68 % des mesures prônées par le FN sont de gauche
Vendredi 07/03/2014
Selon le décompte de Gilles Ivaldi, un chercheur de Sophia-Antipolis, 68% exactement peuvent être classées à gauche, telles l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires, la baisse des tarifs de l'électricité ou la retraite à 60 ans.
La pensée économique du Front national, qui a pioché deux tiers de ses propositions à gauche et un tiers à droite, est inepte. Voici pourquoi.
Tout le monde le dit : la pensée économique du Front national est inepte. Mais personne ne dit pourquoi.
Ou, plutôt, on cite toujours la même mesure : la sortie de l'euro.
Pourtant, depuis la crise de croissance, dont la monnaie unique s'est relevée, l'idée de sa disparition n'est plus si exotique.
C'est donc non pas cette hypothèse qui rend le programme du FN incohérent, mais la manière dont la France sortirait de l'euro, et dont tout découle : il prône sa "fin ordonnée".
Le FN entend moins "sortir la France de l'euro" que "mettre fin à l'euro en coopération avec les autres pays européens" et, en particulier, grâce au "moteur franco-allemand". Sauf que l'Allemagne ne le veut pas.
Car non seulement l'euro lui épargne la douleur d'un mark surévalué (les pays en difficulté tirent la valeur de la monnaie commune vers le bas), mais surtout il empêche ses partenaires et néanmoins concurrents de se livrer à leur petit jeu favori : la dévaluation !
Et l'Allemagne n'est pas seule sur cette ligne : les pays du Nord soutiennent l'euro, et ceux du Sud ont fait trop de sacrifices en son nom pour y renoncer maintenant.
Les autres mesures prônées par le FN ont été piochées, sans souci de cohérence, à gauche et à droite - et plus souvent à gauche qu'à droite.
Selon le décompte de Gilles Ivaldi, un chercheur de Sophia-Antipolis, 68% exactement peuvent être classées à gauche, telles l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires, la baisse des tarifs de l'électricité ou la retraite à 60 ans.
Des propositions aussi frappantes que démagogiques
En 1993, à l'époque de Le Pen père, c'était exactement l'inverse : 68% des mesures venaient de droite. Une jolie volte-face, donc, incompatible avec le souci de stabiliser la fiscalité.
Pis, le FN fait semblant d'ignorer que la plupart de ses idées existent déjà dans (...)