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LE PARJURE, LA TRAHISON ET LA HONTE ! ( JOSÉ CASTANO )

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Le parjure, la trahison et la honte

« L’Histoire brûle les hommes. Après, il faut recueillir les cendres et raconter » (

Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc – « Les champs de braises »)

Du navire bondé de légionnaires et de parachutistes, en cet automne 1954, un haut-parleur annonça que l’on apercevait les côtes de France.

 

Bientôt le port de Marseille fut en vue. Mal réveillés, ils montèrent tous sur le pont, serrés les uns contre les autres, appuyés à la rambarde.

Le paradis dont ils avaient tellement rêvé dans les camps de prisonniers du Vietminh approchait lentement et déjà ils n’en voulaient plus. Ils rêvaient à un autre paradis perdu, l’Indochine… terre qui avait bu, plus qu’aucune autre leur sang. C’est à elle qu’ils pensaient tous à présent.

Ils n’étaient pas les fils douloureux qui s’en revenaient chez eux pour faire panser leurs blessures, mais des étrangers. En eux remontaient des aigreurs.


Ils se souvenaient avec colère et amertume de ces tonnes de médicaments régulièrement adressées au Vietminh par l’Union des Femmes Françaises (1) et leur indignation ne résultait pas de ce que l’ennemi recevait de la Métropole des colis de pénicilline, mais du fait que chaque jour des soldats français mouraient faute d’en posséder…


En 1950, à Orange, un train de blessés d’Extrême-Orient avait été arrêté par des communistes qui avaient injurié et frappé ces hommes sur leurs civières. Un hôpital parisien qui demandait du sang pour les transfusions sanguines spécifiait que ce sang ne servirait pas pour les blessés d’Indochine.

On avait refusé à Marseille, dont ils apercevaient maintenant Notre-Dame de la Garde, de débarquer les cercueils des morts…


On les avait abandonnés, comme ces mercenaires soudain inutiles que Carthage avait fait massacrer pour ne pas payer leur solde.


Des souvenirs terribles les hantaient… Ceux de ces partisans qu’ils avaient juré de ne jamais abandonner… Et parmi eux, la vision de ce vieux chef guerrier qui avait rallié sous le drapeau tricolore dix mille de ses hommes… alors que Diên-Biên-Phu était tombée et que tout allait mal dans le delta tonkinois.

 

Il avait alors demandé aux officiers français s’il était vrai que la France allait livrer le Tonkin au Vietminh car rien n’avait été prévu pour replier ses partisans et leurs familles. Les divisions viets déferlaient sur le Delta. Le système de défense cédait peu à peu.

Tout reposait sur ce vieux chef et sur ses hommes qui, connaissant admirablement le terrain, étaient à même de repousser mieux que quiconque les assauts des communistes.


Alors les officiers français lui mentirent et lui assurèrent que jamais ils ne le laisseraient tomber. Il eut foi en leur parole. Ses partisans restèrent à leur poste et continuèrent à se battre jusqu’au bout alors qu’ils étaient submergés.

 

Pendant ce temps l’armée française prépara la défense de Hanoi et de Haiphong et elle n’évacua personne. Le vieux chef fut pris par les communistes. Ils le torturèrent jusqu’à ce qu’il agonisât puis ils lui tranchèrent la tête. Les survivants parmi ses partisans subirent le même sort…


Et, le visage tendu, les mâchoires crispées, ils se souvenaient aussi de tous ceux à qui ils avaient affirmé qu’ils resteraient toujours et en particulier les catholiques… Ils essayaient de gagner à la nage les bateaux en partance pour la France… Combien de ceux-là périrent noyés ?

 


Plus tard, ces visions de cauchemar hanteront de nouveau ces hommes-là… Eux, les anciens d’Indochine, eux, les officiers qui représentaient la France dans ce pays, l’Indochine, ils la burent jusqu’à la lie.

Ils connurent la défaite et l’abandon. Leur parole qui était celle de la France, ils la renièrent mille fois dans cette guerre et ils en étaient couverts de honte. Les images qui s’entrechoquaient dans leur mémoire les harcelaient sans trêve…

Des familles entières menacées d’extermination par le Vietminh s’accrochaient désespérément aux ridelles des camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route.

