Show-biz et politique, l’étrange attelage que voilà.
Dont on ne sait pas toujours très bien si ce sont les bœufs qui tirent la charrette ou le contraire.
Ainsi Anne Hidalgo vient-elle d’officialiser la liste de ses soutiens du grand ou du demi-monde (c’est à laisser à l’appréciation de chacun).
À la tête de ce comité de salut public, un mathématicien – Cédric Villani –, l’homme capable de résoudre en même temps une équation à cinq inconnues et de se nouer une lavallière à triple nœud ; c’est un métier et ça force le respect.
Après, les incontournables. Jacques Higelin, Lio, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Gérald Dahan, Serge et Beate Klarsfeld – dont le fils, Arno, naguère candidat UMP dans la capitale, trouvait finaud de venir plaider pour crimes contre l’humanité en patins à roulettes –, Alexandre Adler.
Plus incongru et un poil décevant : Jean-Pierre Marielle. Enfin… Chacun soutient bien qui il veut.
Enrico Macias, par exemple, venu à la rescousse de sa gazelle parisienne, alors qu’en 2007 il ruinait la fête de Nicolas Sarkozy en couinant à l’unisson avec Mireille Mathieu. Mais Enrico sera toujours Enrico.
Toujours aussi désopilant qu’un Raphaël Mezrahi, pas peu fier d’affirmer : « Je soutiens Anne qui est mon amie depuis dix ans. Je viens d’apprendre qu’elle était de gauche, mais je m’en fous, je la soutiens quand même ! »
Tout aussi baroque, le prompt ralliement du prince Charles Napoléon, descendant de qui vous imaginez, et qui nous délivre cette sentence définitive : « Le bilan de Bertrand Delanoë est globalement positif. »
Rangez les glacières et pliez les gaules ; c’est l’heure de l’apéro, en d’autres termes…
Au fait, on allait en oublier un, de ces soutiens fameux.
Une certaine Julie G. Fameux soutien, donc, que cette J. Gayet qui risque bien de venir perturber cette fête de l’esprit dans laquelle – principe d’opportunité oblige – elle s’est un peu invitée de force.
Pour le reste, qu’il nous soit au moins permis d’égrener quelques souvenirs ayant trait aux liens sulfureux ayant souvent fait se rencontrer hommes politiques et starlettes du spectacle.
Fernandel et Joseph Goebbels. Bob Dylan et Barry Goldwater – c’est dans les mémoires de Robert Zimmerman. Eric Clapton et Enoch Powell. David Bowie qui souhaitait une petite cure de fascisme à l’Angleterre. Benito Mussolini et Walt Disney qui s’admiraient mutuellement.
Mais le meilleur revient à la fin.
Brigitte Lahaie, par les soins de votre serviteur interrogée, en 1990, pour un supplément du défunt National Hebdo – alors organe officiel du mouvement lepéniste.
À la question « Que vous inspire le Front national ? », elle répondait : « Je n’en pense pas grand-chose, mais je ne comprends pas que la droite libérale se soit suicidée électoralement en refusant de passer alliance avec Le Pen.
Comme il n’est pas sain non plus de voir Harlem Désir parader sans cesse à la télévision et expliquer aux Français qu’ils sont racistes, ce qui, de toute façon, n’est pas le cas. »
Toujours dans la série, et déclaration encore recueillie par l’auteur de ces lignes, cet extrait d’un entretien, réalisé pour Le Choc du Mois, en mai 2006.
Question : « Ce show-biz auquel vous étiez encore intégré à l’époque, pourquoi est-il unanimement de gauche ? »
Réponse : « Ces gens ne sont ni de gauche ni de droite. Ils ne sont rien et agissent plus par conventions que par convictions.
Durant l’Occupation, ils ont joué devant les Allemands.
Demain, si Jean-Marie Le Pen était à l’Élysée, ils deviendraient lepénistes.
Je me demande si certains ne s’y préparent pas déjà. »
Voilà. Ce qui devait être dit est dit.
D’autant mieux dit que dit par les principaux intéressés.
http://www.bvoltaire.fr/nicolasgauthier/comite-de-soutien-anne-hidalgo-le-cartel-des-opportunistes,47426?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=ba4ba2f7b7-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-ba4ba2f7b7-30403221