Le livre noir des services publics, de Jean Robin aux éditions Tatamis
Y a-t- il quelque chose dont les Français soient plus fiers et dont, paradoxalement, ils se plaignent le plus, que de leurs services publics ? Peut-être est-ce intrinsèque au caractère gaulois ?
Ou tout simplement à l’aptitude structurelle des médiocres à râler tout le temps et pour tout ? Les Français seraient-ils naturellement un peuple de mauvaise humeur ?
Qualité que tant d’étrangers nous reconnaissent volontiers au demeurant …
Ce point focal des services publics reste bien une obsession des Français. Car ils ne savent pas qu’il y a une alternative. Encore une fois c’est de la Libération, moment de liesse s’il en est dans la vie d’un peuple, que remontent tous ces blocages. Avec la mainmise des communistes sur une bonne partie de la vie sociale et économique de la nation.
Eux qui, au début de la guerre appelaient à la collaboration la plus active avec l’occupant au nom du pacte entre Hitler et Staline, se sont retrouvés dans le camp des vainqueurs et des tortionnaires quatre ans plus tard. Il faut admirer le tour de force…
Mais aujourd’hui ils sont toujours les maîtres de la vie intellectuelle, les facultés, le monde de l’édition et de l’enseignement, et surtout des services publics alors même qu’ils représentent moins de 5 % des électeurs.
D’où le livre de Jean Robin qui dénonce l’incurie et le coût exorbitant des services publics ainsi que leur contrôle par des syndicats, en particulier la CGT.
Rien n’échappe à ses investigations fondées sur des faits, des témoignages, des rapports de la Cour des Comptes. Avec toujours le même résultat, c’est-à-dire rien, aucun changement, aucune amélioration, aucune reforme de fond.
Parfois un article ou deux d’un journaliste un peu téméraire mais très vite la chape de plomb retombe et les affaires continuent comme avant.
A quoi bon, dès lors, s’obstiner à lutter contre des moulins à vent ? Je vois au moins deux raisons. Tout d’abord dire les choses : que l’on puisse en un livre, facile à lire et dont l’argumentation est crédible et les exemples probants, savoir ce qu’il en est et en témoigner devant ses proches ou argumenter face à un quidam bien abruti par la propagande d’État.
Ce livre a donc une fonction d’éveil à la vérité. Mais malheur à celui qui dit la vérité !
Ensuite, c’est un instrument de combat, une arme de destruction massive de mensonges consentis par tous et par voie de conséquence particulièrement dangereuse, difficile à dénoncer et réduire à néant.
Tout y passe : EDF, SNCF, RATP, la CGT du livre (entre autres), Sécurité sociale, les fonctionnaires en général, le Sénat, les médias, les pompiers (mythe qu’il va falloir dénoncer, malgré une image de marque exceptionnelle), hôpitaux, bibliothèques, sans oublier les banques…
EDF par exemple : « entre 2005 et 2010 les dépenses de personnels du groupe EDF ont augmenté de 9,4 % alors même que les effectifs statutaires moyens ont diminué d’un peu plus de 2% ».
Sans oublier« cette dualité au sein de l’État entre celui qui régule et qui tient compte du pouvoir d’achat et puis Bercy qui encaisse près de 2 milliards de dividendes ».
Au bout de la chaîne « 4 millions de ménages sont en grandes difficultés pour payer leur facture et pour lesquels l’électricité a dépassé 10 % du budget ».
Sans oublier le clou du spectacle à savoir le comité d’entreprise, le CCAS, financé grâce à 1 % prélevé sur les ventes ; en 2009, c’est un budget de 800 millions d’euros pour une perte de 32 millions ! Et des effectifs de 3929 personnes.
Quantité de scandales à la clef mais jamais personne ne va en prison pour si peu …
TGV : « En 1996 la Cour des comptes signalait que 50 000 fonctionnaires et diverses personnalités ne paient pas leurs billets ».
Un livre cité en référence, daté de 2004 (« SNCF la machine infernale ») rappelait déjà qu’« avec 10 milliards d’euros de subventions de l’État par an le système ferroviaire coûte deux fois plus cher qu’il y a vingt ans ». Il y a dix ans…
Et ainsi de suite. Une des réformes indispensables est la suppression du statut de fonctionnaire que rien ne justifie plus et qui date de la Libération.
Cela a permis aux Suisses et aux Suédois de se réconcilier avec les fonctionnaires et ces derniers de retrouver de l’intérêt à leur métier par la responsabilisation de leur action. Pour signer ce simple décret il suffirait soit d’un homme politique doté d’une solide paire de couilles dont il ne se serve pas que pour soulager des actrices de troisième rang, soit la mise en œuvre de la démocratie directe.
On trouvera facilement dans ce pays d’envieux une immense majorité de contribuables biens décidés à rendre les fonctionnaires égaux aux autres citoyens.
Source et publication: http://www.enquete-debat.fr/archives/le-livre-noir-des-services-publics-de-jean-robin-aux-editions-tatamis-48867