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SYRIE: MOSCOU ET PÉKIN OPPOSENT LEUR VÉTO À L' ONU!

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  • Syrie : Moscou et Pékin ne se laissent pas fléchir à l'ONU

     

     

    La principale composante de l'opposition appelle à une intervention militaire.

    Intense activité diplomatique à New York, sur fond de nouveaux massacres à Homs. «La mort de civils doit s'arrêter maintenant», a déclaré lundi à Ankara l'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, après des entretiens, la veille à Damas, avec le président Bachar el-Assad qui n'ont rien donné.

    La réunion, lundi, du Conseil de sécurité, au niveau ministériel, a une nouvelle fois mis en évidence les profondes différences entre Occidentaux et Russes sur la Syrie mais aussi sur le bilan du printemps arabe.

  • Les chefs de la diplomatie américaine, française, britannique, russe et d'autres pays se sont retrouvés au quartier général des Nations unies pour un débat en présence du secrétaire général, Ban Ki-moon.

  • Les Occidentaux ont condamné la répression «cynique» du régime Assad, rendue possible par le soutien de la Russie et de la Chine ; ils ont appelé, sans trop y croire, Moscou et Pékin à renoncer au blocage d'une troisième résolution, humanitaire, proposée par les États-Unis, alors que la Russie et la Chine ont déjà opposé leur veto à deux résolutions précédentes.

    Usage «disproportionné et honteux» de la force

    Ban Ki-moon a dénoncé l'usage «disproportionné et honteux» de la force par l'État syrien. Alain Juppé, qui a appelé récemment à la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a affirmé que «les crimes du régime syrien ne sauraient rester impunis». S'exprimant devant la presse après son discours, le ministre français a rappelé l'urgence d'un accord au Conseil de sécurité, en soutien à l'initiative de Kofi Annan, sur «un arrêt immédiat des violences» et «un accès humanitaire», soulignant qu'il était exclu de mettre «oppresseur» et «victimes» sur le même plan et de «geler la situation politique par un statut quo de fait». Sergueï Lavrov avait suggéré ce week-end au Caire que le plan de sortie de crise pourrait abandonner tout transfert de pouvoir de Bachar al-Assad.

    La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a rejeté les arguments russo-chinois de souveraineté nationale, faux prétextes à ses yeux, pour ne pas intervenir. «Nous ne croyons pas que le respect de la souveraineté demande que le Conseil de sécurité reste silencieux lorsque les gouvernements massacrent leur propre population.»

    Une bataille morale

    Tout en exprimant la «grave préoccupation» de son pays, le chef de la diplomatie russe n'a rien cédé aux pressions occidentales, déclarant que le Conseil de sécurité était «manipulé» sur la crise syrienne, «comme auparavant sur la Libye». La Russie, qui arme le gouvernement syrien et redoute de perdre son dernier allié dans la région avec l'Iran, soutient à quelques nuances près la thèse de Bachar el-Assad, selon lequel l'opposition est aux mains d'extrémistes et d'al-Qaida. Russes et Chinois, conscients qu'ils sont en train de perdre la bataille morale sur la Syrie, notamment auprès des Arabes, dont ils n'ont pas soutenu les mouvements populaires, mènent leur propre contre-offensive diplomatique dans la région.

    La paralysie de la communauté internationale devient de plus en plus intenable alors que les forces gouvernementales bombardent Idlib depuis trois jours et que de nouveaux massacres de civils ont été perpétrés à Homs. Au moins 47 corps de femmes et d'enfants, dont certains carbonisés, ont été découverts dans la ville rebelle. Les images insoutenables d'enfants mutilés, dont certains égorgés, poignardés et de femmes violées puis tuées à leur tour, ont été diffusées par les militants.

    «Zone d'exclusion aérienne»

    L'opposition syrienne a pour la première fois appelé lundi à une intervention militaire étrangère «urgente» pour mettre fin à la répression menée par le régime. La principale composante de l'opposition, le Conseil national syrien (CNS), demande «une intervention militaire internationale et arabe urgente», la mise en place «d'une zone d'exclusion aérienne» et des «frappes» contre l'appareil militaire du régime, dans un communiqué lu lors d'une conférence de presse à Istanbul par l'un de ses dirigeants, George Sabra. Burhan Ghalioun, le président du CNS, s'est rallié à cette position en estimant que «la communauté internationale ne pouvait continuer à faire des promesses vides et la Ligue arabe à publier des communiqués de presse, si elles veulent mettre fin à la violence meurtrière». À New York, les diplomates n'ont guère montré d'enthousiasme pour armer la rébellion.

source et publication: Le Figaro.fr


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