers revenaient d'un champ de batail. Et vraiment, chaque vol relève d'une sorte d'exploit en ces temps de troubles en Syrie.
Durant quelques heures, vers le matin, les journalistes ont poursuivi leur route à travers le lieu de conflit.
A bord d'un hélicoptère Mi-8, faisant partie d'une escadrille de trois hélicoptères, les journalistes ont accompagné des militaires retournant des hôpitaux ou du congé. Ils ont été minutieusement fouillés, car chaque kilogramme compte. Ils ne doivent prendre que le strict nécessaire, surtout pour ce qui est de la nourriture: "des pois, des cigarettes, un thé, du savon", précise un soldat.
"J'ai pris avec moi seulement de la nourriture, car à Deir ez-Zor ils n'ont que de l'eau et du pain.
Ces derniers dix mois ont été vraiment durs. Cela fait déjà quatre ans que nous sommes en guerre", précise un autre combattant.
Sur leur chemin vers Deir ez-Zor, l'hélicoptère a franchit un désert où se terraient des dizaines de milliers de rebelles armés jusqu'aux dents.
On pouvait même voir leurs pick-ups. La distance à parcourir est de 248 kilomètres, dont 150 constituent le territoire de l'EI.
L'hélicoptère est passé près de la "capitale militaire du "gouvernement islamiste". C'est là que les radicaux stockent leurs véhicules militaires blindés, leurs armes et leur force combative.
Au cours d'un tel vol, les hélicoptères prennent une altitude de trois milles mètres. Ainsi, ils se trouvent hors de portée d'une arme automatique, mais le danger est toujours bien réel de croiser un groupe de rebelles armé d'un missile surface-air. Elément à prendre en compte lors de l'atterrissage.
Les terroristes tentent régulièrement de prendre l'aérodrome d'assaut afin de couper la garnison de l'armée syrienne du territoire principal des forces gouvernementales. Les attaques sont interceptées mais les vols restent toujours précaires.
La région fonde ses espoirs sur les Forces aériennes russes.
D'autant plus que les résultats sont déjà perceptibles: les rebelles de l'EI ont quitté plusieurs quartiers à l'Est de l'Euphrate.
Le 30 septembre, l'Armée de l'air russe a entamé une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad.
Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.
Au total, l'aviation russe a réalisé près de 700 vols en Syrie en effectuant plus de 500 frappes contre les positions de l'EI en Syrie depuis le début de l'opération aérienne le 30 septembre dernier.
Les navires de la Flottille russe de la Caspienne ont en outre tiré 26 missiles de croisière Kalibr.
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