L’ETAT ISLAMIQUE SE DOTE D’UNE ARME DE GUERRE MÉDIATIQUE (par Maurice D.)
Autrefois, la guerre était une chose simple : deux armées s’affrontaient et la plus forte ou la mieux conduite l’emportait.
Aujourd’hui, la guerre se mène sur tous les plans : militaire, économique, psychologique, diplomatique et médiatique.
Instruits par celle d’Afghanistan, les musulmans jouent de toutes ces cordes, et l’Etat Islamique le fait fort bien. Il est en train de compléter son arsenal médiatique jusqu’ici concentré sur internet avec un organe de propagande maintenant disponible en français : DABIQ
Après quelques pages de présentation du nouvel état islamique et de son magazine, nous sommes prévenus que le musulman arabe et non arabe ayant retrouvé son honneur, « personne n’osera s’attaquer à lui sans être châtié et toute main qui s’approchera de lui sera coupé » (sic).
Ainsi, le sang coule très vite tout au long des 50 pages du magazine.
Le sang des musulmans non sunnites et des non musulmans ne cesse de couler mais, c’est curieux, la quasi totalité des cadavres présentés est arabe, ce qui laisse à penser que le califat E.I est avant tout une affaire entre arabes qu’il faut unifier sous la bannière sunnite avant d’asservir l’Occident mécréant, de détruire l’Iran, Israël et d’éradiquer les Juifs de la surface de la Terre.
À gauche, des corps de soldats de la coalition, à droite un cheikh sunnite tué par la coalition
On apprend que « Les musulmans aujourd’hui parlent fort et sont forts, ils vont faire comprendre au Monde le sens du mot terrorisme, ils vont piétiner l’idole du nationalisme, ils vont piétiner la fausse divinité démocratie, ils vont montrer la tromperie… Il est temps de se soulever devant la tyrannie, les agents des croisés, des athées et les protecteurs des juifs« .
Il y a deux camps et pas trois, celui de l’islam et des musulmans, et celui des Juifs et des Croisés qu’il faut convertir ou supprimer.
L’émigration vers l’état islamique est une obligation pour tout bon musulman, surtout s’il est savant, juriste, ingénieur, médecin, etc.
Car l’EI a besoin d’eux et nul ne doit oublier que la mission d’un bon musulman est de détruire tout ce qui n’est pas musulman : « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus de fitnah (erreur) et que la religion soit entièrement à Allah » (p.33, c’est un verset du Coran qui est cité).
Les soldats de la coalition sont toujours montrés soit tués, soit en situation dramatique grâce à la vaillance des djihadistes d’E.I.
Le magazine montre des photos de musulmans sunnites heureux et fiers d’être djihadistes
Et des mécréants massacrés.
D’autres numéros de Dabiq sont disponibles via internet, mais pas encore dans les kiosques en France, la plupart en anglais en attendant les éditions en allemand et autres langues européennes.
Ils justifient l’extermination des Yézidis, « minorité mécréante d’adorateurs du diable« , et la mise en esclavage de leurs femmes et enfants « l’asservissement et la vente de femmes et d’enfants yézidis sont légitimes – dans le respect des règles en vigueur« . Cela va de soi !
Les « règles en vigueur » interdisent par exemple de séparer un bébé de sa mère, ils doivent être vendus et mis en esclavage ensemble et tout doit être fait pour qu’ils se convertissent « Beaucoup de ces femmes et enfants ont embrassé l’islam de leur plein gré et pratiquent désormais la religion avec assiduité, après avoir quitté les ténèbres du polythéisme. »
Tout va bien, à genoux devant le corps égorgé de leur mari et de leurs grands garçons, les filles étant gardées comme esclaves sexuelles, ces femmes « embrassent l’islam de leur plein gré » est-on prié de croire (Dabiq n°4).
Soit elles se convertissent à l’islam, soit elles sont violées puis vendues
Les jeunes filles vierges sont gardées intactes car elles valent plus cher
Pourquoi avoir créé Dabiq, revue luxueuse et agrémentée, si l’on peut dire au vu de leur nature sanglante, de nombreuses photos ?« L’EI veut faire parler de lui. C’est pourquoi il souhaite ardemment multiplier les relais individuels sur les réseaux sociaux.
Dans le même temps, il ne doit jamais perdre la maîtrise du message idéologique central », explique le politologue germano-egyptien Asiem El-Difraoui.
Ce message idéologique central, c’est« regardez et soyez terrorisés, l’islam vous asservira ».
Des films de propagande sont également produits, un peu dans le style de la propagande nazie, où les armées musulmanes sont toujours vainqueurs, les croisés, les Juifs et les Arabes mécréants chiites, alaouites, finalement écrasés malgré leur perfidie et leurs crimes, Le choc des épées, Flames of War, etc.
Il est intéressant de savoir qui finance Dabiq qui vise une publication à l’échelle mondiale.
On le sait, son producteur est l’agence multi-media Al-Hayat.
Or qui est Al-Hayat ? À l’origine un journal publié en arabe au Liban.
Il a été acheté en 1990 par le prince saoudien Khalid ben Sultan ben Abdul Aziz Al-Saud, mais la rédaction est restée libanaise.
Avec un peu plus de 100 000 lecteurs, Al-Hayat n’est pas une publication de grande envergure, mais il croule sous l’or saoudien et gère des filiales comme Al-Hayat multimédias.
Le prince, multimilliardaire amateur de chevaux, de yachts gigantesques et de femmes
Ici avec des officiers supérieurs américains
Or, voilà qui est intéressant : Al-Hayat est la tribune préférée des intellectuels favorables à la stratégie américaine dans le monde arabe « La ligne éditoriale du journal est résolument pro-américaine et alignée sur les positions saoudiennes officielles. » (Un aspect méconnu de l’alliance entre Ryad et Washington, par Mohamed El Oifi).
Nous avons à Minurne un spécialiste de cette question, Luc Sommeyre, je lui laisse le soin de développer ce sujet du rôle très trouble que jouent l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, dont le président est, il faut le rappeler car cela ne saute pas aux yeux, prix Nobel de la paix, dans le conflit monde occidental contre E.I. dans lequel la France joue le rôle de mercenaire supplétif de la coalition americano-saoudienne.
Un commentaire est-il nécessaire ?
Ah ! J’allais oublier. Il n’y a naturellement aucune photo ou mention de femmes dans Dabiq.
L’islam est une affaire d’hommes, les femmes n’y ont pas leur place ailleurs qu’à la cuisine et au lit.
Maurice D.