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SUR L' ÉTAT ISLAMIQUE D' IRAK ET DU LEVANT !

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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur EIIL, l’Etat Islamique d’Irak et du Levant

Posted On 23 juin 2014

Voici, en 16 points, ce qu’il faut retenir de l’organisation terroriste EIIL, ou ISIS, ou ISIL, qui veut dire Etat islamique d’Irak et du Levant, et encore Etat islamique d’Irak et de Syrie.

Ce document de référence a été mis une première fois à jour le 24 juin au point 6, sur le financement d’ISIS, et intègre les observations de Lori Plotkin Boghardt, spécialiste de la politique du Golfe au Washington Institute.

1- ISIS était, et portait le nom de « al-Qaeda en Irak »

• En février 2014, ISIS et al-Qaïda ont divorcé lorsqu’ISIS a affirmé contrôler Jabhat al-Nusra, la branche syrienne d’al Qaïda, et a défié l’ordre du leader, Ayman al-Zawahiri, de faire marche arrière.
• C’était la première fois qu’une branche d’al Qaïda défiait publiquement l’ordre du guide. Ensuite, ISIS a continué à désobéir en refusant de tuer moins de civils en Syrie, jusqu’au moment où al-Qaïda a jugé opportun de désavouer ISIS, dans un communiqué publié en février.
• Les experts considèrent que ISIS est en compétition avec al-Qaïda pour la domination des extrémistes du monde entier, que les services de renseignements occidentaux s’obstinent à faire passer pour des loups solitaires.
• Certains considèrent qu’ISIS pourrait, à terme, dominer toutes les organisation terroristes sunnites du monde.

2-ISIS veut établir un califat islamique

L’objectif d’ISIS est très précis, et ce depuis sa création en 2004 : fonder un califat islamique, sunnite et fondamentaliste et redessiner les frontières récemment créées (la Syrie reçut une partie des terres ottomanes pour créer un état en 1924, l’Irak reçut une autre partie en 1932, le Liban en 1943, l’Arabie Saoudite en 1932, la Jordanie en 1946, et les Juifs reçurent le reste de la Palestine en 1920.

Rien n’était prévu pour les « Palestiniens », car ce peuple n’existait pas encore)

ISIS détient déjà une bonne partie de l’Irak et de la Syrie, soit environ la taille de la Belgique, mais si vous regardez de près, vous constatez qu’au delà de l’idéologie, les territoires dans son collimateur se superposent étrangement avec les puits de pétrole, et devraient attirer, à terme, si sa position se renforce, des sympathies de certains pays occidentaux peu regardant.

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S’ils n’ont pas fait la démonstration de leur capacité à décimer le pouvoir syrien, ils apportent la preuve qu’ils ont une vision stratégique à long terme.

3- ISIS s’auto alimente du conflit entre les sunnites et les shiites d’Irak

Si le conflit millénaire entre les sunnites et les shiites se polarise autour de savoir qui doit un jour succéder au prophète Mohammed, il faut comprendre cette rivalité dans sa dimension tribale, faite de règlements de comptes, de barbarie, de soif de pouvoir et de sang, et de direction politique.

Une majorité d’Irakiens sont shiites, mais les sunnites dirigeaient le pays quand Saddam Hussein, un sunnite, était au pouvoir.

Saddam réussit à faire croire jusqu’à aujourd’hui que les sunnites étaient majoritaires en Irak, provoquant des ressentiments quand les shiites prirent les rennes après l’intervention américaine.

Les sunnites se considèrent donc légitimement en droit de partager le pouvoir, trompés qu’ils sont sur leur nombre.

Résultat, les deux groupes musulmans ne se font aucune confiance, se détestent, se livrent mutuellement à des opérations de nettoyage ethnique et d’attentats suicides.

Tant que les shiites tiendront le gouvernement et que les sunnites se sentiront sous représentés, ISIS aura une audience et une facilité à recruter. De là son succès dans la région sunnite du nord ouest.

4- Le premier ministre irakien, shiite, agrave la situation

La discrimination envers les sunnites pratiquée par le premier ministre Nuri al-Maliki est tellement stupide qu’elle semble être faite pour aider ISIS à recruter.

Certaines sources avancent que le gouvernement lui-même aurait dans le passé financé ISIS. Notamment, une partie des profits pétroliers de Deir ez-Zor arriverait dans les caisses d’ISIS et de al-Nusra par l’intermédiaire d’hommes de paille et de sociétés écrans.

