Les atrocités du califat ne sont qu’un début !
Les atrocités commises par les miliciens de l’État Islamique dans le Nord de l’Irak conduisent les gouvernements européens et américain à des mesures d’urgence qui, pour l’heure, ne sont que des expédients.
Sans intervention armée plus décisive, les atrocités continueront.
D’ailleurs, avant d’avoir lieu en Irak, elles ont eu lieu en Syrie. Avant d’avoir tué un journaliste américain, elles ont tué des milliers de personnes. Elles en tueront d’autres.
L’État Islamique n’est plus une simple bande de terroristes, c’est une armée qui a des moyens militaires et financiers, et se dote d’institutions.
Arrêter l’État Islamique plus tôt aurait été envisageable et moins coûteux. L’arrêter maintenant reste envisageable, mais sera bien plus coûteux.
L’Europe par elle-même ne fera rien de plus que ce qu’elle fait maintenant.
Les États-Unis pourraient, mais Obama fera sans doute fort peu, malgré les déclarations catastrophistes de Chuck Hagel.
Ceux qui se sont réjouis de l’arrivée au pouvoir de Barack Obama en 2008 et de sa réélection en 2012 ont nié l’évidence et gardent, pour la plupart, leurs œillères. La connaissance est décidément inutile.
Ces atrocités conduisent aussi, ça et là, à dire fallacieusement, que tout cela vient de la décision de renverser Saddam Hussein en 2003 et que c’est donc la faute de George W. Bush. Il importe de remettre les faits à leur place.
Saddam Hussein était un monstre lié au terrorisme islamique, doté d’armes de destruction massive et des moyens d’en fabriquer davantage.
Maintenir la situation de contrôle sur l’Irak, qui existait, était intenable, freinait Saddam sans l’arrêter, réduisait la population à la misère, et alimentait des circuits de corruption planétaire très lucratifs pour certains dirigeants français, mais très nuisibles par ailleurs (sur tous ces points, on peut utilement consulter le rapport Duelfer).
La guerre en Irak en 2003 faisait partie d’un projet d’ensemble destiné, précisément, à éliminer l’islamo-terrorisme au Moyen-Orient. Ce projet était inscrit dans la moyenne durée et impliquait la persévérance et l’union.
Il n’y a pas eu union, puisque des Occidentaux (dont les dirigeants susdits) ont choisi le camp de l’islamo-terrorisme. Il n’y a pas eu persévérance, puisque Bush a été remplacé par un ami de l’islamo-terrorisme.
La guerre a été gagnée en quelques jours. La paix a été gagnée en cinq ans. Des erreurs ont été commises qui ont empêché que la paix soit gagnée plus vite. Al Qaïda s’est acharné sur l’Irak, ce qui a été un lourd obstacle. Al Qaïda a tué beaucoup d’Irakiens, car Al Qaïda ne se battait pas pour les Irakiens, mais pour le djihad.
En 2008, malgré tout, la société irakienne avait fait de grands pas vers la démocratie, le pluralisme et le redressement économique. Il était possible de consolider ces pas en laissant quelques milliers de soldats américains en Irak.
Plutôt que consolider, Obama a choisi de détruire en abandonnant l’Irak à un homme, Maliki, qui s’est aussitôt tourné vers l’Iran des mollahs. Maliki a commencé, dès lors, à purger l’administration et l’armée irakiennes de toute présence sunnite.
En 2008, Al Qaïda en Irak était une organisation vaincue, dont les cadres encore vivants étaient dans une prison militaire américaine en Irak. Obama a fait relâcher ces cadres en 2009, par décret. Ceux-ci ont été rapidement au cœur du soulèvement anti-Assad en Syrie.
Ils ont formé l’État Islamique en Irak et au Levant, aujourd’hui État Islamique.
L’offensive de l’État Islamique en Irak et au Levant a commencé il y a des mois. Nul n’a fait quoi que ce soit pour la juguler.
Arrêter l’État Islamique aujourd’hui sera plus coûteux, disais-je. Si cela n’est pas fait, il y aura des morts encore, par milliers, jusqu’en Europe : des camps d’entraînement pour djihadistes européens existent. Recourir à des expédients n’est pas une réponse.
S’aveugler sur Obama n’est pas une réponse non plus.
Reconstruire les années Bush en falsifiant les faits est moins encore une réponse.
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