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REVUE DE PRESSE 

L'arnaque de l'éolien - Un scandale retentissant

 

 

 

L'ARNAQUE DE L'ÉOLIEN

 

Un scandale retentissant



Michel Gay 
le 21/02/2014 
modifié le 21/02/2014 à 20:41h
 
Ruineux pour la nation, profitable pour nombre d’intérêts particuliers, désastreux pour la balance commerciale, pas susceptible de réduire les émissions de CO2 et de façon générale bâti sur des contre-vérités, le développement massif de l’éolien est un scandale retentissant.

Il n’est pas exceptionnel que la conjonction d’intérêts industriels, d’affairistes astucieux, voire de simples escrocs, parvienne à faire acquérir à grande échelle des produits parfaitement inutiles, souvent grâce à des trésors d’inventivité, d’opportunisme et d’organisation.

Il n’est pas banal, toutefois, que, au nom de la nécessité de réduire la consommation d'énergie fossile et les émissions de CO2, l’implantation massive d’éoliennes ait pu être imposée à l’échelle d’un continent comme un objectif majeur.

Un véritable tour de passe-passe a de plus permis d’évacuer toute considération relative à l’efficacité réelle de cette opération, ainsi que toute considération de coût.


Dans cette affaire, le rôle de la Commission Européenne a été déterminant.

 

Aujourd’hui, bien que des signes annonciateurs d’un éclatement de la bulle éolienne se multiplient dans le monde, l’objectif de faire tripler la puissance installée actuelle d’ici 2020 n’est pourtant pas remis en question par la Commission européenne.

Au-delà de ce qui pourrait apparaître comme un gaspillage d’une ampleur inhabituelle, c’est maintenant la position privilégiée de la France dans le domaine de la production d’électricité qui est en jeu, au nom de la prétendue nécessité d’une fumeuse « transition énergétique ».

Le gouvernement actuel vise la suppression d'un tiers du nucléaire en France et un développement massif de l’éolien. On rappelle que la France produit une électricité bon marché qui ne fait appel qu'à 10% de combustibles fossiles, le reste étant essentiellement fournit par le nucléaire (75%) et les barrages(12%).


La bulle de l’éolien dans le monde occidental.

« Les énergies renouvelables doivent prouver à la fois leur insertion environnementale et leur performance économique. Les éoliennes ne franchissent aucune de ces deux conditions ». On ne saurait mieux résumer la situation que par cette déclaration, le 31 octobre 2012, de John Hayes, ministre de l’industrie de la Grande Bretagne.

Plus de vingt ans après son apparition dans quelques pays pilotes (l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne) et après une décennie de développement massif dans d’autres pays, dont la France, on dispose aujourd’hui de tout le retour d’expérience nécessaire.

En Europe, l’éolien ne subsiste que sous la perfusion d’aides massives alors qu'il ne peut absolument plus prétendre au statut de technique nouvelle dont il faut aider le lancement depuis une bonne dizaine d’années. Pour les propriétaires, l'éolien est une opération particulièrement rentable.

Grâce à la loi, ils vendent toute leur électricité à EDF au prix subventionné de 8,2 c€/kWh alors que le prix du marché tourne autour de 4 à 5 c€/kWh. Mais il n’a toujours pas la moindre perspective de rentabilité intrinsèque.


Alors qu’il avait été justifié par la nécessité de réduire les émissions de CO2, aucun des trois pays cités précédemment n’a obtenu sur ce point de résultats significatifs. L’électricité en Allemagne et au Danemark figure parmi les plus chères d’Europe (environ le double de la France).

Quant à l’Espagne, pour des raisons économiques, elle a décidé en 2012 un moratoire pour la subvention de nouvelles installations ce qui les a stoppées net.

Ce qui limite de façon rédhibitoire l’intérêt de l’éolien, c’est son caractère très fortement fluctuant, y compris sur le court terme. Les à-coups importants de production d’électricité ne sont pas stockables aux échelles concernées et la production ne correspond pas à la demande.


Pour que, dans un pays donné, l’éolien permette d’économiser du combustible fossile, il faut tout

d’abord, évidemment, que la part du thermique dans la production d’électricité soit importante. L’éolien ne permet alors que de remplacer une faible partie de ce thermique (au maximum environ 20%, en pratique encore moins), au prix de coûts supplémentaires et du mitage du territoire par une prolifération d’éoliennes.

D’où les résultats décevants des trois pays européens pilotes. Si la France diminue la part de son nucléaire, l’électricité supprimée sera remplacée par du thermique à flamme et, quand le vent souffle, une partie du thermique à flamme sera remplacée par de l’éolien. Avec comme résultat un « mix énergétique » pas « vertueux » du tout.