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al-Maliki a mis en place un gouvernement shiite et il refuse jusqu’à présent tout accommodement dans les sens des sunnites. Pour jeter de l’huile sur le feu, et comme la vie humaine pèse peu, la police shiite abat les manifestants sunnites, même pacifiques, et arrête arbitrairement des civils sunnites. Pire, il a noué des alliances avec des groupes terroristes shiites violents, ce qui a excité la rage des sunnites. Et ISIS n’a eu qu’à se baisser pour recruter des combattants.

Quand ISIS s’est reformé, il a joué sur les persécutions contre les sunnites en mettant en avant l’identité sunnite. Selon Michael Knights, de l’institut de Washington pour les études au proche Orient, Maliki« a transformé la propagande d’ISIS en réalité », et a rendu la tâche de recrutement d’ISIS beaucoup, beaucoup plus facile…

De plus, les gouvernements américain et irakien ont libéré une grande quantité de prisonniers d’al Qaïda, qui, selon Knights « a favorisé une infusion sans précédent de terroristes entrainés, la plus forte qu’on a jamais vu. » Enfin, lorsqu’elles étaient présentes, les forces américaines s’engageaient dans des raids sophistiqués « chaque nuit de l’année, » et le retrait d’Irak a donné à ISIS l’oxygène et l’espace pour se reconstituer.

5 -ISIS a une base très importante en Syrie

La guerre civile en Syrie a permis à ISIS de monter en puissance et de réussir son attaque contre l’Irak. La carte permet de mieux comprendre en se concentrant sur les zones bleues, contrôlées par ISIS:

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Le chaos syrien a permis à ISIS de consolider ses positions. « La guerre leur a donné accès à des armes lourdes », explique Michael Knights, ajoutant qu’ « ISIS a une source de financement constante via le commerce local et le secteur pétrolier et gazier. »

De plus, les zones sous son contrôle lui ont permis de se retrancher vers l’Irak lorsqu’il attaquait la Syrie, et vers la Syrie lorsqu’il attaquait l’Irak: « l’une des raisons principales du succès d’ISIS consiste en l’existence de ses bases arrières, » explique Jason Lyall, professeur à l’université de Yale, spécialisé dans l’étude des insurrections.

6- ISIS se finance par le racket, l’extorsion, et le pétrole

Contrairement aux autres organisations terroristes en Syrie, ISIS dépend peu de l’aide étrangère pour survivre. En Syrie, l’organisation a constitué une sorte de mini état: elle lève des « impôts », vend de l’électricité, et exporte du pétrole.

Selon Max Fisher du Washington Post, ISIS vit d’extorsion de fond contre des travailleurs d’ONG humanitaires, et de la vente d’électricité au gouvernement syrien qu’il combat. Ainsi, explique Fisher, ils peuvent payer de meilleurs salaires que les autres organisations terroristes, et même que l’armée syrienne et irakienne – qui ont subi de nombreuses désertions, et donc, leurs vues sur les puits pétroliers semblent plus réalistes, et inquiètent déjà sérieusement les pays consommateurs.

Selon Lori Plotkin Boghardt spécialiste de la politique du Golfe au Washington Institute, « ISIS génère ses revenus de la contrebande (pétrole, armes, antiquités), de l’extortion (le groupe récolte environ 8 millions de dollars par mois en « taxes » sur le commerce local), et de formes plus classiques de criminalité (vol, contrefaçon). La saisie de la banque centrale de Mosul, le 11 juin dernier, a permis à ISIS de s’approprier des dizaines de millions de dollars, même si les officiels américains avancent que le chiffre de 400 millions souvent cité n’est pas crédible. »

Lori Plotkin Boghardt ajoute que « certains indicateurs laissent à croire que les « succès » d’ISIS pourraient encourager les riches donateurs saoudiens et d’autres états du Golfe à augmenter le montant de leurs dons. Cependant, il semble que la réalité est que ISIS a acquis une importante indépendance financière. »

Cependant, il semble difficile pour ISIS de vendre le pétrole d’Irak comme ils le font en ce moment en Syrie du fait de la qualité et de l’étendue des infrastructures sous leur contrôle.