 

Sept ans plus tard, ces mêmes visions apocalyptiques ressurgiront quand l’armée française abandonnera dans la honte et le déshonneur les Musulmans fidèles à la France.


Le Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc écrira dans « Les champs de braises » : « La plupart des Vietnamiens ne disent rien. Ils nous regardent simplement. Nous avons honte. Ils nous auraient tués à ce moment-là que nous aurions trouvé cela juste.

 

L’un d’eux me dit : « Alors, mon capitaine, vous nous laissez tomber ? » Je ne réponds rien ! » … « Les centaines d’hommes et de femmes à qui, au nom de mon pays et en mon nom, j’avais demandé un engagement au péril de leur vie, nous les avons abandonnés en deux heures.

 

Nous avons pris la fuite comme des malfrats. Ils ont été assassinés à cause de nous »…


Sur cette tragédie –conséquence à ses yeux d’un parjure- qui le traumatisera jusqu’à la fin de ses jours, il ajoutera : « La simple évocation de ces souvenirs suffit, cinquante ans après, à troubler mon regard et faire trembler ma main. »
Une fois la victoire acquise, les communistes lamineront le pays, faisant la chasse aux « collaborateurs », c'est-à-dire, ceux qui avaient pactisé avec les soldats français.

 

Pour eux, point de pitié. Une mort atroce les attendait…


Alors, quand en Algérie, le même processus s’engagera ; quand les officiers français se retrouveront coincés dans le même système, quand les harkis risqueront de connaître le même sort que leurs partisans indochinois… ils s’engageront… mais cette fois, personnellement, parce que le pouvoir sera trop faible, trop lâche pour tenir ses engagements.

 

Après, plus question de partir, ce sera terminé pour eux.

 

Ce ne sera plus la parole de la France ; ce sera la leur ! Et pour beaucoup de soldats, ce sera un engagement solennel : « La mort plutôt que le déshonneur ».


… Et c’est cet engagement qui poussera à la révolte, en avril 1961, des soldats valeureux refusant le parjure, la trahison et la honte.

Ils abandonneront ainsi leurs uniformes, sacrifieront leur carrière, seront séparés de leur famille parfois durant de longues années, connaîtront la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des poltrons, des lâches et des traîtres, pour être restés fidèles à leur serment et à leur idéal.

 


Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’Histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

 


José CASTANO
Courriel : joseph.castano0508@orange.fr

(1) – Issue des comités féminins de la Résistance, l'Union des Femmes Françaises est créée par un congrès le 21 décembre 1944.

Elle se révèle rapidement liée au Parti communiste français, sous la houlette de Jeannette Vermeersch, qui en fait pendant les années de guerre froide, une organisation communiste de masse.

Elle se retrouve notamment impliquée dans des actes de sabotages et de découragement à l'encontre des soldats français lors de la guerre d'Indochine.


L'Union des femmes françaises devient Femmes solidaires en 1998

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Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat
- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

« De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil et dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants.

Ces hommes, « soldats pour mourir », constituaient le plus beau régiment du mode ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : « Vive la Légion ! »
… Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « leurs » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »

Organisée par l’association « L’ALMA - LE CORSO » cette conférence sera donnée, Dimanche 3 JUIN 2018, à 10h, Maison Diocésaine Charles de Foucauld – 2, Faubourg Saint Jacques – 07220 VIVIERS - Entrée gratuite


Un repas (facultatif) est prévu à l’issue de la conférence au prix de 27€, vin et café compris.


Inscriptions et renseignements : Emile ESPASA (Trésorier) : emile.espasa@wanadoo.fr – 05 56 05 10 25… avant le 28 Mai, impérativement

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Mon blog cliquer sur : http://jose.castano.over-blog.com/

Ma biographie, cliquer sur :- http://www.francepresseinfos.com/2013/05/jose-castano-une-vie-au-service-de-la.html

Mes ouvrages, cliquez sur :-Ma Bibliographie –

 

 


DONALD TRUMP ET L' ACCORD IRANIEN ! LA GUERRE IMPROBLABLE ? ( MICHEL LHOMME )

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Donald Trump et l’accord iranien : la guerre improbable ? 1/2

 
Iran USA

Donald Trump et l’accord iranien : la guerre improbable ? 1/2

 

Michel Lhomme ♦
Philosophe, politologue.