Comme dans le pâté de cheval et d’alouette, on se retrouvera avec un cheval de thermique et une alouette d’éolien. L’exploitation des enregistrements des productions éoliennes en Europe a en outre permis de constater que, même dans la situation idéale où l’on pourrait globaliser toute la production éolienne de l’Europe occidentale, le lissage ainsi permis (effet « de foisonnement ») ne supprimerait pas son caractère fondamentalement fluctuant.

Rien de significatif n’est donc à attendre du développement massif des réseaux que cela impliquerait.

Cette étude "fâcheuse" a aussi montré qu'en Europe il n’y a en général pas de vent dans les périodes anticycloniques de grand froid qui sont aussi les périodes de plus forte consommation. Le développement massif de l’éolien dans la dernière décennie a donc toutes les caractéristiques d’une bulle, et une bulle finit toujours par crever.


L’éolien en France : un scandale d’anthologie.

Quant à la France, il était certain dès le début que l’éolien n'avait pas le moindre intérêt, pour la simple raison qu'il y avait peu de thermique à flamme à remplacer du fait de l’importance du nucléaire.

La production thermique à flamme, très faible (10% environ), correspond à un minimum quasi incompressible pour faire face aux besoins de réguler les fluctuations rapides de la demande d’électricité, ce que fait difficilement le nucléaire (10 à 20 GW / heure). Pire encore, l’éolien étant fortement fluctuant sur le court terme, il rajoute des besoins de régulation ce qui ne peut qu’augmenter l’appel au thermique à flamme.

En effet, si une éolienne produit en moyenne 23% de sa puissance installée, cette production peut en quelques dizaines de minutes varier de 0 à 100%, ou l’inverse, et il y a en France obligation de l’introduire sur le réseau.


Des extensions du parc thermique à flamme et du réseau de transport d’électricité sont en outre

inévitables pour permettre d’écouler la production d’électricité éolienne et de réguler ses fluctuations, tout cela en gardant le même niveau de sécurité (car l’éolien rajoute des aléas supplémentaires).

L'éolien est en outre particulièrement pauvre en emplois permanents nationaux, et désastreux pour la balance commerciale. L’investissement dans l’éolien, qui permet des rendements garantis sur 15 ans de 20 à 40% après impôt, est par contre une excellente affaire. Il se trouve que de tels taux permettent en outre de dégager des sommes considérables pour faire du lobbying à tous les niveaux(politiques, médiatiques, gouvernementaux, assistance juridique,…).

Cette marge permet aussi des actions financières de nature à lever les réticences au niveau local, tout en laissant aux promoteurs un bénéfice substantiel. Avec en prime le plaisir de voir dans la presse locale la mise en service d’un parc éolien saluée comme un geste pour l’humanité.


Pourtant les objectifs 2020 pour l’éolien du « Grenelle de l’environnement » 2010, soit 26 GW, définis en application de la directive 2009/28/CE, correspondent à plus du triple de la puissance déjà installée (8,1 GW fin 2013).

Ces objectifs pharaoniques correspondent aussi à un prélèvement sur la richesse nationale que l’on peut évaluer à 67 milliards d’euros, dont 12 milliards pour les installations réalisées avant fin 2012, et 55 milliards pour les installations après 2012.

Ces coûts résultent à la fois de celui des éoliennes et de la nécessité de construire des lignes électriques et des centrales thermiques à flamme supplémentaires.


Alors même que se multiplient à l’étranger des signes annonciateurs d’un éclatement de la bulle éolienne (d’où de drastiques réductions de surcapacités en cours chez tous les fabricants européens), il n’est absolument pas question de remettre en cause ces objectifs. Le livre vert de la Commission Européenne relatif à l’énergie et au climat à l’horizon 2030 de mars 2013 ne fait pas apparaître le moindre changement de cap.

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Les raisons principales sont au nombre de 5:

1) Le poids essentiel du rôle institutionnel de la Commission européenne, lequel a été gravé dans le marbre, à l’initiative du président Sarkozy, par le traité de Lisbonne. Ce traité a, en outre, supprimé le droit de veto, seul élément qui aurait pu rester de la souveraineté nationale.

C’est ainsi que le Parlement français n’a jamais eu et n’aura jamais à statuer sur l’opportunité réelle de l’éolien ni sur celle des objectifs quantitatifs fixés par les directives européennes : son rôle est limité à détailler ces objectifs et à permettre leur mise en application.

Un organisme comme la Cour des Comptes peut certes se poser de multiples questions sur l’éolien, mais ne peut pas non plus remettre en cause les points précédents, ce qui limite singulièrement l’impact potentiel de ses travaux.

