C’est curieux à quel point il est plus facile de trouver un beau texte décrivant une tristesse qu’un beau texte parlant de bonheur.
Cette fichue main jaune j’ai moi aussi refusé de la porter et en 85 j’avais à peine 12 ans mais ma famille (adoptive je le rappelle pour ceux qui me liraient pour la première fois) me donnait tellement de bonheur que franchement je ne comprenais pas ce besoin de chercher des « chances » en Afrique.
Notre petit village d’Alsace était un paradis, et, sitôt accueilli par ceux qui devinrent plus tard mes parents légaux, j’ai été adopté par tout le monde. Notre dialecte etait notre patine à nous comme pouvait l’être le breton ou le nissard.
À 10 ans je pouvais sortir seul, prendre ma charrette à bras et aller chercher les recipients chez les gens pour lesquels j’allais à la ferme chercher le lait, les patates, les oignons…
J’entendais bien sûr les aboiements de sos racisme, les ordres d’ouverture à cet autre qui soi-disant allait nous inonder des bienfaits de sa culture, mais sans pouvoir l’expliquer je sentais que mon monde allait rejeter cette greffe contrainte et pire encore, que le greffon allait tuer l’hôte.
Aujourd’hui, alors que par Amour j’ai quitté mon Alsace pour la Picardie c’est moi qui suis devenu un greffon.
Mais un greffon qui sait se faire aimer, se rendre utile et qui aime à entendre qu’il est indispensable même si personne ne l’est.
Mon camion remplace ma charrette à bras et je cherche bien plus que lait, patates et oignons. Des Anciens me confient leur liste de courses et des Amis travaillant en grande distribution préparent tout pour que je puisse le ramener ma journée finie.
Mais tout cela n’est pas un simple confort pour ces anciens, c’est une garantie d’éviter ces centres commerciaux où ils sont des cibles pour ces "chances" imposées, ces "Obligations Pour la France" comme le dit si bien Ma liberté de penser un peu plus haut (allusion à un commentaire déposé sur le site de Résistance républicaine, ndlr).
Notre vie est bonne et très heureuse, nous sommes chanceux mais c’est aussi une course permanente en voiture pour ma femme, ou en camion, moto ou voiture pour moi.
Éviter que nos filles mangent dans les cantines halal et se fassent importuner après le dessert par ces CPF/OPF rares chez nous mais pourtant si présents et nuisibles.
Éviter à nos filles les transports publics pour les mêmes raisons.
Surveiller les devoirs de l’aînée, la pousser à être bonne en Francais, maths et tant d’autres matières mais lui dire que le E dans les contrôles d’histoire africaine n’ont pour nous aucune importance.
Nos politiques et leurs enfants chéris venus de loin ont transformé un pays doux et relativement sûr où les faits divers étaient rares, en une prison à ciel ouvert où les faits des divers sont devenus tellement banals que l’on entend des journaleux se féliciter quand quelques jours de ramadan sont calmes.
À mon aînée qui me demandait pourquoi je detestais les politiques ma réponse fut "parce qu’il ont tué ma France en lui disant je t’aime et je vais te rendre plus belle".
Philippe
http://christinetasin.over-blog.fr/article-vivre-en-2012-eviter-a-tout-prix-les-chances-pour-la-france-qui-ne-nous-veulent-pas-que-du-bien-112023628.html