PARIS, UN ENJEU CAPITAL ?
On se bouscule pour la mairie
Raoul Fougax
le 05/09/2013
Paris n’est certes pas la France, tout comme ses banlieues d’ailleurs.
Mais la capitale conserve un attrait politique irrésistible même pour ceux qui savent, de l’ultra gauche à la droite nationale, que la mairie est un objectif inaccessible.
Tant pis, on y va quand même quitte à ramasser un gadin.
C’est d’ailleurs Marine Le Pen, elle-même, qui a donné le coup d’envoi de la campagne frontiste à Paris, en partant très tôt.
La présidente du Fn a présenté son candidat dès la fin du mois de juin.
Et même si ce candidat, Wallerand de Saint-Just, est un illustre inconnu pour les parisiens, elle veut y croire.
"L'objectif, c'est de briser la bipolarisation qui s'est installée depuis des années dans la capitale", expliquait-elle aux côtés de l’avocat du Front devenu candidat, avant de s’en prendre aux deux favorites, Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo. "
Ce sont les sœurs jumelles de l'UMPS", lançait-elle. "A Paris, les choses ont évolué, les affaires à l’Ump ont laissé des traces.
Avec une bonne campagne, Wallerand peut dépasser les 10%", espérait de son côté Louis Aliot, vice-président du Fn.
Marine Le Pen et le candidat fn, Wallerand de Saint-Just
Pareil pour son ennemi héréditaire Jean-Luc Mélenchon.
Et ce malgré le peu d’appétence du co-président du Front de gauche pour le scrutin municipal.
"J'ai peu de goût à me mêler des élections municipales, pour la raison que c'est à d'autres de mener la bataille", a reconnu mardi soir l’ancien candidat à la présidentielle lors d’une conférence de presse tenue avec la candidate du Pg à la mairie de Paris Danielle Simonnet.
"Mais Paris pour nous est le cratère du Front de gauche, c'est là où il doit se donner à voir", a-t-il ensuite lancé, laissant là entrevoir une implication personnelle forte dans la campagne.
Le Zouave du Pont de l’ Alma na pas de soucis à se faire, la montée des votes extrêmes ne risque pas de lui monter très haut au-dessus des orteils.
On se demande même pourquoi les états majors prennent le risque dans un combat sans espoir d’occulter des succès bien plus significatifs et importants aux prochaines municipales.
C’est le piège de la vanité politicienne et la domination permanente des jacobins sur les girondins, du centralisme sur tous les discours régionaux. Ne pas pouvoir éviter Paris, c’est l'aveu d’une soumission à un système et à un conformisme dont sont prisonniers apparemment aussi bien le Front national que le Front de gauche. CQFD.
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Et Ségolène ? Elle qui rêve de perturber le jeu de ceux qui l’ont écarté, un petit tour à Paris ? «J’ai un charisme, de l’aura, du poids.
Au gouvernement, je leur ferai de l’ombre », déclare l’ex-candidate à la présidence qui affirme avoir refusé le poste de garde des Sceaux en 2012. « Ca n’aurait pas été mauvais pour le pouvoir que ce soit moi, la présidente de l’Assemblée. J’aurais fait vivre le Parlement.
Il aurait dû être plus présent pour soutenir le gouvernement la première année », ajoute celle qui a brigué un temps le perchoir. « Je n’aurais pas dû me laisser voler le congrès de Reims. J’aurais dû imposer un rapport de force », lance-t-elle, en référence à l’affrontement qui l’a opposée en 2008 à la maire de Lille pour le poste de premier secrétaire, sur fond de contestations, d’accusations de fraude électorale, et de saisine de la commission de vérification des votes.
Moquant la tribune publiée par Martine Aubry dans Le Monde du 26 août, elle y relève « un pompage d’idées inconscient » de son programme « Désirs d’avenir ». « C’est à mourir de rire, c’est énorme ! ».
« Elle ne se rend même pas compte qu’elle pille », ajoute-t-elle.
Un tel égo mérite une exposition capitale- non, Ségolène ?
Source et publication: http://metamag.fr/metamag-1512-Paris--un-enjeu-capital---On-se-bouscule-pour-la-mairie.html