Paris. Un journaliste de Breizh-info.com arrêté lors du Jour de Colère
27-01-2014 – 07H30 Paris (Breizh-info.com) – Mise à jour 13h30 . Notre journaliste est sorti de garde à vue à 12h20 ce matin, après avoir été embarqué à 19h00 hier soir à Paris. Louis-Benoît Greffe, un des journalistes de Breizh-info.com qui couvrait la manifestation « Jour de Colère »contre la politique de François Hollande a été arrêté hier soir, à Paris, dans l’exercice de ses fonctions, par les forces de l’ordre. Il était sur place afin, notamment, de suivre les nombreux Bretons, Bonnets rouges ou autres, venus exprimer leur ras le bol à Paris. Cette manifestation a rassemblé 17 000 personnes selon la police, quasiment dix fois plus selon les manifestants.
La police a procédé, en effet, hier soir à l’interpellation de 250 manifestants suite à des accrochages en fin de manifestation.
Selon notre envoyé spécial sur place désormais embastillé, ceux-ci étaient nettement moins violents que lors de la célébration de la victoire du PSG en championnat de France sur les Champs Elysées.
Alors, les incidents et dégradations en tout genre avaient donné lieu à moins d’interpellations et de réactions politiques, sans doute parce qu’ils étaient le fait de « jeunes » de banlieue plus difficiles à « stigmatiser ».
Nous n’avons plus de nouvelles de notre journaliste depuis hier soir 22h. Il est inadmissible qu’un journaliste, qui a fait état de sa fonction auprès des services de police, se retrouve placé en garde à vue alors qu’il couvrait un évènement public et autorisé de surcroît.
La police semble en tout cas faire du zèle.
Nous avons appelé plusieurs commissariats d’arrondissements ainsi que la préfecture de police afin de savoir où se trouvait notre collègue, sans que ces derniers ne nous répondent, entravant là encore une liberté publique.
Notre journaliste n’est pas le seul : d’autres journalistes indépendants ont été également placés en garde à vue, comme l’indiquent plusieurs messages postés par les organisateurs et observateurs de la manifestation d’hier sur Twitter.
Le Président de la République parlait, lors de sa dernière conférence de presse, de son soutienapporté aux journalistes pris en otage dans le monde. Mais, c’est en France que les forces de police, aux ordres de Manuel Valls – dont même Marine Le Pen, personnalité politique de premier ordre, dit qu’il « inquiète » - procèdent aujourd’hui, en 2014, à des arrestations de journalistes indépendants.
Y aurait-il aujourd’hui une presse autorisée et une presse interdite ?
Le journalisme indépendant est-il clairement menacé dans ce pays ?
Nous réclamons la libération des journalistes placés en Garde à Vue et l’arrêt des mesures d’exception prises par ceux qui se targuent à longueur d’intervention d’incarner « la patrie des Droits de l’Homme ».
La rédaction de Breizh-info.com