C’est le New York Times qui l’écrit : «Au Yémen, des Bérets verts américains ont prêté assistance aux troupes saoudiennes dans leur lutte contre la “menace” des rebelles houthis».

C’est encore une nouvelle du quotidien new-yorkais : «Après avoir servi de prétexte à l’invasion de l’Afghanistan et à la deuxième destruction de l’Irak, voici que les attentats du 11 Septembre sont désormais facturés à l’Iran : un juge fédéral de New-York a condamné par contumace l’Iran à payer des milliards de dollars de dommages et intérêts aux familles affectées par les attaques terroristes du World Trade Center».

 

 

On cherche encore un quelconque rapport des tours du 11 septembre avec l’Iran puisque nous avions cru comprendre que 15 des 19 terroristes impliqués dans l’attentat étaient plutôt citoyens de l’Arabie saoudite ! Nous reproduisons ici une infographie éloquente.

Elle montre clairement la disposition des 26 campements américains aux frontières de l’Iran. D’ordinaire, on appelle cela en jargon militaire « un encerclement ». Le président américain Donald Trump a donc annoncé ce mercredi que les États-Unis se retirent de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran.

Assistons-nous à une escalade de plus, aux préparatifs accélérés d’un nouveau conflit, la guerre contre l’Iran, prélude de la troisième partout annoncée ? L’Iran en position de force ?

 

Malgré une forte abstention, le Hezbollah chiite et ses alliés disposeraient de 42 sièges, soit le tiers de blocage au Parlement libanais, selon les résultats des élections législatives annoncés lundi soir 7 mai par le ministre de l’Intérieur. Dans une allocution télévisée, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a salué “une victoire politique et morale de la Résistance”. 

Quant au Premier ministre Saad Hariri, il annonce selon ses propres termes “de lourdes pertes” pour son parti.

L’Iran serait donc en plein essor au Moyen-Orient. Il a étendu effectivement, par l’intermédiaire du Hezbollah, son influence dans un arc géographique contigu qui va de Téhéran à Bagdad, en passant par Damas et Beyrouth.

 

Depuis l’assassinat de Jihad Moughniyah, le fils du chef militaire du Hezbollah libanais et d’officiers des Gardiens de la Révolution, en janvier 2015, à la ligne de démarcation syro-israélienne du Golan, l’Iran a réussi à implanter quelques bases militaires au sud de la Syrie dans le but de planifier une attaque coordonnée sur Israël depuis Gaza, le Liban et la Syrie.

 

L’Iran aurait-il réellement des volontés hégémoniques dans la région ? Les États-Unis et leurs alliés – Israël, Arabie saoudite et Émirats arabes unis (EAU) – n’ont-ils donc pas tort de ne pas considérer cette ambition hégémonique comme une menace ?

 

En fait, l’Iran nous rappelle l’Allemagne d’après le Traité de Versailles. Les sanctions qui l’étouffent depuis la révolution islamique de 1979 sont perçues comme une injustice historique.

Après les révoltes arabes de 2011, l’Iran avait décidé d’utiliser ses combattants  pour protéger un allié de longue date, le régime syrien, voyant sa perte comme un prélude possible à son propre encerclement.

 

Depuis le conflit syrien, toute la région est ainsi bloquée dans une spirale de lutte pour l’hégémonie dont maintenant l’Iran semble faire les frais. Nonobstant, la principale priorité des dirigeants iraniens, indépendamment de leur position géopolitique régionale, est d’assurer la perpétuation du régime, la République islamique.

 

Cet impératif comprend à l’intérieur la neutralisation des opposants et à l’extérieur celle des régimes voisins qui disposeraient d’un soutien occidental comme celui de l’Irak, le gouvernement syrien de Hafez el Assad et le Liban.

 

Le Hezbollah libanais demeure néanmoins autonome avec une logique religieuse et militaire propre au pays du Cèdre,  construite sur les approvisionnements militaires à travers la Syrie et consolidée surtout sur des victoires acquises jour après jour y compris face à Israël.

