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SYRIE: POUR EN SAVOIR UN PEU PLUS ???

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Le renseignement français va publier ses preuves sur l’usage d’armes chimiques par le régime syrien

2 septembre 2013 – 10:42 

Alors que, pour le moment, le président Hollande se retrouve isolé après l’annonce de son homologue américain, Barack Obama, de consulter le Congrès avant de lancer une opération militaire visant à “punir” le régime de Bachar el-Assad pour avoir utilisé des gaz neurotoxiques le 21 août dernier, le gouvernement français devrait déclassifier une série de documents estampillés “secret défense” concernant l’arsenal chimique syrien.

“Des documents secrets déclassifiés seront mis à disposition de la représentation nationale et un certain nombre d’entre eux pourraient être rendus publics”, a indiqué une source “proche du dossier”.

Ces informations, censées prouver la responsabilité de Bacher el-Assad, devraient être aux responsables parlementaires, lesquels reront reçus à 17 heures, ce jour, à Matignon.

En attendant, le Journal du dimanche, dans son édition du 1er septembre, a publié une note de synthèse de 4 pages, compilant des données de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la Direction du renseignement militaire (DRM) au sujet des armes chimiques détenues par le régime syrien.

Sans surprise, le document évoque l’existence de stocks d’ypérite ainsi que de gaz sarin et de VX.

Ces deux dernières substances, qui sont des neurotoxiques organosphosphorés, “sont en partie (…) conservés sous la forme de deux produits chimiques (sous forme binaire, ndlr), appelés précurseurs, qui sont mélangés juste avant l’emploi”, souligne cette note.

“Cette technique et les procédures associées révèlent une grande maîtrise de la technologie des armes chimiques par le régime syrien”, y est-il écrit.

La note du renseignement français s’attarde ensuite sur les vecteurs – au nombre de “plusieurs milliers” – susceptibles d’être utilisés pour disperser ces gaz toxiques.

Ainsi, les forces syriennes disposent de missiles balistiques Scud C (portée 500 km), Scud B (300 km), M600 (250-300 km, version locale du Fateh-100 iranien) et SS-21 (70 km).

A cela viennent s’ajouter des “bombes aériennes”, qui, selon les modèles, peuvent contenir “entre 100 et 300 litres d’agent toxique” ainsi que des roquettes d’artillerie de 302 et 320 millimètres, pouvant délivrer des gaz sur une distance de 50 km au moins.

Selon des informations émanant de l’opposition syrienne, le régime de Bachar el-Assad aurait pris la décision de déplacer ses missiles balistiques afin de les préserver d’éventuelles frappes occidentales.

L’arsenal chimique syrien a commencé à se développer dans les années 1970, avec l’aide de l’Union soviétique.

Il s’agissait, à l’époque, de pouvoir rivaliser avec Israël sur le plan militaire.

Par la suite, la Syrie a continué à son programme via le Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS), chargé de la production des gaz toxiques.

Dans le document diffusé par le JDD, il est ainsi écrit que “la Syrie détient l’un des plus importants stocks opérationnels au monde d’armes chimiques, dans le cadre d’un programme (…) qui fait depuis longtemps l’objet d’une surveillance des services français et de nos principaux partenaires.”

Ce dernier est “l’une des principales menaces en termes de prolifération d’armes de destruction massive, dont la réduction est un objectif majeur de notre défense, réaffirmé dans le récent Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale.”

La note du renseignement français donne par ailleurs le détail du processus de décision concernant l’emploi de ces armes.

Ainsi, la branche 450 du CERS est chargée des “opérations de remplissage des munitions chimiques, mais également de la sécurité des sites et des stocks chimiques.”

Cette unité est composée uniquement de “militaires alaouites” et fait preuve d’une fidélité indéfectible au régime.

Le document souligne que “Bachar el-Assad et certains des membres les plus éminents de son clan sont les seuls habilités à donner l’ordre d’utiliser des armes chimiques.”

Ce dernier est ensuite “transmis aux responsables des branches compétentes du CERS” et, dans le même temps, l’état-major “reçoit l’ordre et décide des cibles, des armes et des toxiques à mettre en oeuvre.”

Concernant plus précisément l’attaque du 21 août, les conclusions des services français rejoignent celles de leurs homologues américains, selon le JDD.

Selon un officiel cité par l’hebdomadaire, ce bombardement traduit la volonté du régime syrien de “changer d’échelle.

” Et d’expliquer : “Là, il ne s’agissait plus de prendre un quartier en particulier mais d’instaurer la terreur, une terreur telle que des milliers de personnes se sont précipitées en même temps et en provenance de villes différentes vers les hôpitaux.”

Les services français avancent que les gaz neuro-toxiques ont été dispersés à l’aide de roquettes Grad et que les nombreux tirs d’artillerie sur le site où a eu lieu l’attaque chimique avaient pour but “d’effacerle maximum de preuve.”

Cette estimation est également partagée à Washington.

Cependant, ces éléments sont encore loin de convaincre les responsables russes, lesquels soutiennent le régime syrien.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’a encore répété ce 2 septembre lors d’une allocution prononcée devant l’Institut  des relations internationales de Moscou (MGIMO). “On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret : ni cartes géographiques ni noms (…).

 

Ce que nous ont montré par le passé et plus récemment nos partenaires américains, ainsi que les Britanniques et les Français ne nous convainc absolument pas”, a-t-il en effet affirmé.

