La catastrophe raciale en Amérique vue par Tocqueville (par Nicolas Bonnal)
Ferguson et ses émeutes finalement assez molles (on n’y lynche pas les blancs à mort comme en 1991 pendant les razzias qui suivirent le battage médiatique sur Rodney King) rappellent de vieux souvenirs. Tocqueville décrivait vers 1830 le problème racial en Amérique. Il le faisait avec une alacrité forte toujours négligée par ses commentateurs experts. C’est que, pour Tocqueville, la démocratie américaine nous mènera à une catastrophe dans tous les domaines.
Sur le problème noir, ce grand observateur remarque : « Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l’avenir des États-Unis naît de la présence des Noirs sur leur sol. Lorsqu’on cherche la cause des embarras présents et des dangers futurs de l’Union, on arrive presque toujours à ce premier fait, de quelque point qu’on parte. »
Tocqueville sera-t-il interdit dans nos bibliothèques ? Il est vrai que dans notre société, on n’a pas besoin de censurer les classiques, puisque plus personne ne les lit. On a fait mieux que dans Fahrenheit 451 !
Il ajoute sur le sort de ces pauvres gens, aussi mal traités que nos Français condamnés à la vie morte dans les banlieues : « Les Nègres ne forment plus que de malheureux débris, une petite tribu pauvre et nomade, perdue au milieu d’un peuple immense et maître du sol ; et l’on ne s’aperçoit plus de leur présence que par les injustices et les rigueurs dont ils sont l’objet. »
En effet. On s’en aperçoit – hors des terrains de basket ou de football – quand ils se font buter par leurs congénères ou la police américaine (dans mon livre sur la vieille race blanche, j’ai cité le chiffre d’un million de morts violentes en quarante ans) ou qu’ils se révoltent.
Mais Tocqueville va plus loin. Il annonce à travers le malheureux noir déporté là-bas notre condition de souchien d’aujourd’hui sous le pouvoir mondialiste : « Le Nègre des États-Unis a perdu jusqu’au souvenir de son pays ; il n’entend plus la langue qu’ont parlée ses pères ; il a abjuré leur religion et oublié leurs mœurs… Le Nègre n’a point de famille ; il ne saurait voir dans la femme autre chose que la compagne passagère de ses plaisirs et, en naissant, ses fils sont ses égaux. »
Cet esclave sans le savoir, c’est l’homme postmoderne qui veut se la couler douce, le socialo des réseaux coquins et copains qui n’a plus de foi ni de patrie ni de famille. Ou bien si peu ; il lui reste les transats des yachts et les centres commerciaux.
On a parlé de la militarisation de la police yankee. On pourra aussi rappeler la brutalité irréelle de la police dite française contre les familles opposées au mariage pour tous l’an dernier. La mondialisation forcée qui veut sa guerre contre la Russie fait sa fasciste à domicile. À Ferguson comme en France.