 

Or, les succès iraniens se déroulent depuis la Révolution islamique avec un accès limité au marché international des armes. Ils reposent essentiellement sur la foi des combattants et leur détermination morale et idéologique.

 

Ainsi, l’Iran a compensé son encerclement et sa faiblesse militaire conventionnelle par des capacités militaires asymétriques importantes dans une guerre hybride tout en investissant massivement dans un programme de missiles balistiques, après avoir été elle-même victime de ces armes pendant la guerre avec l’Irak et s’étant aussi rendu compte qu’ils constituaient un excellent moyen de dissuasion fiable contre Israël et sa population.

Depuis, l’Iran n’a cessé de consolider ce qu’il appelle l’«axe de résistance », l’alliance avec la Syrie, le Hezbollah et même indirectement le Hamas.


La nouvelle direction saoudienne aujourd’hui alliée avec le “diable” (Israël) se présente comme une réponse à cette montée des ambitions  perses.

 

Pourtant, la position stratégique d’un “hégémonikon moyen-oriental” n’est pas un sujet de débat en tant que tel chez les politiciens iraniens  préoccupés par une simple posture de défense même si les éléments les plus pragmatiques et les plus théologiens du régime des mollahs ont tendance à le considérer depuis quelques temps comme fondamental pour la sécurité nationale.

 

La structure du pouvoir iranien est multipolaire et les débats internes de la classe politique iranienne sont sans doute  fins et plus équilibrés que ceux de la classe politique française.

 

Les décisions militaires iraniennes se font par le biais d’un processus décisionnel consensuel au sein d’une institution centrale, le Conseil suprême de sécurité nationale (SNSC). Ce Conseil qui établit la politique nationale et étrangère, est dirigé par le président et comprend de hauts responsables gouvernementaux et militaires, ainsi que des décideurs représentant les principales factions politiques de l’Iran.

 

Ses décisions, lorsqu’elles bénéficient du soutien de l’Ayatollah Ali Khamenei, le chef suprême, également commandant en chef, sont définitives.

Au fil des années, le SNSC semble être devenu de plus en plus agile pour concevoir des réponses tactiques aux événements régionaux, soit en soutenant les Kurdes irakiens lorsqu’ils ont été menacés par l’attaque de Daesh en 2014, soit en condamnant la tentative de coup d’État contre le gouvernement turc en 2016.

 

Contrairement aux préjugés, les débats du SNSC ne sont pas invariablement remportés par le puissant Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI). Le CGRI a une voix forte en matière de pouvoir, mais il ne dispose pas du droit de veto dans cette assemblée.

Il y a cependant un défaut comme toujours dans une telle institution de consensus, c’est que l’État ne réagit pas rapidement à des changements stratégiques même face à de brusques revirements internationaux comme le fut d’abord l’élection de Donald Trump puis son virage néo-conservateur de janvier 2018.

 

 

Que veut  Tel Aviv ?

Jusqu’à l’élection de Donald Trump, les États-Unis avaient abandonné l’idée du changement de régime et accepté le droit de l’Iran à se doter d’un programme nucléaire pacifique.

L’arrivée de Mike Pompeo au Département d’État change tout par son adoption des positions les plus extrémistes et surtout son alignement sur Israël.

 

Alors que veut  Tel Aviv ? D’un côté, faire tomber la gérontocratie des mollahs iraniens et de l’autre obliger les États-Unis à rester en Syrie .

 

Les événements des derniers jours semblent donc suggérer que les Américains, en étroite collaboration avec leur principal allié au Moyen-Orient se dirigent vers un affrontement militaire direct avec l’Iran.

 

A peine une semaine et demie avant l’annonce du président Donald Trump, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait provoqué un coup de théâtre en prétendant avoir la preuve que l’Iran avait menti sur son programme nucléaire. Il avait ensuite exprimé sa confiance que Trump ferait “le bon choix”, c’est-à-dire celui de saborder l’accord nucléaire – l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien – conclu entre l’Iran et cinq grandes puissances: les USA, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, la Chine et la Russie.

 


Trump avait immédiatement salué la présentation de Netanyahou comme une confirmation qu’il avait eu “raison à 100 pour cent” en dénonçant l’accord nucléaire d’Obama comme un “horrible accord”.

