Raymond Mihière, dit "le Chinois", figure emblématique de la pègre marseillaise, a été arrêté pour trafic de cocaïne.

Dix personnes au total ont été interpellées mardi, lors du démantèlement d'un trafic de cocaïne entre la France et l'Amérique du Sud impliquant des figures historiques du grand banditisme marseillais, dont Raymond Mihière, dit "le Chinois", après 18 mois d'enquête franco-espagnole.

Mihière a été arrêté à Coudray, en Eure-et-Loire, au domicile d'une autre figure du milieu marseillais,Ange Buresi.

La police y a interpellé une troisième connaissance, Serge Navarro.

 

Cinq autres personnes ont été arrêtées dans la région marseillaise et une dans les Pyrénées-Orientales.

 

Le dixième interpellé l'a été en possession de la drogue à l'aéroport de Roissy, alors qu'il revenait du Pérou.

Coke et Casino Raymond Mihière, 61 ans, qui tire son surnom de sa mère d'origine asiatique, s'était fait un nom dans l'ombre du caïd marseillais Gaëtan Zampa, décédé en 1984, touchant d'abord au milieu de la nuit et des machines à sous, avant de verser dans les stupéfiants.

Le parcours judiciaire de celui qui grandit dans l'ombre du caïd Gaëtan Zampa débuta en 1983 avec une condamnation à Paris pour extorsion de fonds. Edmond Vidal, figure du gang des Lyonnais, était avec lui sur le banc des prévenus.

Puis Mihière avait été poursuivi et relaxé en 1999 dans un dossier d'association de malfaiteurs, après la découverte au domicile d'une de ses connaissances d'un véritable arsenal - pistolets-mitrailleurs, lance-roquettes, armes de poing, fusils -, d'une voiture volée et de 183 kg de cannabis.

Sa dernière condamnation remonte à 2004, avec une peine de 9 ans de prison ferme à Aix-en-Provence, pour trafic de drogue. Navarro avait également été condamné dans ce dossier.

 

Buresi, lui, condamné en 1998 à 15 ans de réclusion pour le meurtre d'un joueur de cartes à Ajaccio en 1991, s'était évadé l'année suivante de la prison des Baumettes par hélicoptère, avant d'être repris en 2000 à Paris."Top ten des trafiquants""Nous suivions à la trace Mihière, installé en Catalogne, qui se voulait rangé des voitures avec sa petite société d'olives et de savons, a expliqué un magistrat.

 

L'équipe de trafiquants, dont des affidés de Mihière, était très prudente, elle voulait faire venir la cocaïne d'Amérique du Sud, mais ne disposait pas encore d'un bon réseau logistique.

 

Nous pensions décrocher quand brusquement Mihière est revenu il y a six mois d'Espagne pour s'installer en Provence."

Les investigations confiées à l'origine au juge Claude Choquet, nommé depuis au pôle chargé des crimes contre l'humanité à Paris, sont désormais conduites par le juge Thierry Azema de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.

 

Pour un avocat, Mihière se situe "à la huitième place dans le top ten des trafiquants marseillais".

 

Selon un policier qui l'arrêta dans les années 90, il est "redoutable et déterminé, entouré de soldats à sa dévotion".

SOURCE : LE POINT (CLIQUEZ ICI )