Arrestations : Eric Nodé, indicateur de police, a tenté de neutraliser le courant autonomiste des Bonnets Rouges
BREIZATAO – NEVEZINTIOU (23/04/2014)
Il y avait bien un indicateur au sein de la direction du Collectif des Bonnets Rouges.
Dès la semaine dernière, des informations documentées circulaient au sein de la base militante indiquant qu’au moins un responsable du collectif, Eric Nodé, était averti des opérations de police en préparation.
Le même appela tout le week-end à ne surtout pas soutenir les onzes interpellés.
En réalité Eric Nodé a témoigné dans le détail auprès des forces de police. Le but : neutraliser la majorité autonomiste et nationaliste du mouvement.
Tensions internes
Depuis des mois, des tensions internes existent entre une poignée de cadres douteux et l’écrasante majorité de la base.
Celle-ci, partisane d’un programme intégral et clairement autonomiste affrontait ces quelques individus qui, à la tête du Collectif, oeuvraient à la neutralisation du courant autonomiste majoritaire en éliminant tout militant proche des idéesnationalistes, autonomistes ou identitaires.
Leurs noms sont connus : Eric Nodé, Bruno Rosec, Yves Michel.
Lassée par des mois d’atermoiements de la direction quant à la ligne à adopter, exaspérée de l’atittude politicienne de Christian Troadec consistant à ménager chèvre et choux, la base autonomiste profita du rassemblement des chefs des comités, le 5 avril dernier, pour prendre la direction du mouvement.
Trois des quatre porte-parole étaient maintenus, le reste de la direction du Collectif étant désormais assurée démocratiquement par les comités locaux. Il fut décidé de se rassembler début mai pour finaliser la nouvelle orientation. Sonnée, la direction du mouvement tente alors de jouer la montre.
C’est à ce moment là que la faction anti-autonomiste et anti-nationaliste menée par Nodé, Rosec et Michel décida de jouer sa dernière carte en neutralisant les chefs nationalistes – autonomistes de la fronde du 5 avril. Vraisemblablement en concertation avec des forces représentant les intérêts du gouvernement français, il fut décidé de frapper la base militante autonomiste et nationaliste pour mieux convaincre la direction du mouvement de s’en désolidariser et ainsi faire échec au coup du 5 avril.
Eric Nodé contre les “nationalistes” et les “breizhous” et l’ombre du PSF
Eric Nodé est proche du Parti Socialiste Français et est peut-être à ce titre l’informateur de Jean-Jacques Urvoas.
Responsable de l’influente page Facebook du mouvement, il en contrôle l’expression publique. Dès le 5 mars, alors que la direction finalise le programme issu des doléances devant être annoncé lors des Etats Généraux à Morlaix le 8 mars, Urvoas est au courant dans le détail de ce qui a été décidé et de ce qui se dira deux jours plus tard.
La base est alors certaine qu’il y a des indicateurs dans la direction du mouvement.
Nodé ne fait alors pas mystère de ce qu’il veut “purger” les Bonnets Rouges de tout “nationaliste” ou “autonomiste” breton comme de toute personne susceptible d’être “de droite”, le terme étant aussi commode que flou. Son mot d’ordre se résume à cette exclamation qu’il adresse aux uns et aux autres : “Pas de Breizhous !“.
Il veut, du même mouvement, éliminer tous les “autonomistes” ou “indépendantistes” qui, dans la base, sont très majoritaires. Il cible à ce titre les comités déterminés à faire valoir l’orientation de la base.
Il appelle régulièrement la direction à “les éliminer”.
Durant des mois, aidé par d’autres, Nodé fait pression sur Christian Troadec et d’autres pour orienter la direction dans le sens idéologiquement conforme aux intérêts qu’il représente.
Nos lecteurs ne seront pas surpris d’apprendre que ce fameux Eric Nodé est un proche de Yannick Martin et à ce titre, le tenant d’une stricte ligne pro-immigration et anti-identitaire. Nodé et Martin appartenant au Bagad Kemper, foyer idéologique du socialisme culturel subventionné par le PSF, spécifiquement tourné contre la réémergence du nationalisme breton authentique.
Nodé parle à la police et tente de saboter tout soutien aux interpellés
Une semaine avant les interpellations des Onze, plusieurs Bonnets Rouges du courant autonomiste et nationaliste savent qu’Eric Nodé a parlé à la police. Lorsque les interpellations ont lieu, vendredi dernier, Nodé contacte de nombreux Bonnets Rouges pour qu’ils ne se mobilisent pas pour eux.
Nodé prétend alors que les interpellés ne sont pas des Bonnets Rouges, dénonçant un “amalgame” qui pourrait “nuire” au mouvement. Eric Nodé écrit dans un message destiné aux cadres des Bonnets Rouges :
“En ce sens, l’équipe d’administration Facebook du Collectif dont je fais parti s’efforce de limiter les appels aux soutiens des personnes interpellées et ce en accord avec la ligne conductrice du Collectif et malgré l’insistance d’un grand nombre de BRs.”
Cependant, durant tout le week-end la base s’indigne du silence de la direction, de l’immobilisme de Christian Troadec.
Dès lors, elle prend l’initiative de parler aux médiats et de soutenir les militants dont huit sont envoyés en prison par l’Etat Français.
