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FRANCE/SAHEL ET LE NUCLÉAIRE ???

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Jeudi 14 août 2014

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06 Août 2014 - L’industrie nucléaire a été mise en place en France dès le début des années soixante, avec la création du centre de Cadarache

.L’électricité d’origine nucléaire représente aujourd’hui la principale énergie produite (73,3 %) et consommée ;

elle provient de cinquante-huit réacteurs répartis sur l’ensemble du territoire.

Le groupe Areva, dont les activités sont historiquement liées à l’énergie nucléaire, intervient sur l’ensemble des activités du cycle du combustible : en amont avec la conversion et l’enrichissement de l’uranium et en aval avec le recyclage des combustibles usés.

Enfin, il participe activement à la conception et la construction des réacteurs nucléaires.

EDF est son principal client.

Le choix du nucléaire a des racines profondes. La France a étendu durant la colonisation son empire sur la zone aride et inhospitalière du Sahel.

Cette région a longtemps formé dans l’imaginaire colonial une Afrique « inutile » dont le développement semblait impossible, à l’exception notable du Sénégal.

Après leur accession à l’indépendance à partir de 1960, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad ont été largement délaissés par les grandes puissances dont l’engagement y fut orienté par deux tropismes : l’un francophone, les pays concernés formant une zone d’influence naturelle pour l’ancienne puissance coloniale ; l’autre saharien, hérité lui aussi des temps de la colonisation, synonyme pour les grandes puissances d’espace vide et incontrôlable, pouvant servir de zone tampon aux velléités d’influence des pays du Maghreb et du Machrek, en particulier l’Algérie et la Libye.

Depuis les années 2000, une évolution majeure marque la région : le Sahel est perçu comme un espace dont l’instabilité menacerait la sécurité du monde.

Une situation qui a conduit de nouveaux acteurs à s’y engager, comme les États-Unis et l’Union européenne.

Et pour cause : les besoins exponentiels en énergie ce territoire en terrain de course pour les ressources naturelles.

Les sites miniers les plus importants se situent à Bakouma en République centrafricaine, ainsi qu’à Akokan et Arlit au Niger.

Ces derniers produisent à eux seuls pas moins du tiers des besoins énergétiques français.

Présent depuis quarante ans au Niger, Areva exploite l’uranium du nord du pays par le biais de deux filiales, la Somaïr et la Cominak, pour une production de 4.240 tonnes en 2013.

Les choses ont suivi un cours plus ou moins tranquille durant des décennies.

Certes, Paris a envoyé plus d’une fois ses paras et ses légionnaires pour protéger ses intérêts (cf. l’opération Barracuda pour renverser Bokassa en Centrafrique ou les opérations Manta et Épervier au Tchad dans les années quatre-vingt pour repousser Kadhafi dans le désert), et la situation était rapidement normalisée… Areva jouait dans ces conditions quasiment à domicile, extrayant l’uranium du continent africain à un prix défiant toute concurrence, quitte à user du pot-de-vin avec les potentats locaux.

Et peu importe si des ex employés d’Areva se plaignent de diverses maladies qu’ils imputent aux activités d’extraction. Les profits passent avant tout.

 

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