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IMMIGRATION ET OUTRE-MER ! TRIBUNE LIBRE, POINT DE VUE ET CONSTAT !

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FRANÇOIS HOLLANDE AUX ANTILLES   - Ce dont on ne parlera jamais

FRANÇOIS HOLLANDE AUX ANTILLES 


Ce dont on ne parlera jamais



Michel Lhomme 
le 07/05/2015 

En Outre-mer, comme dans l’Hexagone, le contrôle de l’immigration et l’assimilation républicaine sont totalement en panne voire inexistants. Or, en Outre-mer, le sujet ne peut être pris à la légère car la question de l’immigration illégale y est source de nombreuses tensions et d’exaspérations.

C'est une question encore plus sensible qu’en métropole. C’est même pour les territoires ultra-marins le sujet majeur, qui a été totalement négligé par les gouvernements successifs, de gauche comme de droite. Il faut donc oser parler d'une reconquête nécessaire des Outre-mer français. Qui osera le faire ?

Cette reconquête passera par la prise en considération des problématiques spécifiques de ces territoires.


La question délicate du droit d’asile 

Bien que très peu médiatisée, la demande d’asile outre-mer était en 2010, la 3ème en importance après celle de l’Île-de-France et de la région Rhône-Alpes, avec 2 800 demandes de protection internationale. On a parlé récemment en France au niveau gouvernemental de la création d’une « Agence de l’Asile » mais sans jamais évoquer la création d'antennes ultra-marines. Que signifierait une telle agence hexagonale sans antennes ultra-marines ?
 
L’accès à la protection internationale est le sujet brûlant et la hausse croissante des demandes d’asile (véritables filières africaines et malgaches à Mayotte, première maternité de France, immigration surinamienne, brésilienne et haïtienne en Guyane ) mettent à la peine les pouvoirs publics que ce soit dans le traitement des dossiers ou en termes de dispositifs d’accueil qui deviennent rapidement insuffisants.
 
A Mayotte, on ne cesse ainsi de construire des lycées qui, à peine ouverts sont déjà saturés. L'UMP, dans ces instances, a évoqué récemment la création d’une « carte à puce Asile », qui vaudra pour toute la procédure, le versement des aides et l’autorisation de maintien sur le territoire et qui devra être actualisée en temps réel, sous peine de suspensions des versements des allocations. Ficher les demandeurs d'asiles, c'est une proposition peut-être nécessaire. Ce n'est pas une véritable politique de l'immigration, une politique des frontières.

L’immigration clandestine 

Quelques chiffres d’abord : parmi les quatre centres de rétention administrative (CRA) outre-mer, il en existe un à Mayotte et un autre en Guyane et parmi les 6 locaux de rétention administrative (LRA) outre-mer, il y en a un en Guyane et un autre à Saint- Martin. Ils sont tous gérés par la PAF (la Police de l'Air et des Frontières). 

Le nombre d’expulsions chaque année équivaut à la moitié des expulsions réalisées sur l’ensemble du territoire national. Sarkozy adorait l'Outre-mer et en particulier Mayotte où les expulsions vers l'île d'Anjouan (aussitôt expulsé, aussitôt revenu) étaient faciles parce que cela lui permettait de gonfler ses chiffres et de faire ainsi abusivement croire qu'il luttait contre l'immigration, ce qu'il n'a, en réalité, jamais fait.
 
Si nous avons cité les cas symptomatiques de Mayotte, de la Guyane et de Saint-Martin, c’est que la problématique de l’immigration irrégulière y est particulièrement délicate. On estime ainsi que plus d’un quart de la population de ces territoires serait en situation irrégulière. Un phénomène qui s’explique par la situation géographique, historique, culturelle et économique de ces territoires situés hors de l’espace Schengen.
 
Pour rappel, la Guyane, dont l’attractivité repose en partie sur l’orpaillage clandestin, possède 1000 kilomètres de frontières terrestres avec le Surinam et le Brésil, quand son PIB est 13 fois supérieur à celui du Surinam et 39 fois plus élevé que celui d’Haïti. 

