Affaire Snowden : quand la France fait le trottoir…
Le 8 juillet 2013
Tandis que les refus s’enchaînaient dramatiquement pour Edward Snowden, condamné à mendier l’asile depuis des jours, le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie ont annoncé leur volonté d’accueillir le malheureux.
Sauvé, peut-être, des griffes états-uniennes, mais par la grâce de qui ? Des nations d’Amérique du Sud trop ravies de faire un bras d’honneur à l’ennemi en accueillant celui qu’il pourchasse ?
Que de bienveillance désintéressée !
Que de pays connus pour leur légendaire amitié avec « la terre des libres et la patrie des braves » (« the land of the free and the home of the brave », c’est ainsi que radote l’hymne des États-Unis).
Il y a quelques jours déjà, lorsqu’un triste concert de refus se faisait entendre, que Pays-Bas, Norvège, Italie, Espagne, Allemagne et tout ce que l’Occident libre a fait de meilleur s’empressaient de soustraire leur perche à la convoitise de M. Snowden, la Russie avait fait savoir qu’elle accepterait d’accéder à la demande du fugitif, certes au prix de conditions que l’intéressé refusa.
Les uns veulent d’Edward Snowden pour être l’ennemi de leur ennemi ; les autres le laissent tomber comme une poignée de marrons trop chauds pour être l’ennemi d’un ami qui n’en est même pas un.
Tout ce cirque de « oui » et de « non » conditionnés par un unique motif : l’effet que l’on veut faire aux États-Unis. La France, comme une petite maîtresse docile, a choisi de revêtir sa plus belle lingerie et d’être de ceux qui lui mangeraient dans la main.
En effet, Manuel Valls n’a pas fait mystère de sa réticence à accueillir sur ses terres le jeune homme, qui dépend du bon vouloir d’une armée d’imbéciles et se trouve abandonné par ceux dont il aurait pu attendre le secours. La France se serait pourtant bien honorée de l’accueillir.
Mais il nous a fallu être lâches. Ouvrir grand la bouche, avaler et dire merci aux États-Unis de si bien nous gâter ! Renier jusqu’aux racines de notre pays et se faire complices d’une méprisable conception de la liberté qui n’est pas la nôtre. Qu’attendions-nous d’extraordinaire en hissant aux plus hautes sphères de l’État un homme même pas fichu de tenir tête à sa femme ?
Le lâche donne comme prétexte à sa lâcheté la croyance erronée en un« mal nécessaire ». Si se soumettre nous en coûte, cela nous sauverait de tourments plus grands encore que la simple soumission.
C’est se tromper grandement que de penser ainsi. La vie méprise les agenouillés. Elle récompense le brave et châtie les poltrons. Celui qui ne se respecte pas ne le sera jamais des autres.
Notre époque sans père et sans Dieu a naturellement enfanté un pays de lâches. Car, sans exclure la part de valeurs féminines et de libre arbitre dont l’existence doit être faite, seules l’acceptation de valeurs masculines et la conscience de la fatalité font naître chez l’homme la bravoure et l’audace qui furent celles de nos ancêtres.
La France, soucieuse de ne pas offenser le maître américain, a choisi de se terrer dans un coin et attendre que l’orage passe.
Cocue, et fière de l’être.