BEYROUTH (Reuters) – L’armée syrienne a mené dimanche des raids aériens sur Douma, bastion rebelle à quelques kilomètres au nord-est de Damas, faisant 18 morts et une centaine de blessés parmi lesquels des enfants, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Selon les médias officiels, les forces gouvernementales ont également tué dans la nuit de samedi à dimanche des dizaines de combattants affiliés au groupe djihadiste Al Nosra, dont trois commandants de haut rang, dans le sud du pays.
Alors que le conflit syrien entre dans sa cinquième année, l’OSDH, qui en suit l’évolution en s’appuyant sur de nombreuses sources sur le terrain, a fait état d’un bilan de plus de 215.000 morts, dont la moitié de civils environ, depuis les premières manifestations pacifiques contre le président Bachar al Assad en mars 2011.
Le mois dernier, l’armée syrienne a déclenché dans le sud du pays, avec l’appui de la milice chiite libanaise du Hezbollah, une vaste offensive contre le Front Al Nosra, membre du réseau Al Qaïda, et les groupes rebelles non djihadistes.
« L’armée (…) a attaqué un rassemblement de terroristes appartenant à un groupe affilié au Front Al Nosra à Al Soueisseh, dans la province de Kouneïtra, tuant des dizaines de terroristes ainsi que trois de leurs chefs », a rapporté l’agence de presse officielle Sana.
Dans un communiqué, l’armée syrienne fait allusion à des opérations en cours dans la province de Kouneïtra sans fournir de précisions sur d’éventuelles victimes.
L’OSDH rapporte pour sa part que les hélicoptères des forces gouvernementales ont largué des barils d’explosifs dans le centre de la région, visant une zone où les brigades islamiques et le Front Al Nosra combattent le Hezbollah et les milices progouvernementales depuis des semaines.
Une partie du sud de la Syrie échappe au contrôle de Damas, en particulier de vastes zones rurales proches de la Jordanie et des territoires situés le long de la frontière avec Israël, près du plateau du Golan, selon experts militaires et diplomates.
La région est l’une des rares de Syrie où les groupes non djihadistes sont encore bien implantés, alors qu’ils ont largement cédé la place aux islamistes radicaux dans les autres parties du pays.
Quatre ans après le début du soulèvement, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a estimé dimanche que les Etats-Unis devraient « au final » négocier avec Bachar al Assad pour une transition politique en Syrie.
(Sylvia Westall; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)