Après tant de drames, enfin une bonne nouvelle sur le front fiscal !
Un trafiquant de drogue actuellement détenu à la prison de Nancy se voit réclamer par le fisc 80.000 euros d’impôts et arriérés sur ses revenus tirés du trafic. Une première.
Et je vous le dis tout net : franchement, ça ensoleille ma journée.
Ben oui, parce qu’imaginez-vous que j’en ai quelques-uns en bas de chez moi, des rois de la sape qui roulent en berlines décapotables et pourrissent la vie du riverain qui finance pourtant leur RMI.
Et si le fisc pouvait aussi leur faire le fond des poches, histoire de voir tomber le pantalon qu’ils portent en bas du slip, eh bien je serais une femme heureuse.
Donc, monsieur Momo (le prénom a été changé) était en villégiature carcérale quand il a reçu sa feuille d’impôt.
On dirait bien que c’est une preuve d’insertion mais ce n’est pas ainsi qu’il l’a compris.
Son avocat Me Samira Boudiba est indignée : « On s’adresse à mon client en considérant qu’il s’agit d’un micro-entrepreneur. On l’impose donc sur son trafic, depuis 2008, en lui imputant un « chiffre d’affaires reconstitué » : c’est tout à fait extraordinaire. »
C’est une première pour un marchand de drogue, certes, mais cher maître, c’est le lot de tout artisan-commerçant, y compris des femmes de ménage qui travaillent au noir, alors on ne voit pas pourquoi les marchands de poudre y échapperaient.
Et puis les services fiscaux ont fait les choses parfaitement.
Ils ont posé proprement leur petit problème :
– sachant que l’activité de monsieur Momo est avérée depuis 2008 ;
– sachant que monsieur Momo « consomme personnellement 4 grammes d’héroïne par jour » qui doivent être retranchés de son stock à la vente ;
– sachant que « l’héroïne est vendue à 15 euros le gramme » ;
– sachant que monsieur Momo se fournit à Namur et a, de ce fait, « des dépenses relatives à l’utilisation professionnelle du véhicule qui peuvent être prises en compte.
Soit environ 2.000 euros déductibles par an » ;
– sachant que monsieur Momo a des frais de représentation (chaussures en croco, costume rayé, caleçon Hugo Boss, cravate Smalto, pardessus de cachemire, champagne, sorties en boîtes avec Lulu la Gagneuse).
Je pose tout et je retiens 2, j’ajoute la CSG et la CRDS, plus 10 % de pénalités de retard = 80.000 euros.
Me Boudiba ne décolère pas : « Comment peut-on imposer un commerce qui est complètement illégal ? » tempête-t-elle.
Et puis : « L’administration ne respecte pas la prescription triennale : l’année 2008 ne devrait pas être prise en compte dans le redressement », alors touchez pas au grisbi !
Me Boudiba, qui doit craindre pour ses honoraires, a donc engagé un recours devant le tribunal administratif de Nancy.
Hélas pour elle, les « collègues » de son client pourraient bien faire capoter son affaire…
C’est à Melun, cette fois, que la police a arrêté quelques commerçants en cannabis et autres substances illicites qui tenaient ouvertement boutique dans un hall d’immeuble.
Avec prix affichés dans la cage d’escalier, rapporte Le Parisien : « 40 € les 8 g de résine de cannabis, 200 € les 50 g, 400 € les 100 g… » Passé le kilo, on négocie.
Au moins, ça va faciliter les calculs des services fiscaux. Ils avaient aussi un homme-sandwich qui circulait dans le quartier pour annoncer les promos : « Frappe de ouf », « New »…
Les policiers ont saisi 5 kg de résine de cannabis, un peu de coke et près de 2.800 euros en liquide.
On doit se frotter les mains, à Bercy.
C’est sûr, il va falloir écumer bien des cages d’escalier pour se payer ne serait-ce qu’une journée de « retraite-chapeau » à la Varin, mais bon, c’est un début.
Source http://www.thomasjoly.fr/article-un-nouvel-espoir-pour-bercy-faire-les-poches-des-dealers-par-marie-delarue-121347391.html