Paris : Sciences-Po sous tutelle
Vendredi 23/11/2012
Tempête sur Sciences-Po.
Lors de la présentation jeudi de son rapport sur la gestion de l'institution portant sur la période 2005-2010, la Cour des comptes a annoncé avoir saisi la Cour de discipline budgétaire et financière, susceptible d'engager des poursuites.
Dans le viseur : « Des irrégularités affectant la gestion des personnels enseignants », « des dysfonctionnements dans la gestion des logements de fonction » et « la rémunération des cadres dirigeants et de l'administrateur ».
Nomination repoussée
Sur ce point, la Cour note qu'« année après année, presque tous les cadres avaient bénéficié de substantielles augmentations de salaires ou de primes, sans qu'un système formalisé et transparent d'évaluation ait été mis en place ».
Résultat : En 2011, les rémunérations des onze cadres concernés se sont échelonnées entre 95 000 et 180 000 € brut par an.
Pire, entre 2005 et 2010, la rémunération de l'administrateur cadre, à savoir Richard Descoings, a flambé de 70 % pour passer de 315 000 à 537 000 € par an.
Quant à Hervé Crès, administrateur provisoire de l'IEP depuis la mort de Descoings et candidat désigné à sa succession, s'il n'est pas nommé par la Cour, les irrégularités relevées dans la gestion des enseignants, sous quatre directions, dont celle des études et de la scolarité, qu'il dirige depuis 2008, le mettent en cause, tout comme Jean-Claude Casanova, président de la FNSP, qui gère l'établissement.
Du coup, la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a annoncé dans la foulée qu'elle allait désigner un administrateur provisoire pour diriger l'IEP précisant que « les conditions ne sont pas réunies (…) pour procéder à la nomination d'un directeur ».