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DÉCOUVERTE: DU MÉTHANE SUR LA PLANÈTE MARS ?

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La découverte de méthane relance le débat sur la vie sur Mars

 

© Nasa | Le robot Curiosity a découvert les premières traces de méthane dans l'atmosphère de Mars.

Texte par Sébastian SEIBT

Dernière modification : 02/03/2015

Le robot Curiosity de la Nasa a décelé pour la première fois des traces incontestables de méthane sur Mars, révèle un article de "Science". Ce gaz est souvent considéré comme un indice de la probabilité d’une présence d’organismes vivants.

 

Il suffit de quelques traces de méthane pour que les petits hommes verts pointent à nouveau le bout de leur nez martien.

 

Le robot Curiosity de la Nasa a, pour la première fois, observé dans l’atmosphère de Mars des traces de ce gaz souvent lié à l’existence passée ou présente d’organismes vivants.

Cela fait une dizaine d’années que la communauté débat sur la possibilité de trouver du méthane dans l’atmosphère de la planète rouge. “Il y a eu plusieurs relevés par le passé, parfois contradictoires, avec des traces de ce gaz sur Mars.

 

Mais ils n’avaient jamais réussi à convaincre tout le monde”, rappelle Pierre-Yves Meslin, spécialiste de la planète Mars à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap) qui a participé à la rédaction de l’article de la revue “Science”.

Le petit robot de la Nasa a, grâce à ses relevés in situ, balayé les doutes de ceux qui n’y croyaient pas.

Plus de 90 % du méthane sur Terre est d’origine biologique

Si la découverte du méthane sur d’autres planètes est aussi importante, c’est parce que 94 % de ce gaz sur Terre est d’origine biologique.

Quand il y a du méthane, il y a, donc, souvent de la vie. “L'objectif est, en effet, de savoir si des organismes vivants ont pu exister sur Mars”, confirme Pierre-Yves Meslin.

Il n’est pas question de forme de vie actuellement sur la planète rouge, car c’est scientifiquement peu probable.

“L’atmosphère très ténue sur Mars n’offre pas de protection contre les radiations et il ne peut pas y avoir d’eau, ce qui est pourtant nécessaire à la vie”, résume Michel Cabane, chercheur au laboratoire du CNRS “Atmosphères, milieux, observations spatiales” (Latmos), qui a travaillé sur le programme ayant permis à Curiosity de dénicher les traces de méthane sur Mars.

Les chercheurs s'intéressent plutôt aux traces d’organismes qui ont vécu il y a peut-être plusieurs milliards d’années.

Mais un peu de méthane ne fait pas encore le printemps. “Il y en a beaucoup sur Titan [un satellite de la planète Saturne, NDLR] sans pourtant qu’il y ait de trace de vie sur place”, explique Michel Cabane.

"Trop beau pour être vrai"

Le hic, ce sont ces quelques pourcents de méthane qui ne sont pas d’origine biologique. "Il peut s’agir d’émanations géologiques qui proviennent notamment de la transformation de certaines roches”, explique Michel Cabane.

Il se trouve que la densité de méthane dans l’atmosphère martienne "correspond à peu près sur Terre à la proportion d’origine non-biologique de ce gaz”, souligne cet expert du Latmos.

Pour lui, la preuve de la vie sur Mars est donc encore loin d’être avérée. “Ce serait trop beau pour être vrai”, reconnaît-il.

Les scientifiques attendent maintenant que le petit robot de la Nasa envoie d’autres relevés de méthane pour en savoir plus.

Cent jours et puis s’en va

De nouvelles analyses permettraient, par ailleurs, de résoudre une autre énigme soulevée par cette première observation. Curiosity a, en effet, pu constater la présence de méthane pendant 100 jours de l’année martienne (qui dure environ deux années terriennes) puis le gaz a disparu de l’atmosphère. “On a du mal à expliquer ce dégazage soudain”, reconnaît Pierre Yves Meslin.

L’une des hypothèses est que le méthane était “contenu dans un réservoir en profondeur qui a été déstabilisé par un événement extérieur”, explique ce spécialiste français.

En clair, un impact de météorite ou un séisme sur Mars aurait libéré le gaz qui serait passé à portée des capteurs du robot de la Nasa.

C’est pourquoi les scientifiques ont fixé un rendez-vous à Curiosity : même jour, même heure, même place l’année prochaine.

S’il n’y a pas eu d’autres relevés de méthane d’ici là et que le même phénomène se reproduit, c’est qu’il n’est pas dû à un quelconque accident ponctuel.

 

Il serait alors temps de se pencher sur l’éventualité d’une saison martienne du méthane.

*Sur un milliard de molécules sur Terre ,1800 sont du méthane alors que Curiosity n’en a relevé que 7 par milliard dans l’atmosphère martienne

Première publication : 02/03/2015


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