Dieudonné à Bordeaux : La polémique enfle entre Alain Juppé (UMP) et Vincent Feltesse (PS)
07/01/2014 – 13h00
BORDEAUX (NOVOpress/Infos Bordeaux) - Alors que toutes les enquêtes d’opinion montrent que les préoccupations des français sont le chômage, le pouvoir d’achat, le logement et l’insécurité, le gouvernement, aidé dans sa manœuvre, des médias et de l’UMP, concentre l’attention sur le cas de l’humoriste Dieudonné.
Si son humour ne fait pas rire tout le monde, et peut évidemment choquer, il est intéressant de constater la différence de traitement médiatique entre les spectacles de Dieudonné, et ceux visant, il y a quelques mois, la religion catholique.
Les premiers, parce qu’ils critiqueraient Israël et des membres de la communauté juive, sont interdits au nom du « respect dû à la dignité de la personne humaine », les autres, attaquant violemment la religion catholique (des personnes lançaient des excréments sur Jésus, tandis que d’autres le plongeaient dans l’urine), étaient soutenus par les pouvoirs publics au nom de la « liberté d’expression » !
Avant-hier, le maire de Bordeaux, Alain Juppé (à gauche sur la photo et V. Feltesse à droite), annonçait vouloir interdire la représentation de l’humoriste prévue le 26 janvier prochain, pour cause d’un éventuel trouble à l’ordre public.
Bien que le Parti socialiste partage totalement cette décision, ces derniers tentent localement de créer une nouvelle polémique.
Dans un communiqué de presse, le candidat socialiste aux élections municipales de Bordeaux, Vincent Feltesse (actuellement Député de la deuxième circonscription de la Gironde et président de la Communauté urbaine de Bordeaux), « demande à Alain Juppé de faire preuve de la même fermeté face à tous les extrémismes et notamment de clarifier sa position vis-à-vis du Mil ».
Mouvement associé à l’UMP, et connu pour ses positions de droite, le MIL (Mouvement initiative et liberté) aurait commis le crime politiquement incorrect, de mettre deux articles d’Infos-Bordeaux dans ses vœux 2014 destinés aux militants girondins.
Pour Vincent Feltesse, « la même intransigeance aurait dû et doit s’appliquer à toutes les atteintes aux valeurs républicaines récemment perpétrées à Bordeaux (arbre de la laïcité scié, dégradation des locaux du Planning familial) ».
Avant-hier soir déjà, le ministre bordelais, Michèle Delaunay, fille de l’ancien préfet de Gironde, accusait le maire de Bordeaux « d’opportunisme » et « d’indécence ».
Dans cette course aux faveurs de la Licra, il n’est pas sûr qu’un des camps sorte vainqueur de ce ridicule pugilat.
De son coté, Pierre Hurmic (photo ci-contre), conseiller municipal écologiste, et allié de Vincent Feltesse aux prochaines municipales, se déclare «dubitatif tant sur la légalité que sur l’opportunité de la mesure d’interdiction envisagée » et « regrette que le Maire de Bordeaux ait aussi promptement emboîté le pas d’une stratégie aussi hasardeuse (…)
Au nom de mes principes, j’ai du mal à concevoir l’interdiction d’une réunion publique ».
Crédit photos : DR.