REVUE DE PRESSE
UKRAINE : VERS UN RÉGIME FASCISTE ?
L’Europe joue avec le feu.
Jean Bonnevey
le 20/02/2014
Le régime ukrainien est pro-russe, autoritaire ou très modérément démocratique.
Il n’en reste pas moins qu’il est issu des urnes.
Le problème, c’est que, même majoritaire suite à l’échec de la révolution orange et de la politique des gouvernants pro-occidentaux qui en ont été issus, il ne représentera jamais qu’une partie de l’Ukraine.
C’est exactement la même chose du coté des opposants.
Ces derniers manipulés, par Bruxelles et Washington, représentent une autre Ukraine.
Ces deux Ukraine ont toujours existé et l’une a toujours opprimé l’autre au nom d’une union nationale souvent factice.
L’Ukraine occidentale est engagée dans une insurrection contre le pouvoir oriental en place à Kiev.
La victoire d’un camp sur l’autre sera provisoire et ne réglera pas le problème. La seule solution serait finalement la partition. Mais personne ne l’a jamais accepté.
Les occidentaux appuyés par des médias manichéens et stupides ont choisi leur camp, celui des émeutiers considérés comme des démocrates.
Le problème, c’est que ceux qui tentent d' imposer leur loi en Ukraine ne sont pas tous des démocrates.
Certains sont des fascistes ayant la plus grande tendresse pour leurs grands ainés qui, par haine de la Russie alors soviétique, ont rejoint le camp de l’Allemagne nazi.
Drôles de compagnons de route tout de même pour un Fabius.
Ils se revendiquent du nationalisme et de la chrétienté militante. Ils se revendiquent d’un homme Stephan Bandera qui mérite un portrait. Stephan Bandera est né le 1er janvier 1909 dans le village de Staryï Ouhryniv qui appartenait à l'époque à l'Autriche-Hongrie.
En 1931, il devint directeur adjoint des guides régionaux puis chef de l'exécutif régional de l'OUN et commandant de l'UVO, mouvements nationalistes.
Cette période se caractérise par une tension grandissante entre les autorités polonaises et la minorité ukrainienne.
Les revendications des Ukrainiens se heurtent à une action punitive de « pacification » menée par les autorités polonaises.
L' OUN à son tour prend le chemin des assassinats politiques approuvés par le Reich nazi.
En septembre 1939, faisant suite au Pacte germano-soviétique, l’Ukraine occidentale est envahie par l’Armée rouge. Le régime soviétique lance une répression contre la population locale.
En 1944, les nazis, changeant de politique vis-à-vis de Bandera, face à l'avancée de l'Armée rouge, le libèrent. Toutefois, celui-ci n'adhère pas au Comité national ukrainien : il pense que l'Allemagne perdra la guerre et que toute collaboration avec elle est désormais inutile.
Après la guerre il resta en RFA, à la tête de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN).
Le 15 octobre 1959, à l'entrée du 7 rue Kreittmay à Munich, il fut trouvé dans un bain de sang . Un communiqué annonça que sa mort était due à un empoisonnement.
Deux ans plus tard, le 17 novembre 1961, la justice ouest-allemande établit que le meurtrier de Stepan Bandera était Bohdan Stachynsky, agent du KGB agissant sur les ordres de Chélépine et Khrouchtchev.
Après une enquête approfondie, un procès eut lieu du 8 au 15 octobre 1962.
La décision du tribunal fut annoncée le 19 octobre : Stachynsky fut condamné à huit ans d'emprisonnement ferme.
La Cour suprême allemande confirma à Karlsruhe que le gouvernement soviétique de Moscou était le principal responsable du meurtre de S. Bandera.
Voilà l’homme dont se revendiquent les nationalistes ukrainiens que va rencontrer l’impeccable démocrate Laurent Fabius.
Laurent n’oublie pas ta longue cuillère.
Source et publication: http://metamag.fr/metamag-1843-Ukraine---vers-un-regime-fasciste---L’Europe-joue-avec-le-feu..html