Défense. Le successeur du FAMAS ne sera pas français
11/10/2014 – 07H00 Paris (Breizh-info.com) - C’est une première pour la France.
La future arme individuelle qui doit remplacer le Famas ne sera pas fabriquée par la France. Et ce, parce que l’appel d’offres a été rédigé ainsi, explique la revue spécialisée DSI dans son numéro de septembre.
La DGA veut acquérir ainsi 45 000 fusils d’assaut en version courte et autant en version standard, mais aussi 38 millions de cartouches d’exercice (5.56 mm), 51.000 grenades de 40×46 mm basse vitesse, 13.000 grenades fumigènes et 28.000 grenades d’exercice. Les premières livraisons sont prévues pour 2017, à raison de 16.000 nouvelles armes par an.
Selon l’appel d’offres, les entreprises qui souhaiteront répondre à ce marché doivent produire les armes dans l’espace économique européen, présenter un CA de 80 millions d’euros sur les trois derniers exercices, avec une production qui existe déjà. Constat de la revue DSI, « les producteurs français sont exclus de fait. Si aujourd’hui l’industrie française est capable de produire ce type d’armes, par exemple dans le bassin industriel de St Etienne, aucune société hexagonale n’est capable de répondre aux exigences de ces deux [dernières] clauses« .
Soit parce qu’elles sont trop grosses, soit parce qu’elles sont de la bonne taille, mais qu’elles ne produisent pas encore ce genre d’armes.
Quand l’amiral Edouard Guillaud était chef d’état major des armées, il avait déclaré au Sénat que « le choix serait fait entre les Allemands, les Belges et les Italiens« .
La bataille fera donc rage entre les HK416 d’Heckler und Koch, les SCAR de la FN Herstal belge et l’ARX-160A3 de Beretta, voire le SIG-552 du suisse Sig Sauer qui équipe déjà le GIGN et les commandos de nageurs de combat.
Peut-être, en se détournant de la production française, l’armée imite-t-elle les Etats-Unis, qui il y a quelques années ont préféré Beretta (M9) à Colt (1911A1) pour le pistolet de leurs forces armées.
Répondant au député Philippe Meunier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait affirmé au printemps dernier que « les entreprises françaises capables de produire directement ce type d’armement il y a une quinzaine d’années ne le font plus ou ont été fermées (comme la Manufacture d’armes de Saint-Étienne)» et que, donc, « il n’y a plus en France ce type d’activités ».
Photo : Davric/Wikipedia (cc)
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