7 – Le marché du pétrole est inquiet de l’avancée d’ISIS

L’Irak possède la 5e plus grosse réserve de pétrole, et produit en ce moment 4% de la production mondiale. Pour l’instant, ISIS n’a pas perturbé les centres de production du nord est et du sud est, mais les marchés sont nerveux et inquiets. Le prix du brut est au plus haut depuis septembre 2013 car les combats touchent un des pipelines les plus importants, et pourraient vite dégénérer.

8 – Le conflit est une bénédiction pour les Kurdes d’Irak

Les Kurdes sont principalement sunnites, mais ils sont ethniquement différents des arabes irakiens. Ils contrôlent une partie du nord de l’Irak où se trouvent de nombreux champs pétroliers, et ils représentent une force tampon entre ISIS et le gouvernement irakien.« Cette crise est une aubaine pour les Kurdes, » affirme l’expert de la politique irakienne Kirk Sowell.

Le Kurdistan irakien est semi-autonome. Les forces de sécurité kurdes, les milices peshmergas, entre 80 000 et 240 000, bien entraînées, et seulement partiellement intégrées dans le gouvernement irakien, n’obéissent pas aux ordres de Bagdad. Ils sont bien équipés, et sont craints par ISIS qui les a soigneusement et prudemment évités dans leur passage vers Bagdad.

Il n’y a donc jamais eu de conflit sérieux entre ISIS et les Kurdes, qui ont pris le contrôle de Kirkuk, une ville près des dépôts de pétrole, ce qui leur a permis, pour la première fois, de vendre du pétrole à Israël, la semaine dernière.

9 – ISIS n’est pas le seul groupe anti-gouvernemental

Par manque de connaissance en géopolitique et souci de simplification, les grands médias présentent le conflit comme un combat entre le gouvernement irakien et ISIS. Rien n’est moins approximatif : d’une part le gouvernement bénéficie de l’aide de l’Iran et des milices shiites, et ISIS, qui n’est pas la seule organisation qui combat le gouvernement irakien, est suivi par un autre groupe rebelle, Jaysh Rijal al-Tariqa al-Naqshbandia (JRTN) dont personne ne parle. Ce sont des nationalistes sunnites, souvent anciens membres du parti loyaliste Baath de Saddam Hussein. Son leader s’appelle Izzat Ibrahim al-Duri, un ancien député de Saddam.

JRTN ne partage pas les objectifs d’ISIS. Ils veulent seulement installer une dictature sunnite. Mais ils sont plus intéressés à combattre le gouvernement shiite de Maliki qu’à lutter l’un contre l’autre… pour l’instant.

« Je peux dire qu’ISIS n’est pas majoritaire dans l’opinion populaire » dit Kirk Sowell, analyste politique et expert de l’Irak. « Ceci étant dit, ajoute-t-il, c’est le groupe le mieux organisé et ses jihadistes sont très entrainés par des années de combat en Irak et en Syrie. Oui, JRTN sont également très bien organisés, mais il ne sont pas aussi nombreux et n’ont pas les ressources financières. »

10 – ISIS a fait de sérieuses avancées territoriales en Irak.

La victoire principale d’ISIS, c’est Mosul, une ville du nord de l’Irak et la seconde du pays en population. A partir de là, ils ont avancé rapidement :

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Avec les régions qu’ils contrôlent en Syrie, cela donne à peu près cela :

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11 – L’armée irakienne est bien plus puissante qu’ISIS, mais dans un état catastrophique

ISIS ne peut pas défier le gouvernement irakien pour le contrôle du pays. ISIS possède supposément un peu plus de 7 000 hommes, tandis que l’armée a 250 000 hommes, plus la police armée. L’armée a également des tanks, des avions et des hélicoptères. ISIS ne peut donc probablement pas prendre le contrôle de Bagdad ou du sud sans risquer d’être anéanti.

Mais l’armée irakienne est également dans un état catastrophique, ce qui explique les avancées spectaculaires d’ISIS.

Par exemple, à Mosul, 30 000 soldats irakiens se sont sauvés devant 800 jihadistes d’ISIS parce qu’ils ne voulaient pas risquer de mourir ou simplement se battre pour ce gouvernement. Avant les évènements du 10 juin, il y a eu des centaines de désertions chaque mois. ISIS à Mosul, bien entendu, va accélérer cette tendance.

Et les divisions sectaires jouent aussi : l’armée est constituée de sunnites et de shiites, et « il semble que l’armée irakienne soit clivée selon les lignes des deux sectes, » explique Jason Lyall.