 

Une participation de Paris à une opération en Syrie exposerait les militaires français au Liban

30 août 2013 – 17:24 

Malgré les difficultés diplomatiques, en particulier au Conseil de sécurité des Nations unies, et la mise hors-jeu des Britanniques, le président Hollande a indiqué, ce 30 août, au quotidien Le Monde, ne pas exclure une intervention militaire en Syrie avant le 4 septembre prochain, jour où le Parlement sera convoqué en session extraordinaire pour débattre de la situation syrienne. Cette opération, a précisé le chef de l’Etat, ne viserait pas “à libérer la Syrie ou à renverser le dictateur (ndlr, Bachar el Assad)” mais à porter un “coup d’arrêt” à “un régime qui commet l’irréparable sur sa population”.

Pour les partisans d’une intervention, il s’agit, en “punissant” le régime de Bachar el-Assad pour sa responsabilité encore présumée dans l’attaque chimique du 21 août dernier dans les faubourgs de Damas, d’éviter que lui ou d’autres aient à nouveau recours à ce type d’armes. D’autres espèrent qu’elle permettra de renverser le rapport de forces sur le terrain en faveur de la rébellion, qui elle-même divisée. Cela étant, il n’est nullement question, selon les déclarations des présidents Hollande et Obama, d’en arriver là.

Seulement, l’équation syrienne est extrêmement compliquée. Et pour les opposants à cette intervention – qui ne sont pas forcément de farouches admirateurs de Bachar el-Assad ou même encore de Vladimir Poutine – lancer des frappes, même pendant un temps limité, ne servirait à rien, si ce n’est à obtenir une situation pire qu’avant. En clair, ce serait mettre un coup de pied dans un nid de frelons et ce n’est pas la meilleure chose à faire.

Le temps où l’ancien président Sarkozy évoquait “l’harmonie insoupçonnée” entre les différentes communautés qui se côtoyaient à Damas grâce à la “spécificité  d’un régime autoritaire laïque” (Libre, Robert Laffont/ XO Editions, 2001) est désormais révolu. Car le conflit syrien est une guerre civile impliquant Kurdes, arabes sunnites, chrétiens, alaouites et druzes.

Mais il est tend aussi à s’internationaliser, avec l’engagement du Hezbollah chiite, allié de Bachar el-Assad, de combattants iraniens (probablement) et de jihadistes venus de l’extérieur prêter main forte à leurs homologues syriens (ndlr, pour rappel, ces derniers n’ont pas effrayé plus que ça le régime syrien quand il les laisseait passer en Irak, à l’époque où les Américains y étaient encore présents… Mais passons).

En outre, des puissances étrangères se font ainsi une guerre par procuration, l’Arabie Saoudite et le Qatar tentant de damer le pion à l’axe chiite (donc Téhéran) qu’ils redoutent sans doute plus que tout, en soutenant telle ou telle faction rebelle. Qui plus est, il y a des intérêts dont on ne parle que très peu. Comme par exemple ce projet de Doha de faire passer un gazoduc via la Syrie et la Turquie afin d’exporter son gaz vers l’Europe sans passer par le détroit d’Ormuz, à la merci d’un coup de sang iranien. Seulement, Bachar el-Assad s’y était opposé…

Mais pour ce qui concerne uniquement la France, intervenir en Syrie s’avère encore plus délicat que pour les Etats-Unis. Et pourquoi spécialement la France? Parce que, et Zone Militaire l’a déjà souligné, elle compte 900 militaires au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployés en plein fief du Hezbollah, s’est engagé totalement aux côtés de Bachar el-Assad. Autrement dit, ils sont dans la gueule du loup.

Par le passé, des soldats français ont déjà été visé par les chiites libanais, vraisemblablement sur ordre de Téhéran, qui avait des griefs à l’égard de Paris, après le prêt de Super Etendard à l’Irak et le contentieux Eurodif. Le 23 octobre 1983, 58 d’entre eux y laissèrent la vie lors de l’attentat commis contre le Drakkar, où ils s’était établis.

Plus récemment encore, en 2011 les casques bleus français ont été victimes à deux reprises d’attentats commis au moyen d’engins explosifs improvisés. A l’époque, pour un moins l’un d’entre eux, la Syrie avait été désignée comme étant le commanditaire, avec le Hezbollah ou le mouvement al-Saïka, un parti baasiste palestinien inféodé à Damas, comme exécuteur.

Nul doute que, si le président Hollande confirme la participation française, aux côtés de leurs homologues américaines, à des frappes ciblées en Syrie, des mesures particulières et supplémentaires seront prises pour protéger les militaires français déployés au Liban-Sud.

Du moins, c’est à espérer car la menace d’attentat est élevée, et pas seulement pour les casques bleus étant donné que le ministère des Affaires étrangères recommande aux civils amenés à voyager au pays du Cèdre d’éviter les déplacements dans “les parties Nord, Est et Sud du Liban, le long de la frontière avec la Syrie et Israël, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth.”

“Assad sait bien que la base politique de soutien en France à une action contre la Syrie est faible et qu’une attaque visant les Français de la Finul, fragiliserait un peu plus ce soutien”, a par ailleurs expliqué le général (2S) Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de Guerre.

source et publication:   http://www.opex360.com/


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