Découlant de directives européennes, qui se situent au sommet de la hiérarchie des textes, l’éolien a pu en outre s’appuyer sur toute la machinerie administrative et judiciaire nationale et européenne (la Cour de Justice de l’Union Européenne jugeant en dernier ressort) pour s’implanter en dépit des très nombreuses oppositions qu’il a rencontrées. Très logiquement, il est fait en permanence référence à ces directives par les partisans de l’éolien, ainsi que par tous les grands médias.


Comment d’ailleurs pourrait-on simplement les contester ? Ne serait ce pas contester la compétence et l’objectivité d’un organisme qui a été investi de façon parfaitement légale de la mission de déterminer, en fonction du seul intérêt général, les grandes politiques de l’Union européenne, et qui dispose effectivement pour cela de services d’étude convenablement dotés ?

2) L’irresponsabilité de fait de cette Commission, en l’absence des deux gardes fous essentiels que sont le sentiment de l’intérêt national et la perspective d’avoir à rendre compte aux populations concernées.

3) Le poids démesuré qu’a ainsi pu acquérir, par son intermédiaire, une conjonction de puissants
lobbys écologistes et d'intérêts industriels. En particulier, par un véritable tour de passe-passe, les directives concernées ont fait de ce développement un objectif en soi, et le seul à prendre effectivement en compte, en ne fixant réellement des objectifs quantitatifs que pour le développement des énergies renouvelables. Toute considération relative à l’efficacité réelle vis à vis de l’objectif affiché a été évacuée. La réduction des émissions de CO2 n’est plus en fait qu’un prétexte. Evacuée aussi, toute considération de coût.

C’est ainsi que,depuis plus d’une décennie, la France, qui devrait être montrée en exemple vis à vis de ces deux critères fondamentaux, est en situation d’accusée. Et l’Allemagne, dont les performances sont catastrophiques, est mise en situation de nous donner des leçons. Elle est régulièrement présentée comme l’exemple à suivre dans la voie de l'éolien et du PV, et la France est stigmatisée comme cancre laborieux qui se ferait tirer l'oreille pour réduire sa production nucléaire.

4) Le rôle des médias. Les intérêts d’actionnaires et d’annonceurs puissants n'ont eu qu’à exploiter l’ignorance technique, la paresse et le parti pris écolo-gauchisant de la plupart des journalistes qui se limitent pour l’essentiel à relayer les contre-vérités, aussi énormes soient elles, délivrées par les directives européennes, l’Agence de l'Environnement et De la Maitrise de l'Energie (ADEME), et les producteurs de renouvelables.

Il n’y a pas que de la désinformation. L’occultation vis-à-vis du grand public de la situation réelle dans les pays pilotes de l’éolien, et plus généralement de ce qui n’est pas favorable à l’éolien dans le reste du monde, est à peu près systématique.

Par exemple qui, parmi les lecteurs, a été informé de la déclaration de John Hayes ? Qui sait que l’Espagne, sous la pression de la crise, a décrété un moratoire sur les installations nouvelles ainsi que la Grande- Bretagne pour l'éolien terrestre ?

Qui sait que 14 000 éoliennes rouillent actuellement aux Etats Unis ? Gageons aussi que si l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne avaient obtenu des résultats probants. On en aurait entendu parler !


5) La docilité (et parfois aussi la complicité) du gouvernement français, qui de toutes façons ne maîtrise pas ce qui se passe à Bruxelles, et dont le rôle institutionnel est limité à la mise en oeuvre des directives reçues. Il lui reste tout de même la possibilité de retarder, voire d’enterrer, la mise en œuvre de ces directives contraires à l’intérêt national.

Le localisme contre Bruxelles

Force est de constater que, c’est uniquement en bout de chaîne, au niveau local, lorsqu’il a fallu enfin consulter les populations, qu’il y a eu des blocages. Les gouvernements successifs et les deux partis politiques de l’alternance, malgré la grogne de quelques députés, ont tous voté les objectifs fixés en 2001 par l’Union Européenne. 

Vont-ils continuer à être aveugles ? Et si, tout simplement, la France, au nom de son intérêt et de celui de l'Europe, se refusait à poursuivre les aberrations actuelles résultants des dispositions de l’infernal piège des directives européennes dans lequel ses prédécesseurs l'ont plongé ?

 

Parions que le gouvernement aurait alors l’appui de l’immense majorité de la population française.

Il y a quelque chose de pourri au royaume de l'Europe dans le domaine de la politique énergétique.

 

 

source et publication:    http://metamag.fr/metamag-1847-L-arnaque-de-l-eolien-Un-scandale-retentissant.html


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