Alain Juppé, “instance morale” de la droite française
Interdit de rire.
Après le mélodrame qui aboutira peut-être à la scission de l’UMP, ce que noussubodorions déjà en apprenant les premiers résultats du vote, voici que les deux ex-candidats trouvent un accord sur une commission que dirigera Alain Juppé et qui rendra son verdict dans une semaine.
A cette occasion, Juppé est qualifié sans rire d’ “instance morale” à l’UMP. Petit retour sur le pedigree de l’instance morale de la droite française.
Pierre Carles, qui est un de nos chouchous bien que d’extrême-gauche, avait réalisé un documentaire corrosif sur Juppé dans les années 90, voici sa présentation : “Cette enquête révèle comment la presse – en l’occurrence le journal Sud-Ouest, qui est en situation de monopole à Bordeaux, et France 3 Aquitaine – à fabriqué un élu.
En surmédiatisant la candidature d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux bien avant les élections municipales, alors qu’il ne s’était pas officiellement déclaré candidat, la presse faisait sa campagne.”
Pour revenir précisément sur Juppé (surnommé Amstrad pour son côté énarque technocratique ultra-coincé), que savons-nous de lui ?
L’observatoire de l’islamisation rappelle ceci : “Le gardien du temple de l’UMP déroule le tapis vert à un imâm marocain dont le modèle est Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères Musulmans…
La conquête du pouvoir politique est évoquée explicitement par l’islamiste qui va diriger la Grande Mosquée de Bordeaux. Elle s’édifiera sur un terrain municipal mis a disposition gracieusement par bail emphythéotique.” Lire la suite
Les plus vieux d’entre nous se rappellent aussi sa condamnation en 2004, alors qu’il était à la tête de l’UMP : “Le 30 janvier 2004, il est condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à dix-huit mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d’inéligibilité.
Le tribunal juge notamment que : « Alain Juppé dans la quête de moyens humains lui apparaissant nécessaires pour l’action du RPR a délibérément fait le choix d’une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux […]
Que la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu’agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain. […] » L’appel interjeté par Alain Juppé, immédiatement après sa condamnation, a pour effet de suspendre l’application de cette décision jusqu’à l’arrêt de la cour d’appel.
Le 1er décembre 2004, celle-ci réduit la condamnation à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.”
Une broutille que tout cela, vous en conviendrez.
Les 10 ans d’inéligibilité de la 1ère instance ayant été commués en 1 an seulement en appel, un exil de quelques mois au Québec aura vite fait oublier ces petites turpitudes, aléas bien naturels d’un haut responsable politique français, et il reviendra frais comme un gardon, nommé ministre des affaires étrangères de Sarkozy dès 2010, après un très bref passage en tant que Ministre de l’environnement (et n°2 du gouvernement) en 2007.
Donc, pour résumer, le complice des islamistes et le condamné pour « abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt », est l’instance morale de l’UMP. Vraiment, la droite française (comme elle persiste à s’appeler, alors qu’elle est de gauche) est admirable.
Source et publication: http://www.enquete-debat.fr/archives/alain-juppe-instance-morale-de-la-droite-francaise-93802