« Le désir des soldats sunnites de combattre leurs frères sunnites pour reprendre Mosul semble très limité, » car beaucoup de sunnites refusent de combattre d’autres sunnites pour le compte d’un gouvernement qui les opprime.

Et donc ISIS a un boulevard pour se développer. Mosul est une ville principalement sunnite, mais la résistance sera plus sérieuse dans les zones shiites. Autrement dit, ISIS pourrait décider de se cantonner aux zones sunnites pour ne pas être débordé.

12 – L’Iran livre bataille au coté du gouvernement irakien

Le gouvernement iranien est shiite. Tout est dit. Il a des liens étroits avec le gouvernement shiite irakien, et comme en Syrie, il ne laissera pas les rebelles sunnites renverser un gouvernement shiite ami. Donc l’Iran est déjà entré en guerre dans ces deux pays, et contre ISIS.

L’Iran a déjà envoyé 500 gardes révolutionnaires pour aider l’armée contre ISIS. Ce ne sont pas « n’importe quelles troupes » iraniennes. Ce sont des forces Quds, l’élite de la garde, pour les opérations spéciales, et l’une des puissances militaires les plus efficaces du Moyen Orient, sans comparaison avec l’armée indisciplinée, désorganisée d’Irak. Selon un ancien officier de la CIA, les forces Quds du commandant Qassem Suleimani sont « la force opérationnelle la plus puissante de tout le Moyen Orient aujourd’hui ». Et Suleimani, rapporte le Wall Street Journal, assiste en ce moment même le gouvernement irakien à « gérer la crise » à Bagdad.

Ces troupes iraniennes dominent ISIS sur le terrain. Toujours selon le Wall Street Journal, la combinaison des forces Iran-Irak a déjà permis de reprendre 80% de Tikrit.

Mais…

L’arrivée des iraniens pourrait également encourager les sunnites à s’engager massivement auprès d’ISIS. La perception que le gouvernement irakien est déjà trop près de l’Iran est source de critiques parmi les sunnites. Et ceci, non pas d’un point de vue nationaliste, mais sectaire. S’ajoute à cela le fait que les Irakiens n’aiment pas l’idée que leur gouvernement soit la marionette d’un autre pays, et surtout pas de l’Iran, en mémoire de la guerre Iran-Irak encore présente dans les esprits.

Donc…

La présence de l’Iran donne une légitimité à la propagande d’ISIS, qui affirme qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre le gouvernement irakien et les rebelles islamistes, mais entre les shiites et les sunnites.

13 – Les Etats Unis et l’Iran se parlent sur le sujet irakien

Tant les Etats Unis que l’Iran veulent que le gouvernement irakien démolisse ISIS, et les deux ennemis d’hier se parlent et se rencontrent en dehors de la vue des médias pour discuter de ce qu’ils peuvent faire ensemble.

Des discussions informelles ont eu lieu, même si les contours des accords sont flous. Mais il est possible que nous verrons Obama soutenir une intervention de large envergure en Irak après que les Etats Unis ont combattu les milices soutenues par l’Iran après l’invasion de 2003 – et perdu des milliers d’hommes.

Et quels que soient les accords, ils seront difficiles à obtenir, et seront fortement controversés dans les deux pays, chaque population voyant l’autre comme son ennemi principal au Moyen Orient.

Politiquement, les oppositions à toute collaboration sont nombreuses, et les groupes politiques ont un dégoût profond pour tout accord dans les deux pays. Toute entente sera tendue, pour ne pas dire plus.

14 – Obama pourrait bombarder ISIS

Obama n’en est pas à sa première erreur en politique étrangère. Il les additionne. Les observateurs géopolitiques en ont relevé 9, sur lesquelles je reviendrai. J’en vois peut-être même plus…

Pour Obama, ISIS est presque le symbole absolu de ses échecs: l’échec de sa stratégie d’éliminations ciblées contre les terroristes, et son retrait, pardon, sa décision de « mettre fin » à la guerre en Irak comme si l’ennemi d’hier mettrait également « fin à la guerre », comme s’il renoncerait à vouloir la gagner.

Obama a décidé d’envoyer 275 conseillers en Irak. Mais il semble qu’ils serviront surtout à évacuer une partie du personnel américain de l’ambassade de Bagdad. Ces troupes sont équipées pour le combat, mais elles n’ont pas reçu l’ordre d’affronter ISIS, ni d’entraîner les troupes irakiennes (en tous cas, pas pour le moment).

