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LES CHANCES D' UN CESSER LE FEU EN UKRAINE ???

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Ukraine : les chances d'un cessez-le-feu de plus en plus minces

Le Point - Publié le 14/02/2015 à 10:53 - Modifié le 14/02/2015 à 12:13

Séparatistes pro-russes et militaires ukrainiens ont continué à s'affronter vendredi, poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk "en grand danger".

 

Des séparatistes pro-russes visent des positions de l'armée ukrainienne avec un lance-roquettes multiple Grad à Gorlovka, dans l'est de l'Ukraine, le 13 février.Des séparatistes pro-russes visent des positions de l'armée ukrainienne avec un lance-roquettes multiple Grad à Gorlovka, dans l'est de l'Ukraine, le 13 février.© ANDREY BORODULIN / AFP

 

 

 
 

 

Les chances de succès des accords de Minsk semblaient de plus en plus minces à quelques heures d'un cessez-le-feu censé entrer en vigueur samedi à 22 heures GMT, après de violents combats qui ont fait 28 morts vendredi dans l'est de l'Ukraine. Séparatistes pro-russes et militaires ukrainiens ont continué à s'affronter pour gagner du terrain vendredi, poussant le président ukrainien à juger les accords de Minsk "en grand danger".

Le texte de ces accords de Minsk 2, arraché jeudi au terme de seize heures de négociations entre les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand, avait fait naître "une lueur d'espoir" alors que sur le terrain les affrontements avaient atteint des niveaux critiques récemment, après dix mois de conflit au lourd bilan de plus de 5 500 morts.

Samedi, le chef de la police régionale pro-Kiev, Viatcheslav Abroskine, a accusé les séparatistes pro-russes de "détruire" la ville stratégique de Debaltseve, dans l'est de l'Ukraine, qui est bombardée à quelques heures du cessez-le-feu. "Les rebelles détruisent Debaltseve. Les tirs d'artillerie contre les immeubles d'habitation et les bâtiments administratifs ne cessent pas. La ville est en flammes", a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Selon lui, le commissariat de police de la ville a été touché par une roquette Grad. L'armée ukrainienne a fait état samedi matin d'une "tentative d'assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et des chars" contre ses positions aux abords sud-est de Debaltseve, noeud ferroviaire à mi-chemin entre les capitales rebelles de Donetsk et Lougansk et théâtre d'intenses combats.

Troupes ukrainiennes encerclées

Les troupes ukrainiennes y sont quasi encerclées par les rebelles. L'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt a écrit samedi sur son compte Twitter qu'il s'agissait de systèmes "russes et non séparatistes" près de Debaltseve, y compris des systèmes de défense antiaérienne.

Vendredi, Petro Porochenko a profité d'une rencontre avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Kiev pour accuser les rebelles pro-russes d'"attaquer les accords de Minsk" en bombardant les populations civiles dans l'est de l'Ukraine. Le président ukrainien faisait référence au bombardement au lance-roquettes multiple Grad de la ville d'Artemivsk, située à plus de trente kilomètres de la ligne de front, qui a tué trois civils dont un enfant de sept ans vendredi.

Au total, 16 civils et douze militaires ukrainiens ont été tués, selon les derniers bilans ukrainiens et séparatistes.

"L'opération offensive de la Russie a significativement augmenté"

"Malheureusement, après les accords de Minsk, l'opération offensive de la Russie a significativement augmenté. (...) Les accords de Minsk sont en grand danger", a déclaré le président ukrainien. Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales (G7, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, États-Unis) ont appelé au "strict respect" des accords et se sont dits "prêts à adopter" des sanctions contre ceux qui violeraient cet accord, selon un communiqué transmis par la présidence française.

"Le G7 reste prêt à adopter des mesures appropriées contre ceux qui violent le paquet de Minsk, en particulier contre ceux qui n'observent pas le cessez-le-feu global agréé ainsi que le retrait des armes lourdes", selon le texte. De son côté, la porte-parole du département d'État américain Jennifer Psaki a accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine, se disant très préoccupée par "les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière, de Russie".

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait quant à lui adopter dimanche une résolution appelant à "appliquer pleinement" le cessez-le-feu conclu à la suite des négociations de jeudi à Minsk, ont indiqué vendredi des diplomates. Signe que l'hypothèse d'un échec de Minsk 2 fait son chemin, le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Valeriy Chaly a assuré lors d'une émission télévisée : "En cas d'échec du cessez-le-feu, l'Ukraine recevra l'aide militaire de l'Occident."

"L'Ukraine s'attend à une escalade"

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande avaient dès jeudi laissé entendre qu'il y aurait des difficultés à appliquer Minsk 2 et ont menacé la Russie de nouvelles sanctions si la trêve n'était pas respectée. Plus positive, la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini, en visite en Tunisie, a estimé que le cessez-le-feu, s'il se concrétise, serait "le premier pas" vers une résolution de la crise.

Dans le fief rebelle de Donetsk, les tirs d'artillerie étaient continus, a en outre constaté un journaliste de l'AFP sur place. Mais les combats se déroulaient sur toute la ligne du front et les "drones ennemis ont survolé toute la zone de conflit", a indiqué l'armée ukrainienne.

"L'Ukraine s'attend à une escalade et prend des mesures pour repousser les tirs", a déclaré le vice-ministre de la Défense Petro Mekhed en affirmant que les rebelles allaient tenter de prendre Debaltseve ainsi que le port stratégique de Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov.

Insuffisances de Minsk 2

De l'avis général, l'accord de Minsk 2 ne permettra pas d'instaurer la paix, car il ne prévoit pas de mécanismes concrets pour régler les questions litigieuses, en particulier le contrôle de la frontière, dont 400 kilomètres sont tenus par les rebelles. L'Ukraine et les Occidentaux accusent la Russie d'y faire transiter armes, combattants et troupes régulières.

Un contrôle ukrainien ? "Je n'y crois pas. Nous resterons là où nous sommes", a affirmé vendredi à l'AFP un responsable séparatiste à Ouspenka, l'un des postes-frontières face à la Russie. Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a, par ailleurs, reconnu vendredi devant les députés qu'il n'y avait "malheureusement pas de date" fixée pour le retrait des forces étrangères du territoire ukrainien.

Le sort de Nadia Savtchenko, détenue en Russie et dont Kiev réclame la libération, reste aussi en suspens. Malgré l'annonce d'un échange des prisonniers et des otages, le Kremlin a souligné vendredi que seule la justice russe pouvait statuer sur le cas de cette pilote ukrainienne.

 Source et publication:   http://www.lepoint.fr/monde/ukraine-les-chances-d-un-cessez-le-feu-de-plus-en-plus-minces-14-02-2015-1905024_24.php#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Mi-journee%5D-20150214


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