RUE BEAUBOURG (IIIe ), HIER.
Le couple de gérants du Lutèce se livrait à un trafic de stupéfiants au sein même de son établissement. | (LP/E.M.)
Aussi modeste qu’elle soit, la cachette utilisée par les trafiquants de drogue n’a pas échappé à la sagacité des policiers de la brigade des stupéfiants de Paris (BSP).
Les enquêteurs ont saisi, mercredi, 3,5 kg de cocaïne, quelques grammes de MDMA (le nom de la molécule de l’ecstasy), près de 1 kg de produit de coupage, du matériel de conditionnement ainsi que quatre armes de poing dissimulées dans une chambre de bonne, située dans un immeuble de la rue Elzévir dans le IIIe arrondissement.
Dans la foulée, sept personnes soupçonnées d’appartenir à ce réseau ont été interpellées.
Trois d’entre elles ont été rapidement remises en liberté, tandis que les quatre autres ont été longuement auditionnées.
Les policiers de la BSP sont remontés — après plusieurs mois d’investigations — jusqu’aux commanditaires de ce trafic, alimentant près de 200 clients. « Il est rapidement apparu que la gérante d’un bar, le Lutèce, situé rue Beaubourg et son compagnon se livraient au trafic de cocaïne, notamment à l’intérieur même de leur commerce.
Leurs fournisseurs, des Colombiens installés à Madrid, en Espagne, ont également été identifiés mais ils n’ont pas pu être interpellés. »
Tania, 63 ans, et son concubin, surnommé Jiji, 54 ans ont été mis en examen avant d’être placés en détention provisoire. C’est dans une chambre de bonne louée par la gérante du bar que les policiers ont saisi la drogue, d’une valeur de 140000 € à l’achat. « Ce modeste logement était situé sur le même palier que l’appartement d’un autre protagoniste de ce dossier, poursuit la même source.
Ce dernier est suspecté d’avoir joué le rôle de dealeur pour le compte du couple de trafiquants.
Près de 15000 € ont aussi été récupérés par les policiers de la BSP.
Les principaux clients de ce réseau étaient issus du quartier du Marais, tout proche du bar, lieu de revente d’une partie de cette cocaïne. »
Stéphane Sellami