Le gouvernement de Maliki a demandé à Obama une aide sous la forme de drones pour frapper ISIS. Mais les Etats Unis n’ont presque plus de réseaux de renseignements sur place, et ISIS se déplace en petits groupes, en mouvements constants. Bombarder sans développer les sources de renseignement est inutile, et envoyer des troupes spéciales sur place est presque impossible, d’autant qu’Obama veut se retirer des conflits mondiaux. Il a affirmé ne pas vouloir envoyer une armée en volume en Irak.

15 – Obama est critiqué parmi les Démocrates pour son inaction et ses mauvais choix

Obama commence à être tenu pour responsable du chaos jusque dans son propre camp. Plusieurs de mes amis démocrates ne tarissent pas de critiques à son endroit, et je ne suis certainement pas le seul à en entendre.

La controverse est partie des accords de 2011 entre Obama et Maliki.

La Maison blanche a tenté de négocier, depuis la position de faiblesse mentale d’Obama, la permission de laisser des troupes en quantité limitée sur place.

Les conservateurs affirment qu’il n’a pas été à la hauteur dans sa négociation avec Maliki. S’il avait fait preuve de caractère, une partie de l’armée serait restée sur place, et ISIS ne se serait jamais développé. L’argument est difficile à contrer.

« Une présence militaire donne aux Etats Unis un levier pour modeler les issues politiques, » explique Reihan Salam. « La question fondamentale est de savoir si même un petit contingent américain aurait rassuré les membres de la minorité sunnites et les aurait mis à l’abri des abus du gouvernement Maliki et des pires excès des shiites, et ainsi calmer ceux qui veulent avec la plus forte hargne le détrôner. » La réponse est sans doute oui.

Mais ceux qui défendent les décision de l’administration Obama avancent qu’aucune persuasion n’aurait pu convaincre les responsables irakiens d’accepter la présence et le soutien américain.

De plus, disent-ils, les Etats Unis n’ont pu écraser ISIS, même avec une présence importante pendant la guerre, aussi comment auraient-ils pu y arriver avec une présence résiduelle?

16 – Les sunnites irakiens vont probablement souffrir le plus des conséquences

Les experts considèrent que ISIS va échouer dans l’établissement de son califat, et que les Kurdes vont sortir grands gagnants du conflit. Nuri al-Maliki, cependant, pourrait perdre son poste au gouvernement.

« Les régions contrôlées par ISIS sont des entités viables, » explique Kirk Sowell. « Anbar, en revanche, une province sunnite contestée, est totalement dépendant. Plus de 95% de ses ressources viennent de Bagdad… Ninevah, la province insurgée qui englobe Mosul, va souffrir d’un écroulement économique total. »

Donc, « les sunnites qui vivent dans ces provinces et ailleurs vont souffrir plus que n’importe qui » conclut Sowell, pendant que les Kurdes vont sortir grands gagnants. Ils étaient au bord de la faillite en raison d’un conflit avec le gouvernement central au sujet des exportations de pétrole, mais maintenant, ils ont de facto annexé Kirkuk, une ville pétrolière majeure. Ils peuvent exporter librement vers la Turquie et empocher de gros profits. « Cette crise, c’est un poumon de vie pour les Kurdes, » ajoute Sowell.

Il convient de tempérer cette affirmation du fait que les grandes compagnies pétrolières subissent un chantage très puissant des producteurs de pétrole pour ne pas acheter l’or noir kurde, et un bateau chargé à plein est toujours coincé au Maroc faute d’acheteur.

Mais Israël est client. D’autres, moins dépendants du pétrole des pays du Golfe, suivront. Et Israël a tissé des liens tactiques avec les Kurdes.

Quant aux shiites, « ils vont souffrir, mais pas trop »pas autant que les sunnites, pense Sowell. Leurs dirigeants vont probablement changer. « Maliki a eu du mal avec sa réélection; il est difficile d’imaginer qu’il ait la moindre crédibilité après ce désastre ». « Au moment présent, il est difficile de voir comment Maliki va tenir. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

Source : vox.com

 

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LE DJHIAD AU FÉMININ… UN ESCLAVAGE EFFROYABLE!!!

 

Horriblement édifiant !


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