Mosquée des Minguettes : erreur sur la cible
Le 14 août 2013
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.
Un jeune sous-officier projetait un attentat contre une mosquée… Gare aux chargés de mission autoproclamés !
La discipline qui, Dieu merci, n’est pas la seule force des armées, n’en est pas moins une composante essentielle.
Aussi bien attend-on généralement d’un soldat qu’il se conforme aux ordres qui lui sont donnés par ses supérieurs.
Le jeune sergent qui, un an après avoir lancé un cocktail Molotov contre une mosquée à Libourne, projetait une action d’envergure contre la mosquée des Minguettes à Vénissieux, s’était inventé une mission que nul ne lui avait confiée et qu’heureusement, il n’a pas pu mener à son terme.
C’était une première faute.
Avoir tenté d’entrer en relation avec Maxime Brunerie, l’auteur de l’attentat raté contre Chirac – ou faut-il dire le raté, auteur de l’attentat contre Chirac ? – ne plaide pas non plus en faveur de son discernement.
Si les mosquées se multiplient sur la terre de France, elles ne sont que la conséquence prévisible et visible de la composition nouvelle de notre population, du grand remplacement dont Renaud Camus s’est ému et que ne devrait ignorer aucun politicien honnête.
Elles ne sont en aucun cas les racines du mal, si mal il y a, tout au plus un symptôme. Encore peut-on se demander si elles ne sont pas un facteur d’ordre et de stabilité plutôt que le creuset de la violence et du fanatisme.
Une mosquée, tout comme une église, un temple ou une synagogue, est d’abord un lieu de prière.
S’il est arrivé, s’il arrivera encore que des salafistes, que des djihadistes, que des terroristes pratiquent une religion dévoyée et tirent des conséquences criminelles de leur foi, ils ne représentent qu’une infime minorité des fidèles, et c’est plutôt dans les cités et les prisons qu’à l’ombre des minarets que se recrutent les pratiquants de la violence.
Au reste, il n’est pas de religion ou d’idéologie qui n’inspire des manipulateurs rusés et qui ne fasse tourner des têtes faibles.
Le jeune sous-officier dont le projet a été arrêté à temps, s’il avait pu l’exécuter, risquait bien plutôt, dans un premier temps, de faire des victimes innocentes que de décapiter Al-Qaïda.
Eût-il réussi dans son entreprise, il n’eût fait que donner des arguments et fournir des agents à la nébuleuse terroriste.
Mais sans doute est-il de ceux qui professent qu’il n’y a pas d’omelette sans casse et qu’à la fin Dieu reconnaît toujours les siens.
S’il avait des convictions et de l’énergie à revendre, qu’il n’a pas eu l’occasion de dépenser lors de notre intervention au Mali, que ne s’est-il engagé aux côtés de ceux qui s’opposent en Syrie à la mainmise des islamistes sur ce pays !
L’action qu’il envisageait en France était criminelle et d’un seul point de vue technique, se tromper à ce point de cible est pour un militaire la plus lourde des fautes professionnelles.