Le nom d’Eric Nodé circule abondamment et ce dernier, de plus en plus inquiet, tente de désarmorcer la crise. Il nie avoir parlé à la police et évoque un “complot”.
Troadec sous pression
Quand les interpellations sont connues, Christian Troadec reste silencieux. Tout à ses plans politiques, il se garde de prendre position en leur faveur. Il temporise, soutenu en cela par Eric Nodé et ses appuis au sein de la direction.
A Nantes, samedi dernier, Troadec fait une allusion indirecte aux militants embastillés, en présence de Jean-Jacques Urvoas, sans cependant apporter de soutien officiel.
Troadec craint pour ses plans électoraux d’être présenté comme “l’ami” des destructeurs de portiques.
Cependant, tous les Bonnets Rouges ne comprennent pas cette situation : “Nous étions tous heureux de voir les portiques tomber” dit l’une des quatre porte-parole venue, seule, soutenir les onzes la semaine dernière.
De fait, cette position hypocrite sert de vecteur à la naissance d’une crise politique née du ras-le-bol de la base face aux calculs d’épicerie électorale de Christian Troadec et de ceux de la direction, devenue minoritaire, du mouvement.
Feu sur Jean Loup Le Cuff
Durant tout le week-end Jean Loup Le Cuff, membre du Comité de Fougères-Vitré, se démène avec de nombreux militants pour défendre médiatiquement les prisonniers bretons.
Lassé, il a pris l’initiative et est proclamé “porte-parole des Bonnets Rouges”. Et perçu comme tel par les médiats français.
Nodé et ses réseaux tentent, en vain, de communiquer en disant qu’il n’y a “que quatre porte-parole officiel des Bonnets Rouges” sans toutefois oser attaquer frontalement Le Cuff, trop populaire. Il s’agit d’essayer de faire croire à la marginalité de celui-ci, révolté de voir huit jeunes militants bretons derrière les barreaux, dans le silence le plus complet de la direction des Bonnets Rouges.
Las, Nodé et ses appuis sont devenus inaudibles.
Après les révélations, Nodé et ses réseaux limogés
Christian Troadec, sollicité de toute part, est acculé. Sa position intenable. Il décide donc, dans la nuit de lundi, de soutenir les Onze.
Il le fait savoir aux uns et aux autres, par téléphone. Alors qu’il se rend mardi à Rennes au procès des militants, il reçoit sur la route un message SMS de Bruno Rosec, proche de Nodé, l’enjoignant de ne pas s’y rendre.
Christian Troadec, ayant constaté tout le week-end que la base des Bonnets Rouges s’était emparée des médiats pour soutenir leurs militants incarcérés, ne peut plus reculer. Il doit donc trancher. Et le ton de Bruno Rosec lui a fortement déplu.
Mais c’est vraisemblablement au tribunal de Rennes que le maire de Carhaix reçoit les dernières informations qui emportent sa décision.
De sources proches de l’enquête, il y a un bien un “dossier Nodé” dans lequel on apprend quel’intéressé a informé la police française sur les activités des uns et des autres et a ainsi cherché à neutraliser le courant autonomiste majoritaire.
Réunis mardi en soirée à Carhaix, dans une ambiance très tendue, les membres de la direction des Bonnets Rouges limoge la faction anti-autonomiste menée par Nodé.
Troadec comme les autres ne peuvent ni ne veulent passer pour les soutiens de ceux qui ont trahi les militants. Ce serait un suicide politique pour Christian Troadec qui est largement dépendant de la base des Bonnets Rouges pour ses projets politiques.
Echec d’un vaste complot incluant au moins le PSF et l’UDB
Il s’agit de l’échec d’un vaste complot, piloté par le Parti Socialiste Français, utilisant l’UDB comme auxiliaire. L’objectif consistait à neutraliser le mouvement des Bonnets Rouges en le rendant socialo-compatible et éliminer ainsi une dangereuse menace au plan politique. Tout ceci en tentant d’isoler la base autonomiste/nationaliste, y compris enaidant la police à frapper le mouvement.
C’était le rôle objectif de l’agent Eric Nodé, chargé de d’isoler le courant majoritaire avant la future réunion des comités des Bonnets Rouges. C’est pourquoi, à la surprise générale, les opérations de police se sont déroulées alors que le projet d’écotaxe est virtuellement abandonné. Il s’agit bel et bien pour le gouvernement socialiste et ses agents decasser le mouvement qui est en train de déboucher sur une force politique indépendante authentiquement autonomiste et populaire.
Agir à la veille de la manifestation de Nantes, avant la future réunion des comités des Bonnets Rouges, permettait de frapper le mouvement alors qu’il était occupé ailleurs. C’est aussi ce qui explique les éléments de langage du Parquet hier à Rennes, lequel a ostensiblement nié le lien entre les onze militants et les Bonnets Rouges, utilisant la même rhétorique que celle diffusée par Eric Nodé afin de créditer l’hypothèse de l’isolement du courant autonomiste.
Sans surprise, une fois la nouvelle connue de l’échec du complot, les agents du PSF se sont lamentés.
Notamment Christian Guyonvarc’h, chargé pour les élections européennes de faire de l’UDB l’outil de neutralisation des Bonnets Rouges en les singeant.
Source et publication; http://breizatao.com/2014/04/23/arrestations-comment-eric-node-indicateur-de-police-tente-de-neutraliser-le-courant-autonomiste-des-bonnets-rouges/