A Saint-Martin, la différence entre les 2 parties de l’île en matière de visas favorise une immigration clandestine importante de haïtiens, de dominicains et de jamaïcains. Côté chiffres, l’INSEE estime que 5 à 8000 clandestins vivent dans la partie française sur 40 000 habitants et 15 à 20 000 clandestins vivent côté hollandais sur 55 000 habitants.
 
L’île de Mayotte est le département français qui, à lui tout seul, alimente plus de la moitié des reconduites à la frontière chaque année : 22 000 reconduites en 2012 ! Alors que la population est de 186 000 personnes, le nombre de personnes reconduites depuis cette île est devenu très important, atteignant près de 20 000 en 2009, dont plus de 3 000 mineurs, après avoir été multiplié par 2,5 en 4 ans. L’on connaît également la forte attractivité sociale de Mayotte, dont l’histoire est indissociable de celle de l’archipel des Comores et où le PIB par habitant, bien que faible, reste 9 fois supérieur à celui des îles voisines. Or, il y a pour la France d'importantes conséquences de cette pression migratoire dans ces trois territoires.

Il y a une charge financière qui plombe les budgets des collectivités ultramarines concernées car la dotation globale de fonctionnement versée par l’Etat est calculée en fonction du nombre d’habitants recensés par l’INSEE, auquel échappe une part importante de la population irrégulière. La conséquence de cette forte pression migratoire, c’est ensuite la dégradation des services publics. A l’hôpital de Saint-Martin, la moitié des hospitalisations est le fait d’étrangers, ce taux atteignant 70% en service gynéco-obstétrique, qui compte près de 1000 naissances par an. 44% des patients sont dépourvus de toute couverture sociale. A Mayotte, le nombre d’élèves scolarisés est passé de 2000 à 60 000 en 30 ans, dont un tiers a des parents clandestins. En Guyane enfin, des milliers d’enfants restent déscolarisés, faute de places dans les structures scolaires. 

En fait, ces trois territoires restent des îlots de prospérité dans des océans de misère. Malgré la législation dérogatoire en matière d’exécution des reconduites à la frontière et de recours contre ces derniers et quelques moyens accrus en termes d’effectifs policiers, la problématique demeure inchangée et provoque de fortes tensions communautaristes dans ces territoires. A situation exceptionnelle, il faudrait donc une législation exceptionnelle, car le problème est loin d’être résolu et les afflux migratoires sont toujours plus nombreux. Aucun élu à droite comme à gauche n'y songe un moment.

En Outre-mer, le tout répressif ne fonctionne pas

Le renforcement des moyens des forces de sécurité ne suffit pas à répondre à la problématique. Il y a le manque de moyens judiciaires. On manque de magistrats et les prisons débordent. Il faudrait donc aller plus loin sur le plan législatif dans la différenciation des règles applicables dans les territoires outre-mer du reste du territoire français, dans les domaines de la nationalité, de l’état civil et des prestations sociales.

Mais il faut surtout qu’un travail de fond soit mené en matière de diplomatie : les relations avec les Etats voisins constituant l’une des clés de la maîtrise des flux migratoires irréguliers. Il faudrait renforcer les fonds de coopération régionale destinés à soutenir les projets facilitant les échanges entre les collectivités françaises d’outre-mer et les Etats voisins et relever le défi de la coopération économique régionale.

Chaque année, 50 à 70 millions d’euros sont consacrés à la lutte contre l’immigration clandestine et les reconduites à la frontière, quand 20 millions d’euros seulement, sont consacrés à la coopération.

Pourquoi ne pas développer plutôt ce volet crucial de la coopération économique régionale, qui ne représente aujourd’hui que 0,3% des crédits de la mission outre-mer ?


Faute d'une politique énergique de l'Outre-mer, les ultra-marins se sentiront de plus en plus les délaissés de la République mais aussi ils seront de plus en plus les dindons de la farce électoraliste que très précisément, nous commençons à voir à l'œuvre au niveau du pouvoir socialiste avec le voyage antillais de François Hollande en Guadeloupe.
Source Metamag
 

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