En réalité, les experts nucléaires internationaux, les représentants européens et même les anciens responsables du renseignement israélien ont tous rejeté l’intervention de Netanyahou comme étant une farce politique destinée plus à le sauver  de sa destitution probable pour corruption.

 

En agitant le spectre patriotique de la menace d’une destruction chiite d’Israël, Netanyahou sauve politiquement sa peau.

Ce n’est diplomatiquement pas sérieux. Le gouvernement israélien, qui prétend avoir volé des centaines de milliers de dossiers à l’Iran, n’a encore produit aucune preuve que l’Iran ait participé à une forme quelconque de programme d’armes nucléaires depuis 15 ans, et encore moins qu’il ait violé les termes de l’accord sur le nucléaire dit JCPOA.

 

Au contraire, des rapports répétés de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont un datant de février 2018, ont établi que Téhéran respectait les restrictions sévères sur l’enrichissement d’uranium et le régime d’inspections intrusives imposées par l’accord. Le plus inquiétant est que la présentation israélienne suivait une rencontre la veille du premier ministre israélien avec le nouveau secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Tel Aviv.

 

Source et Publication:   https://metamag.fr/2018/05/12/

QUAND LA SYRIE IMPOSE DE NOUVELLES RÈGLES ........

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La Syrie impose de nouvelles règles de confrontation à Israël


 

Par Sayed − Le 12 mai 2018 − Source sayed7asan

Dans la nuit de mercredi 9 à jeudi 10 mai 2018, un échange de frappes sans précédent a eu lien entre Israël et la Syrie.

 

Les médias dominants, ainsi que certains médias « alternatifs » comme Russia Today (ou même Médiapart, pour les ingénus qui le classeraient dans cette catégorie), se sont empressés de relayer la version des faits de l’armée israélienne, selon laquelle l’entité sioniste aurait « riposté »à une « attaque iranienne menée par la Force Al-Quds des Gardiens de la Révolution » consistant en un tir de « vingt roquettes » contre des positions israéliennes dans le Golan occupé, dont quatre auraient été « interceptées par le Dôme de Fer » israélien et les autres se seraient « écrasées en territoire syrien », aucun dégât n’étant recensé en Israël.

 

Israël aurait répondu à cet « acte d’agression » inédit par une « opération de grande envergure » qui aurait détruit « l’ensemble de l’infrastructure iranienne en Syrie », afin de dissuader la République Islamique de toute velléité de frappe future.

 

Ce récit prend pour argent comptant les postulats, données et mythes de la propagande de l’entité sioniste – qui impose aux médias israéliens une censure militaire permanente, exposant tout contrevenant à une peine de prison ; et à en lire les médias internationaux, on pourrait croire que comme les sanctions économiques américaines, cette censure est extraterritoriale – mais aucun d’entre eux ne résiste à l’analyse.

L’agresseur est indubitablement Israël, qui a réalisé plus d’une centaine de frappes contre la Syrie depuis le début du conflit.

 

Après la mise en scène chimique de Douma, ses agressions se sont intensifiées avec les attaques contre la base syrienne T-4 le 9 avril, qui ont notamment tué 7 Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

 

Suite à l’annonce américaine de retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, de nouvelles frappes israéliennes ont ciblé des positions syriennes mardi 8 mai dans la banlieue sud de Damas, et mercredi 9 mai à Kuneitra, au sud du pays.

Incontestablement, la Syrie n’a fait que riposter à une énième agression, avec une fermeté qui a ébranlé Israël et l’a contraint à sortir du mutisme auquel il se confine habituellement.

La riposte syrienne – et non iranienne – a consisté en un tir de plus de cinquante – et non pas vingt – roquettes contre quatre bases militaires israéliennes sensibles dans le Golan occupé, qui ont causé des dégâts matériels et même des pertes humaines selon Al-Manar, le média du Hezbollah.

 

Celles-ci n’ont pas été rapportées par la presse israélienne du fait de la censure militaire drastique interdisant de mentionner l’agression initiale d’Israël, d’évoquer un tir de plus de vingt roquettes, d’identifier leurs cibles et de parler des dommages infligés, ce afin de rassurer la population à l’intérieur et de permettre aux capitales occidentales vassales d’égrener leur refrain du sacro-saint-droit-d’Israël-à-se-défendre.

