Damas a répondu positivement à la proposition de Mascou pour reprendre le dialogue politique, alors qu’il s’avère clairement que les rebelles armés ne sont pas capables de menacer le gouvernement de Damas.
Le quotidien libanais As-Safir a écrit, dans un article, que la réponse affirmative du gouvernement syrien à la proposition de Moscou concernant la reprise du processus politique pour mettre fin à la crise en Syrie, intervient alors que sur le terrain le cours des événements prouve que les rebelles armés ne sont plus capables d’avancer dans diverses régions syriennes, dont le sud. Ceci dit, ils ne peuvent plus menacer le gouvernement syrien. En outre, il est clair que les Syriens n’ont pas tardé à répondre à l’appel des Russes pour reprendre le processus du dialogue politique. Dans ce cadre, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad a regagné Damas après son voyage en Russie, pour informer le président Bachar al-Assad des détails des propositions de Moscou. Trois heures plus tard, il est reparti pour la Russie pour discuter avec les diplomates russes des propositions du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et répondre tout de suite à ces propositions.
Le retour rapide de ce diplomate syrien en Russie montre que Damas souhaite connaître les projets et les intentions des Russes. Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a visité Ankara où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan. Au cours de cette rencontre, Poutine a décrit les propositions russes à son homologue turc. Ainsi, Poutine a voulu savoir si les dirigeants turcs protesteraient ou non contre les propositions du Kremlin, et s’informer aussi à propos des points de vue des opposants syriens soutenu par la Turquie. Le but du Kremlin est de préparer le terrain à la tenue d’une nouvelle conférence à Moscou sur la base des accords de la conférence de Genève-I.
Les accords et les désaccords entre Poutine et Erdogan :
Vladimir Poutine et Recep tayyip Erdogan se sont mis d’accord sur les échanges commerciaux entre la Turquie et la Russie, mais leurs divergences de vue concernant la Syrie et le président Assad sont très profondes. Pourtant, Poutine a profité de sa visite à Ankara pour proposer le transit du gaz russe vers l’Europe via le territoire turc, en tant qu’alternative de l’itinéraire qui traverse le territoire ukrainien. La Russie et la Turquie ont signé aussi plusieurs accords, dont le plus important porte sur la construction d’un gazoduc sous-marin en mer Noire, avec une capacité de 63 milliards de mètres cubes, dont 14 milliards mètres de cubes sera vendu à la Turquie et le reste sera transité par le territoire turc.
C’est après la signature de cet accord avec la Turquie que le président russe Vladimir Poutine a annoncé que Moscou a décidé de ne plus continuer le projet russo-italien du gazoduc de South Stream, étant donné que l’Union européenne s’est opposée à l’application de ce projet en raison de la protestation de la Bulgarie. Lors de la conférence de presse conjointe avec Erdogan, le président Poutine a parlé aussi de la crise en Syrie. Il a déclaré qu’il faut trouver une solution qui serait acceptable pour tous les Syriens. « L’élection présidentielle en Syrie a prouvé que Bachar al-Assad profite d’une vaste popularité, et il faut admettre que ce sont les Syriens eux-mêmes qui doivent déterminer l’avenir de leur pays », a déclaré Vladmir Poutine. Il ajouté que Moscou ne permettrait pas que le terrorisme se propage en Syrie et dans le reste du monde. Poutine a souligné que Moscou ne peut pas intervenir directement en Syrie, mais qu’il a déclaré aux dirigeants syriens qu’il est nécessaire de mettre fin à l’effusion du sang dans leur pays.
Accord sur le règlement global de la crise syrienne :
De son côté, Recep Tayyip Erdogan a estimé que le président Bachar al-Assad est à l’origine de l’aggravation de la crise dans son pays. Il a dit qu’il est d’accord avec le président Poutine au sujet de la nécessité d’un règlement global pour la crise syrienne, mais que Moscou et Ankara ont des visions différentes à propos des modalités de ce règlement. Il a dit aux journalistes qu’il a transmis des points de vue aux dirigeants russes et qu’il a insisté que la nécessité de la formation d’une conférence pour renforcer la solidarité des pays voisins de la Syrie pour trouver une solution politique pour la crise syrienne, au-delà des divergences ethniques et religieuses. Pour le moment, il paraît que damas a réagi de manière très positive vis-à-vis de l’initiative russe pour la reprise du processus politique, après l’échec de la conférence de Genève-II, mais les dirigeants syriens ont le droit de se demander pourquoi le Kremlin exige que le nouveau tour des efforts diplomatiques se fondent sur les accords de la conférence de Genève-I tenue il y a deux ans.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem a déclaré que Moscou a toujours soutenu le gouvernement de Damas, mais que dans le contexte actuel, Damas souhaite avoir un peu plus de temps pour examiner les propositions des Russes.
Sur le terrain, le vent tourne en faveur de Bachar al-Assad :
Le cours des événements change les choses en faveurs du gouvernement de Damas. Les rebelles armés ne sont pas capables d’avancer sur plusieurs fronts au sud et au nord du pays. Cela veut dire qu’ils ne pourront pas se servir de leur situation militaire comme un levier de pression lors des probables négociations avec le gouvernement du président Bachar al-Assad.
Pour le moment, les Etats-Unis disent clairement qu’ils n’enverront pas de soldats dans la région pour combattre sur le terrain les éléments de Daech. EN outre, l’Iran soutien comme avant son allié syrien, tandis que l’armée syrienne s’avère être la seule force capable de se battre contre les terroristes de Daech et du Front al-Nosra.
Dans ce contexte, le gouvernement du président Bachar al-Assad se sont rassuré, et il est attendu que Damas accepte finalement la proposition de Moscou pour la reprise des négociations. Selon des sources arabes, l’Iran augmente le taux de ses aides militaires à Damas, tandis que la Russie s’est engagée aussi de livrer plus d’armes à l’armée syrienne.
Source: http://fr.awdnews.com/politique/5922-le-vent-tourne-en-faveur-de-bachar-al-assad.html