Quantcast
Channel: JEAN-MARIE LEBRAUD
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5872

ARMÉE : LA FRANCE A-T-ELLE LES MOYENS DE SA POLITIQUE ?

$
0
0
 
Journaliste, critique littéraire.

La France en guerre au Mali

Jean Fleury

Cliquez pour acheter

L’intervention de notre armée en Centrafrique, au Mali, en Libye montre l’extrême fragilité de nos forces aériennes.

Le dernier vote du budget, en cette période de crise économique, justifie les cris d’alarme lancés par quiconque s’intéresse aux problèmes de la défense nationale.

Par tradition, l’armée justifie toujours sa réputation d’être « la grande muette ».

Il appartient aux officiers supérieurs ayant accédé à la retraite de faire connaître leur sentiment.

 

Ils s’expriment toujours avec modération et font preuve, en la matière, d’une remarquable discrétion.

Tel est, en particulier, le cas de Jean Fleury, auteur de « La France en guerre au Mali ».

L’auteur fut général de l’armée de l’air. Il a été le conseiller de François Mitterrand à l’Élysée, et chef d’état-major de l’armée de l’air pendant la première guerre du Golfe.

La guerre menée contre AQMI est d’abord et avant tout une guerre de renseignement où les drones jouent un rôle primordial.

Les moyens technologiques mis en place s’avèrent impressionnants.

Des agents des forces spéciales américaines, révèle Jean Fleury, « utilisent des petits appareils tels que l’U-28A ou le PZL M28. Ces avions, bourrés d’enregistreurs électroniques, captent toutes les émissions radio et infrarouges et peuvent ainsi déceler les activités humaines dans le désert. Ils utilisent majoritairement des aérodromes secondaires pour attirer le moins possible l’attention et patrouillent au-dessus du Sahara et du Sahel en toute discrétion. » (Ces monstres hyper sophistiqués sont produits en Suisse pour le premier, en Pologne pour le second.)

Dans cette lutte contre le terrorisme, les États-Unis, forts de leur puissance technologique, se gardent bien d’un engagement militaire sur le terrain.

L’analyse des opérations menées au Tchad en 1968 contre le Polisario a amplement démontré le rôle indispensable de l’aviation dans une guerre se déroulant en plein désert.

Là, force fut de constater que l’armée française se trouvait face à bien des carences.

Dans la nuit saharienne, les unités combattantes étaient sourdes et aveugles.

Elles n’avaient pas de moyen d’observation nocturne par infrarouge ou par amplification de lumière et ne possédaient pas non plus de moyens de localisation radio.

Des efforts ont été déployés afin de remédier à ces lacunes.

Toutefois, les actions menées au Mali contre AQMI ont montré que la maîtrise des drones est plus virtuelle que réelle. Fait plus grave : la France n’a pas assez d’avions ravitailleurs en vol comme les C-135.

Elle est, de ce fait, contrainte de demander aide et assistance à ses alliés, dont certains se montrent souvent fort réticents.

Le budget de la Défense ne cesse de baisser de façon constante depuis 20 ans. Cette réduction drastique a conduit à de véritables impasses.

En ce domaine, on déshabille Jean pour vêtir Paul. Le maintien de la force nucléaire justifie bien des sacrifices et impose des choix douloureux.

Forcée de maintenir des opérations au Mali, impliquée en Centrafrique dans ce qui ressemble fort à une guerre de religion, confrontée à une crise économique sans précédent, l’armée française, en dépit de la valeur de ses soldats prêts à tous les sacrifices, risque rapidement d’être exsangue.

Au point de vue militaire, la France n’a plus les moyens de sa politique.

 

http://www.bvoltaire.fr/jeanclaudelauret/armee-francaise-quand-laviation-bat-de-laile,46398?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=dbbaf0831d-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-dbbaf0831d-30403221

 

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 5872

Trending Articles