 

La chaine libanaise Al-Mayadeen a précisément identifié les postes militaires frappés : 1/ un centre militaire de reconnaissance technique et électronique ; 2/ le poste de sécurité frontalière et de renseignement 9900 ; 3/ un centre militaire de brouillage électronique ; 4/ un centre militaire d’espionnage de réseaux sans fil et filaires ; 5/ une station de transmission ; 6/ un observatoire de l’unité d’armes de précision pendant les opérations au sol ; 7/ un héliport de combat ; 8/ le quartier général du commandement militaire régional de la brigade 810 ; 9/ le centre de commandement du bataillon militaire à Hermon ; 10/ le quartier général d’hiver d’une unité spéciale alpine.

 

Et comme cette chaine l’a rapporté, même les journalistes et analystes israéliens ont pu exprimer des doutes sur cette version peu crédible selon laquelle ces frappes massives, sans précédent depuis 1974 et donc inattendues, se seraient révélées inoffensives.

 

Du reste, comme l’a souligné Norman Finkelstein, rien n’a changé pour Israël entre les guerres à Gaza de 2008 et 2014 malgré le déploiement du « Dôme de Fer », seulement 5% des roquettes – largement primitives – du Hamas ayant été interceptées durant l’opération « Bordure Protectrice » ; et l’un des meilleurs spécialistes de la défense antimissile, Théodore Postol du MIT, a déjà révélé les déficiences chroniques de ce système.

 

Il est invraisemblable qu’il ait pu mieux faire face aux lance-roquettes multiples russes, chinois et iraniens bien plus sophistiqués que possède la Syrie.

 

Le succès des frappes israéliennes, qui, à en croire le ministre de la Guerre israélien Avigdor Lieberman, auraient détruit presque « l’ensemble de l’infrastructure iranienne », est largement exagéré : les responsables militaires russes, dont les radars ont suivi ce combat en temps réel, ont annoncé que plus de la moitié des 60 missiles tirés par 28 F-15 et F-16 israéliens – ainsi que des 10 missiles sol-sol – ont été interceptés.

 

 L’armée syrienne recense 3 morts et 2 blessés, une station radar et un entrepôt de munitions détruits et des dégâts matériels sur des unités de défense anti-aériennes syriennes.

Ces dernières ont déjà démontré leur efficacité face à Tel-Aviv, Washington, Londres et Paris, contrairement au mythique « Dôme de Fer » israélien.

La présence même de bases militaires iraniennes et/ou d’importants contingents iraniens en Syrie est une fable : l’Iran n’y dispose que d’une présence modeste (essentiellement composée de conseillers militaires, effectivement issus du corps des Gardiens de la Révolution Islamique), contrairement au Hezbollah ou à la Russie. 

 

Robert Fisk souligne bien que les allégations israéliennes au sujet de la présence de missiles iraniens en Syrie ont probablement été concoctées « de concert avec l’administration Trump », que la présence iranienne est « bien moindre que ce que s’imagine l’Occident », et que toutes les déclarations israéliennes doivent être rapportées avec la plus grande circonspection.

 

Tout reportage objectif sur ces événements devrait ressembler à celui de Robert Fisk : « Les Américains ont dû être informés en amont des dernières frappes israéliennes de la nuit dernière, supposément contre les forces iraniennes en Syrie après une attaque supposée de roquettes iranienne contre les forces israéliennes sur le Golan – et il est important d’utiliser le mot « supposé » et de ne pas prendre tout cela pour argent comptant. » 

 

 En effet, ces prétendues attaques inattendues étaient annoncées depuis des jours par l’armée israélienne, qui avait déjà mené une prétendue « frappe préventive »– bien plutôt une provocation – le 8 mai.

