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Roger Holeindre : “Ce que fait Marine Le Pen contre son père est déguelasse”
Nous avons rencontré l’ami Roger Holeindre à propos de son dernier livre Ça suffit, 1935-2015 : 80 ans de mensonges et de calomnies (591 pages, Les Editions d’Héligoland.
BP 2. 27 290 Pont-Authou. 25 euros, 30 euros franco de port). Ce livre préfacé par Anne Brassié est dédié à Pierre Descaves, récemment décédé.
Nous avons également interrogé “Popeye” sur la crise au Front national dont il est l’un des cinq cofondateurs.
Il nous répond comme à son habitude sans langue de bois.
RIVAROL : Que pensez-vous de la crise qui secoue actuellement le FN et des sanctions très sévères prises par Marine Le Pen contre le président d’honneur et fondateur du mouvement qui est aussi son père ?
Roger HOLEINDRE : Pour être franc je pense que la façon dont Jean-Marie Le Pen est traité par sa fille et les amis de sa fille est proprement déguelasse. On peut peut-être faire tel ou tel reproche à Jean-Marie Le Pen mais sûrement pas tous ceux que ses ennemis lui jettent au visage depuis des décennies.
Il est incontestable que ce qui se passe actuellement est une attaque en règle pour tuer cet homme et les idées nationales qu’il représente et qui sont loin d’être nauséeuses comme disent ces messieurs. Le pouvoir en place a profité de la guerre politico-familiale entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen pour tuer politiquement la droite française, pour éliminer l’opposition nationale.
Il est incontestable que, dès l’instant où Marine Le Pen parlait de dédiabolisation serait enclenchée contre le Front national, son président, fût-il d’honneur, et le pouvoir une mise à mort orchestrée. Tout a commencé au moment du vote interne pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la présidence du Front national. Les media avaient clairement choisi Marine Le Pen contre Bruno Gollnisch et ils n’ont jamais dévié de cette ligne de conduite. Je me souviens que Bruno Gollnisch avait embauché une secrétaire de très grande qualité pour mener sa campagne et que celle-ci, malgré son grand sérieux, ne parvenait pas à lui obtenir des passages à la télévision. Un jour, téléphonant à Arlette Chabot pour lui dire une énième fois qu’elle désirait que son poulain passât lui aussi à son émission de France 2, Arlette Chabot lui répondit ceci : « Mais, Mademoiselle, vous êtes idiote ou quoi ? Je pense que vous l’êtes totalement. Vous n’avez pas compris que c’est Marine Le Pen qui nous intéresse et nullement Bruno Gollnisch. » Par conséquent Marine Le Pen étant le joker de tous les media réussit à passer devant le successeur maintes fois désigné de Jean-Marie Le Pen, en l’occurrence Bruno Gollnisch, intelligent, sérieux mais absolument pas magouilleur.
Pour être l’élue des media, la fille du chef abandonna chaque jour un peu plus les idéaux qui ont fait la droite nationale et a supprimé d’un trait de plume 40 ou 50 ans de notre histoire.
Je ne crois absolument pas aux chances de Marine Le Pen d’être élue présidente de la République. Je l’avais dit à son père, lorsque je suis allé lui faire mes adieux, cette femme ne représente aucune des idées du FN canal historique, donc rien des idées de Jean-Marie Le Pen, de son entourage et de moi-même. J’avais prévenu le président-fondateur du FN : « ta fille n’a pas tes idées, elle te trahira, elle te foutra dehors avec ses pédés de ton propre parti ». C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. C’est tragique.
Je pense qu’il n’est pas possible de mettre sur pied en quelques mois un parti politique différent du FN actuel mais en revanche qu’il est possible et même indispensable de susciter lors de la présidentielle de 2017 un candidat de droite nationale pure et dure qui ne transigera jamais sur les idéaux qui doivent être la base même de la nation française.
Mon départ du Front dont je fus un des cinq membres fondateurs est dû au fait que cette jeune femme ne croit en rien, ni à Dieu ni à diable, ne respecte rien ni personne, puisqu’elle exècre les catholiques, les maréchalistes, les Pieds-Noirs, les anciens combattants, tous des cons selon elle, qu’elle ne voit pas la nécessité de créer et de subventionner des mouvements de jeunes patriotes et nationalistes, bref qu’elle n’a aucun idéal digne de ce nom. Marine Le Pen déteste tous ceux que l’on a essayé de rassembler pendant quarante ans. Par ailleurs, je suis écœuré par le nombre incroyable d’homosexuels qui constituent sa garde rapprochée. Son mentor Philippot tient le discours de Mélenchon. Et il est à Colombey toutes les semaines. Pour un type comme moi qui a fait l’Algérie, être représenté par un pédé gaulliste, c’est quand même un peu gros !
La soi-disant dédiabolisation menée par Marine Le Pen et ses amis, eux-mêmes adoubés par les media du Système, a permis à ces derniers de tuer la droite nationale.
R. : Comment voyez-vous la suite ?
R. H. : Elle est toute tracée. Quoi que cette femme et ses acolytes fassent, ils ne courberont jamais assez la tête pour complaire aux maîtres du jeu et être admis dans cette république de plus en plus franc-maçonne. Pour s’en convaincre, il suffit de lire chroniqueurs ou éditorialistes de la presse nationale. Gérard Courtois dans Le Monde du 15 avril 2015 écrit ainsi : « En revanche, hormis l’antisémitisme et un pétainisme désuet, la présidente du FN n’a jamais renié l’essentiel de l’héritage qu’elle a reçu. Et cet héritage est bien celui d’une extrême droite nationaliste, profondément xénophobe — obsédée par la “décadence” de la société française et le déclin du “monde blanc” face au “torrent de l’immigration” et désormais du péril islamiste —, agressivement réactionnaire, brutalement protectionniste, violemment hostile à la construction européenne et à la mondialisation, favorable enfin à un pouvoir autoritaire et démagogique, dont Vladimir Poutine constituerait, de nos jours, un exemple achevé. »
Suite de l’entretien avec Roger Holeindre dans Rivarol n° 3187 du7 mai 2015
Site du journal Rivarol