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APRÈS LE " PRINTEMPS ARABES " LA GUERRE ! TRIBUNE LIBRE !

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Pays arabes : après le Printemps, la guerre !

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Le 29 juillet 2013

 
Nicolas
Gauthier
Journaliste, écrivain.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne surfrancephi.com.

Inexorablement, le monde arabo-musulman sombre dans la tourmente, après l’euphorie toute médiatique des « Printemps arabes ».

En Tunisie, des milliers de personnes ont défilé ce samedi, lors de l’enterrement du député Mohamed Brahmi (gauche laïque), assassiné de quatorze balles.

Un meurtre qui survient juste après celui d’une autre figure de l’opposition, Chokri Belaïd. Évidemment, les manifestants laïcs pointent du doigt Ennahda (Frères musulmans au pouvoir), le pouvoir accuse un salafiste du nom de Boubaker Hakim, un Franco-tunisien pour tout arranger, la même arme ayant vraisemblablement servi aux deux crimes.

Pour l’instant, la situation demeure à peu près sous contrôle, les laïcs, tout comme les Frères musulmans, étant forts d’une vieille tradition de discipline. Reste le poids du salafisme local, certes présent, mais moins bien implanté et structuré.

Le cas égyptien est autrement plus inquiétant, même si fort différent. En effet, on y trouve les trois mêmes factions rivales — salafistes, laïcs et Frères musulmans – mais faut-il encore y ajouter une quatrième, autrement plus puissante : l’armée.

Il a été reproché au président Mohamed Morsi (Frères musulmans) d’avoir montré son incapacité à gouverner ; il est surtout vrai que l’armée, avant de le déposer arbitrairement, l’en a sciemment empêché, afin de maintenir sa mainmise sur le pays.

Elle capte les milliards d’aide américaine et détient à elle seule près de la moitié du PNB égyptien. Et ce pays, au contraire de la Tunisie, ne vit quasiment que du seul tourisme.

Les marges de manœuvre y sont donc désespérément réduites, surtout quand on y ajoute une population à la démographie galopante venant s’agglutiner sur les rives du Nil. Donc, si l’armée reprend les rênes d’un pouvoir qu’elle n’a de toute manière jamais lâché, elle est la seule à avoir vaguement les moyens de remettre l’économie en marche.

Mais au risque de revenir à la situation antérieure : la dictature, première cause de la révolution égyptienne. Ça a déjà commencé ce samedi, lorsque les militaires ont réprimé les manifestations islamistes réclamant le retour du président démocratiquement élu, en tirant dans la foule.

Bilan provisoire : 75 morts et un millier de blessés.

La situation la plus grave, c’est évidemment la Syrie, avec une guerre civile ayant déjà fait 100.000 victimes et qui commence à contaminer un Liban fragile. La situation y est encore plus complexe, car s’y ajoute cette fois une autre faction, les Kurdes. Kurdes qui combattent aux côtés des rebelles de l’Armée syrienne libre (au sein de laquelle les Frères musulmans sont puissants), tout en profitant de la situation pour s’en prendre, d’abord à l’allié salafiste, puis à la Turquie. Vendredi soir, on leur devait ainsi un tir d’obus sur un village turc, tuant un homme et en en blessant trois autres. Du coup, Ankara, qui soutenait l’ASL depuis le début du conflit, se demande si elle a vraiment joué le bon cheval, surtout au moment où le gouvernement turc est en train de parvenir à un règlement politique avec sa propre opposition kurde, le fameux PKK.

Quant à la Libye, c’est le chaos complet, avec les répercussions qu’on sait au Mali.

Alors, certains prétendront que cela ne nous regarde pas ; mais la France n’est pas le Liechtenstein, que l’on sache… Elle a une politique à mener, est souvent intervenue au Maghreb comme au Proche-Orient. Du général de Gaulle à Jacques Chirac inclus, il s’agissait d’une politique de défense des intérêts vitaux et stratégiques de la France qui nous permettait, au passage, d’assurer une relative stabilité dans la région.

Sous Sarkozy et Hollande, les motifs invoqués – hormis le pétrole libyen et l’uranium du Niger – ne reposaient que sur morale, droits de l’homme et bons sentiments, avec pour principal Clausewitz, un BHL se prenant pour le maréchal Rommel.

On voit aujourd’hui les résultats de cette politique erratique.

Bon courage au prochain Président, qui devra bien un jour réparer les dégâts que nous avons largement contribué à causer.


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