Jean-Marie Le Pen, le
sympathique papy-gâteau de
la télé ?
Elles sont loin, les années les plus sombres de son histoire. Quand les intervieweurs tiraient la tronche, quand les questions lance-flammes lui cramaient les sourcils. En 2014, le président d’honneur du Front national est accueilli le plus souvent chaleureusement sur les plateaux.
Il y a eu du chemin de fait !
Ce n’est pas parce que le pauvre Montebourg, en le traitant d’« apologiste de la Gestapo », s’est ridiculisé lors de son débat avec Marine Le Pen sur LCI que les choses n’ont pas changé.
À bout de souffle, sans arguments, le ministre de l’Enfoncement productif a été contraint de ressortir l’artillerie vieillotte des années 80. « Bouh, vous êtes des méchants nazis. »
On balance ça à sa fille mais Jean-Marie lui-même, quand il va sur les plateaux, se promène littéralement.
Son style n’est plus celui des anciennes « Heure de vérité » ou de ses violentes escarmouches verbales avec Kouchner ou Tapie.
Depuis sa fameuse campagne de 2002, où il posait en grand-père sympa sur l’affiche officielle, l’ancien d’Algérie a rangé le treillis.
Maintenant, Jean-Marie, c’est papy-gâteau.
Chose inconcevable quelques années en arrière, le vieux leader est de plus en plus reçu par des journalistes presque mielleux.
Un jour, on le retrouvera – si ça continue – à commenter le patinage avec Nelson Monfort ! Il y a quelques semaines de cela, chez Ruth Elkrief (BFM TV), le père de Marine était tout souriant, hyper décontracté… tout comme la journaliste. Ruth n’en finissait plus de sourire.
C’était tout juste si on ne les surprenait pas tous les deux à boire le thé et à parler du temps qu’il fait. Vraiment saisissant.
Ruth semblait recevoir son vieux papy et le taquinait un peu juste pour la galerie. Jean-Marie ne sentirait-il plus le soufre ?
Le summum de cette nouvelle « complaisance » envers le patriarche a été atteint dans l’émission « PolitiqueS », animée la semaine passée par Serge Moati. Moati, on le sait, venu de la gauche mitterrandienne, est un des présentateurs les plus respectueux et respectés.
L’ex-patron du Front le classait d’ailleurs un jour dans son trio préféré, avec Éric Zemmour et Élisabeth Lévy ! Ce jour-là, ça s’est vu.
Par deux fois, ce bougre de Jean-Marie n’a pas hésité à y aller de son « mon cher Serge » !
Ce dernier s’est retenu de peu, mais le « cher Jean-Marie » n’était pas si loin. Deux vieux copains qui refaisaient le monde autour d’un pastis : les chiens de garde du PAF ont dû vomir leurs croquettes !
Signe des temps ? Le diable en personne de la politique française s’est « historifié » de son vivant.
On le considère aujourd’hui comme un vieux sage dont les frasques sémantiques de jadis finiront par devenir des légendes urbaines.
Parce que le cinéma antifasciste, à part BHL ou Fourest, qui y croit encore ?
Source et publication: http://www.bvoltaire.fr/joriskarl/jean-marie-le-pen-le-sympathique-papy-gateau-de-la-tele,51977?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=e90d08f2c7-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-e90d08f2c7-30403221