Dans un procès ordinaire, on s’attendrait à ce que le commissaire qui a permis d’identifier l’un des principaux accusés d’une tentative d’assassinat, soit encensé et soutenu par la victime.
Mais Karim Achoui n’est pas une victime ordinaire.
Lorsqu’il s’avance à la barre des témoins de la cour d’assises, jeudi 19 septembre, le commissaire Stéphane Lapeyre est tendu.
Cela fait près de cinq ans que ce policier est nommément mis en cause par Karim Achoui à l’appui de la thèse selon laquelle il aurait été victime d’un complot ourdi par la police.
Stéphane Lapeyre a déjà obtenu la condamnation de l’ex-avocat pour diffamation mais il a encore beaucoup de choses à dire.
(…) Parmi les éléments versés au dossier, figurent les relevés d’appel entre les deux hommes.
Plus de 350 en quelques mois, dont plus de 160 à l’initiative de Ruddy Terranova.
Parmi ces appels, l’un est passé le jour du guet-apens tendu à Karim Achoui et un autre le lendemain.
A l’ex-avocat, qui voit là l’un des signes du « complot policier », le commissaire Lapeyre réplique : « J’aurais été un bien piètre professionnel si j’avais commandité un assassinat d’avocat avec mon téléphone portable de service ! »
Et alors que chacun des quatre avocats de Karim Achoui, Mes Edouard Martial, Christian Saint-Palais, Jean-Marc Florand et Chiche tentent tour à tour de sauver ce qu’ils peuvent de la thèse du complot policier défendue par leur client, il s’attirent cette réponse agacée du témoin : « Ce que je pense de cette tentative d’assassinat, c’est que Karim Achoui n’a pas intérêt à ce que la réalité apparaisse.
La réalité, c’est qu’il s’agit d’un complot de voyous pour des raisons de voyous. »