L'Iran et la Russie vont
signer un accord pour la
construction de deux
centrales nucléaires
Le chef de l'Agence iranienne pour l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, doit se rendre à Moscou demain 11 novembre, pour signer un accord concernant la construction par la Russie de deux centrales nucléaires nouvelles sur la côte iranienne du golfe [1].
D'une puissance de chacune 1000 mégawatts, ces centrales complèteront celle de Bushehr, initiée par les Allemands en 1975, puis reprise par les Russes à partir de 1995, retardée pendant des années sous les pressions us-américaine et israélienne, avant d'être enfin mise en service en 2011.
L'Agence avait précédemment annoncé vouloir construire une totalité de vingt centrales, afin de diminuer la dépendance de l'Iran au pétrole, dont le pays est pourtant très riche. Téhéran avait cependant réaffirmé ne pas vouloir construire d'arme nucléaire, promesse à laquelle pour sa part Israël n'a jamais cru.
Cette annonce survient peu après que Georges Kerry a prévenu le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qu'il n'avait plus que quelques jours pour répondre de façon satisfaisante au groupe des six+un, conduit par les États-Unis, exigeant suffisamment de garanties concernant la non-utilisation à titre militaire d'uranium enrichi par l'Iran.
Il semblerait que, des deux côtés, les négociations se sont durcies et qu'un constat d'échec des négociations est désormais envisageable [2]. Auquel cas l'Occident relancerait ses sanctions contre l'Iran, sanctions qu'il n'a d'ailleurs jamais complètement levées.
Comme c'était prévisible, les sanctions décidées par les États-Unis, tant à l'égard de la Russie que de l'Iran, ont conduit ces deux pays à se rapprocher : ils ont ainsi conclu un certain nombre de contrats, leur permettant de valoriser leurs ressources respectives.
Leur coopération renforcera l'établissement d'un axe Moscou-Téhéran-Damas dans le golfe persique.
Cet axe viendra contrebalancer le monopole d'influence que s'était donné l'Amérique dans cette région, en coopération avec l'Arabie saoudite et les Émirats.
La politique absurde de sanctions contre la Russie décidée par Washington, dans le but évident de déstabiliser Vladimir Poutine, a forcément eu des conséquences négatives à court terme pour l'économie russe.
Dans ces conditions Il était logique que la Russie recherche à nouer des coopérations dans de nouvelles directions.
Elle l'a fait depuis longtemps déjà avec les pays du BRICS, comme on l'a plusieurs fois évoqué.
Elle le fera de plus en plus avec l'Iran, qui sera peut-être invitée à rejoindre le groupe des BRICS.
L'Europe sera perdante sur tous les tableaux.
D'une part les sanctions l'affectent elle-même durement [3]. D'autre part, sous les pressions américaines, elle ne fera pas l'effort de se rapprocher du BRICS, malgré les effets favorables qu'aurait pour les deux parties un tel rapprochement.
Dans les jours qui viennent, il est prévisible que la situation diplomatique an Moyen-Orient va se dégrader sensiblement, si aucun accord ne peut être signé entre les six et l'Iran dans le domaine de l'armement nucléaire.
Les conséquences à venir en seraient certainement très importantes, y compris vis-à-vis d'Israël.
Notes :
[1] Report : Iran-Russia Nuclear Deal to be Signed Tuesday (israelnationalnews.com, anglais, 10-11-2014)
[2] US and Iran meet in bid to reach nuclear deal (aljazeera.com, anglais, 10-11-2014)
[3] [Veille] L'état de l'Union européenne vu depuis l'extérieur de la France (vineyardsaker, français, 10-11-2014)
Source: The vineyard of the saker
http://www.wikistrike.com/2014/11/l-iran-et-la-russie-vont-signer-un-accord-pour-la-construction-de-deux-centrales-nucleaires.html