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PAS DE COISADE ANTI ISLAM.......

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Samedi 6 septembre 2014
© Baqiya Media

La lutte contre l’Etat Islamique en Irak et au levant (EIIL) doit prendre en  compte ce qu’il est réellement, et passe par une solution internationale où les pays musulmans doivent (aussi) s’impliquer.

C’est ce qu’a expliqué à Vatican Insider le chercheur italien Massimo Introvigne, en phase de ce fait avec les prises de position du pape et celles, toutes récentes, de son secrétaire d’état, le cardinal Pietro Parolin (cf. article Aleteia).

Le fondateur du Cesnur (Centre d’études sur les nouvelles religions) s’est appuyé sur Dabiq, la revue du califat, éditée (papier et version web) en plusieurs langues, dont l’anglais. Il s’agit d’une publication de propagande pour les musulmans, une revue raffinée, avec illustrations, qu’il n’est pas difficile de se procurer, indique le professeur.
Selon lui,  cette revue fait remonter la fondation de l’ISIS (ou EIIL) à la mort, en 2006 en Irak, du terroriste jordanien Abu Musa al-Zarqawi. Ce dernier se distinguait de Ben Laden, lequel considérait contre productives pour al-Qaeda les méthodes « de boucher », comme la décapitation, à l’époque, de l’otage américain Nicholas Berg.
Le fondateur est mort, mais son empreinte demeure, comme on le constate hélas actuellement.
La revue rappelle encore noir sur blanc que les ennemis de l’EIIL, ce ne sont pas seulement les chrétiens, ni même plus largement les non musulmans, mais les musulmans chiites, considérés par ces sunnites comme des hérétiques. « Zarqawi voulait créer une grand zone sunnite et théorisait le massacre de tous les non-sunnites.
Déjà, à l’époque, ses milices exterminaient les chiites en Irak par villages entier », souligne Introvigne.
On comprend aussi que les turcs, qui ont promis à l’union européenne la liberté et l’égalité pour les minorités religieuses, comptent aussi parmi leurs ennemis jurés (d’où la haine d’al-Baghdadi à l’égard des turcs d’Irak), souligne-t-il encore.

En guerre contre les frères musulmans et Al Qaeda
Mais il y a plus fort : L’EIIL est aussi en guerre contre les autres factions extrémistes de l’Islam, comme les frères musulmans, la « maison mère du fondamentalisme islamique », ou Al-Qaeda. Massimo Introvigne rapporte qu’ « ils considèrent ces derniers comme des ennemis, car ils maintiennent des rapports avec les chiites et ne refusent pas, au moins en Palestine, la collaboration avec les chrétiens, du moment qu’ils soient anti-israéliens. Entre eux, ajoute-t-il, ces extrémistes ne se contentent pas de discuter théologie, ils se tuent ».

Nous voilà donc loin du cliché du conflit islamo-chrétien, version soutenue par l’EIIL lui-même, en référence à un Hadith du prophète Mahomet (Dabiq, le nom de la revue, est aussi celui d’une ville Syrienne où aura lieu, dans les derniers temps, la lutte finale entre musulmans et chrétiens, lutte qui ouvrira à l’Islam la route vers Rome). Il ne s’agit pas même d’une guerre pour un islam épuré. En réalité, nous nous trouvons face à un totalitarisme, qui représente, non seulement une menace pour les minorités présentes sur place ou l’occident, mais pour le monde musulman dans son ensemble. A commencer par les états voisins.

De ces données, Massimo Introvigne tire la même conclusion que le Pape ou le cardinal Parolin : si l’on veut arrêter le califat, la solution ne peut venir d’une intervention militaire américaine (ou américaine et européenne), qui collerait au cliché de la croisade anti-Islam et unirait le monde musulman autour du prétendu nouveau calife.
 
 
Pour être efficace, l’intervention doit être multilatérale et impliquer des pays musulmans. Et elle est urgente.
 

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