La « ligne rouge » que cette soi-disant présence iranienne constituerait pour Israël est démentie par le fait que Tel-Aviv n’a cessé, depuis le début du conflit, de ralentir la progression de l’Armée arabe syrienne et, sous de multiples prétextes (livraison d’armes au Hezbollah, riposte à des tirs réels ou supposés depuis le Golan, etc.), d’assister les groupes terroristes armés de toutes les manières possibles : armes, informations, frappes aériennes coordonnées avec les offensives, soins médicaux aux djihadistes, etc. Israël, le seul pays au monde qui ne craint officiellement rien (et n’a effectivement rien à craindre) de Daech, a vu la situation en Syrie virer du rêve – voir une myriade de groupes terroristes abattre le seul régime arabe anti-israélien et saigner le Hezbollah – au cauchemar – faire face à ses frontières à un Hezbollah, une armée syrienne et un Iran plus puissants et aguerris que jamais, et alliés à la Résistance palestinienne, à l’Irak et au Yémen, ainsi qu’à la Russie – ne fait que poursuivre son œuvre déstabilisatrice sous de nouveaux prétextes, et de manière plus directe :

 

Hassan Nasrallah, le Secrétaire général du Hezbollah, avait bien annoncé qu’après la défaite des proxies en Syrie, leurs commanditaires pourraient intervenir de plus en plus ouvertement.

 

L’Iran, dont l’opposition au projet raciste et colonialiste d’Israël est un principe et même un dogme depuis le triomphe de la Révolution islamique en 1979, n’est pas facilement provoqué à une réaction épidermique, et a toujours préféré agir avec patience et sur le long terme – souvenons-nous de sa retenue après le massacre de ses diplomates en Afghanistan en 1998.

 

L’objectif de l’Iran n’est pas de mener une simple opération de représailles pour venger ses officiers et soldats délibérément (ou accidentellement, comme ce fut le cas à Kuneitra en janvier 2015) tués par Israël, mais bien d’œuvrer à la libération complète de la Palestine en mettant fin au « régime sioniste » illégitime, à l’image du  régime d’apartheid en Afrique du Sud, qui s’est effondré après sa défaite militaire en Angola et en Namibie – contre des mulâtres cubains, considérés avec autant de racisme que le suprématisme juif israélien considère les ArabushimComme l’a souligné Hassan Nasrallah, l’agression directe d’Israël contre les forces iraniennes en Syrie constitue un tournant majeur dans l’histoire du conflit israélo-arabe – ou plutôt israélo-arabo-perse – et Israël doit maintenant s’attendre à affronter directement les forces iraniennes – que ce soit en Syrie, en Palestine occupée ou même ailleurs.

 

Du reste, lorsque les missiles iraniens entrent en scène, ils sont lancés depuis le territoire de la République islamique et avec un succès indéniable, comme l’ont montré les frappes contre Daech à Deir-Ez-Zor le 18 juin 2017, en représailles aux attaques terroristes survenues à Téhéran.

Comme on le voit, la réalité ne saurait être plus différente de la fable qui a été propagée par la majorité des médias. Les « journalistes » qui reprennent docilement les éléments de langage d’Israël se transforment en officines de propagande de Tsahal et de la véritable « diplomatie du mensonge » mise en place par Netanyahou. Israël ment en effet constamment au monde – et, de plus en plus, à sa propre population.

 

Et lorsque ses actions inconsidérées ont des répercussions désastreuses, il publie des communiqués hâtifs dans lesquels il se présente comme une victime d’une part, tout en affirmant d’autre part, via Lieberman et via la Russie, n’avoir aucune intention de se diriger vers une escalade et espérer qu’on s’en tiendra là – proclamer le succès de ses frappes de représailles est un moyen de faire comprendre qu’il ne veut pas aller plus loin.

 

Les médias internationaux se sont contentés de reprendre ces déclarations immédiatement après les premières attaques, sans la moindre distance critique.

 

Les acteurs rationnels comme l’Iran, la Syrie et le Hezbollah – ou la Russie – pour leur part, ne sont pas si pressés de s’exprimer et de confirmer ou infirmer les allégations des uns et des autres, laissant leurs adversaires s’empêtrer dans leurs mensonges, et certains de la primauté de la réalité du terrain qui leur devient plus favorable de jour en jour.

 

Du reste, le fait qu’un revers cuisant pour Israël, qui renverse littéralement la donne stratégique, soit transformé en un succès militaire par la propagande sioniste et atlantiste, et conjugué à des protestations israéliennes de non-belligérance, ne peut que conforter l’Axe de la Résistance dans ses choix.

