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Cité ensoleillée à Perpignan : les musulmans réclament un lieu de culte digne
Le 09 juillet à 6h00 par Arnaud Andreu | Mis à jour le 09 juillet
Depuis lundi, les musulmans de la cité du quartier Mailloles bloquent les chantiers en cours. Pour que la mairie leur vende un terrain où édifier un lieu de culte décent.
Le mouvement a débuté ce lundi. C'est depuis ce jour-là que les banderoles réclamant "un lieu de culte digne" ornent les entrées de la Cité ensoleillée, dans le quartier de Mailloles. Cependant, hier matin, la tension est encore montée d'un cran. Lorsqu'une quarantaine de personnes ont empêché les camions d'accéder aux chantiers en cours, qui concernent l'aménagement de jardins familiaux et la rénovation de bâtiments. Initié par les jeunes, le blocus est désormais soutenu par une grande partie des musulmans du quartier. "Ça fait plus de dix ans qu'on prie dans un lieu de culte qui est dans un état désastreux, explique le président de l'Association arabo-turque de l'Ensoleillée (Assate), Ibrahim Elhamdioui. Les fenêtres ne tiennent plus. On a même dû faire venir une entreprise de dératisation !".
- Obligés de prier dehors
Pour ne rien arranger, le préfabriqué mis à disposition par la mairie afin que les fidèles puissent se réunir, semble sérieusement sous-dimensionné. "Nous sommes en plein Ramadan. Et tous les soirs, il y en a qui sont obligés de prier dehors car la salle est pleine", renchérit un autre membre de l'Assate. Pour toutes ces raisons, les musulmans du quartier réclament aujourd'hui que la commune leur cède un terrain suffisamment vaste pour y édifier un lieu de culte aux normes. "On ne demande pas la charité, souligne Ibrahim Elhamdioui. Ce terrain, on souhaite l'acheter. On est tous prêts à investir financièrement et manuellement pour construire ce lieu de culte".
- Promesses
Les fidèles de la Cité ensoleillée sont d'autant plus remontés que le projet de construction d'un lieu de culte décent dans le quartier ne date pas d'hier. Selon eux, les maires successifs ont pris, à plusieurs reprises, des engagements oraux à ce sujet. "Ça fait des années qu'on nous promet un lieu de culte digne, rappelle le porte-parole des jeunes du quartier, Abderrahim Ouali. Mais il n'y a jamais rien eu d'écrit. C'est pourquoi nous avons décidé de passer aux actes".
Selon Ibrahim Elhamdioui, l'actuel maire, Jean-Marc Pujol, se serait par exemple engagé à céder un terrain de 900 m2 avant les élections. Et il ne leur en proposerait plus aujourd'hui qu'un de 300 m2. "Si on construisait sur cette surface, il y aurait encore moins de place que dans le préfabriqué", s'énerve le président de l'Assate. Jean-Marc Pujol reconnaît avoir promis de mettre à disposition de l'association un terrain "d'environ 1 000 m2". Il affirme être en mesure de tenir parole. Par contre, il assure n'avoir jamais évoqué la cession d'un terrain plus petit.
Le maire entend bien honorer ses engagements
Le maire, Jean-Marc Pujol, affirme avoir du mal à comprendre les raisons du blocus. Il reconnaît avoir pris des engagements et se dit prêt à les honorer. "Je suis très à l'aise, assure-t-il. J'ai toujours bien expliqué que j'acceptais que l'Assate transforme le préfabriqué en un lieu de culte en dur. Je travaille depuis plusieurs années avec l'association, et notamment avec son ancien président, Miloud Houssairy, qui est à l'origine du projet".
Pourquoi le dossier met-il tant de temps à aboutir ? "On ne savait pas à qui appartenait le terrain sur lequel se trouve le préfabriqué, répond Jean-Marc Pujol. On a dû faire une procédure de bien sans maître pour le récupérer et le mettre à disposition de l'Assate".
Entamée il y a trois ans, la procédure a abouti il y a une dizaine de mois. Le terrain mesure environ 1 000 m2. Comme convenu. L'édile propose de le mettre à disposition de l'Assate sous forme d'un bail emphytéotique. "On peut leur vendre s'ils le souhaitent, précise-t-il. Mais ça leur reviendra plus cher. Alors qu'un bail emphytéotique peut ne leur coûter qu'un euro symbolique".
A réfléchir.
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