 

 

Yoav Kish, membre de la Knesset cité par Al-Manar, a souligné qu’indépendamment même de l’auteur des frappes et de leurs résultats – que la censure interdisait d’évoquer – il s’agissait d’un revirement majeur dans l’histoire des guerres d’Israël, qui se voit attaqué depuis la Syrie. En effet, les installations militaires du Golan sont maintenant directement prises pour cibles suite aux agressions israéliennes, et non plus seulement l’aviation israélienne, qui a déjà vu son fleuron – le F-16 – se faire abattre le 10 février 2018.

 

Les journalistes et analystes israéliens ont également souligné les répercussions psychologiques et économiques de cet incident, plus de 20 000 colons du Golan ayant dû retrouver précipitamment, en pleine nuit, les chemins des refuges (combien seront-ils à la prochaine escalade ?), et le début de la période estivale ayant été inauguré par une vague de suppressions de réservations d’hôtel du fait des craintes d’une guerre entre Israël et l’Iran.

 

L’entité sioniste, qui inflige sans émoi les pertes et dégâts les plus considérables aux Palestiniens et à ses voisins, est pour sa part gravement ébranlée par les moindres pertes, insupportables pour la société israélienne – d’où la sévérité de la censure militaire.

L’accusation contre l’Iran s’explique par des facteurs essentiels (le racisme foncier de la société israélienne et de son Premier ministre, qui croient plus volontiers à une dangerosité de l’Iran perse qu’à celle de la Syrie arabe) et conjoncturels – un refus d’assumer les conséquences de la politique suicidaire du gouvernement Netanyahou, qui l’a amené à une confrontation directe avec l’ensemble de l’Axe de la Résistance, pour ne pas dire avec la Russie.

 

Et surtout, Israël veut capitaliser sur le retrait de Trump de l’accord sur le nucléaire iranien pour faire avancer sa principale obsession, plus ancienne que la crise syrienne, à savoir le programme balistique de Téhéran auquel il veut que l’Occident mette fin en exploitant le sempiternel prétexte nucléaire – rappelons que la fabrication, la possession et l’usage de l’arme nucléaire sont illicites en Islam selon l’Imam Khomeini et Ali Khamenei, autorités suprêmes en Iran. Netanyahou a  clairement affirmé qu’une guerre avec l’Iran est inévitable, et qu’il vaut mieux qu’elle se produise maintenant que plus tard.

 

Depuis 2005, il espère vainement que les États-Unis et leurs vassaux européens pourront la mener pour lui, mais aucune négociation, sanction ou agression ne pourra jamais faire plier l’Iran.

 

Et de même que les frappes israéliennes du 9 avril, censées encourager Washington, Londres et Paris à des frappes sévères contre la Syrie, se sont soldées par un échec cuisant, Israël n’a fait qu’aggraver sa situation et se retrouve une fois de plus seul face aux conséquences désastreuses de ses actes, à la mesure de l’arrogance aveugle qui les a déclenchés.

Et la Russie dans tout cela ? La présence de Netanyahou à Moscou pour la commémoration du 73e anniversaire de la victoire de l’URSS contre le nazisme, et les rapports selon lesquels la Russie ne livrerait pas les S-300 à la Syrie, ne doivent pas induire en erreur.

 

La Russie s’est beaucoup trop investie en Syrie pour permettre à quiconque – qu’il s’agisse de Washington, Tel-Aviv, Riyad ou Ankara – de réduire ses efforts à néant. Elle a affirmé qu’elle ne tolèrerait plus de frappes occidentales contre la Syrie en cas de nouvelle mascarade chimique, et qu’elle fournirait à Damas non pas le système anti-aérien S-300, mais bien, selon les propos de Sergueï Lavrov, « tout ce qui est nécessaire pour aider l’armée syrienne à prévenir toute agression ». Les systèmes de défense actuels, renforcés de jour en jour, ont déjà largement fait leurs preuves – notamment le Pantsir, bien plus adapté aux besoins de l’armée syrienne – et permettent d’envisager le jour où Israël aura perdu son seul avantage, à savoir la suprématie aérienne, sans laquelle son armée prétendûment invincible ne pourrait pas même tenir tête à Gaza.

 

L’utilisation par Israël de missiles sol-sol pour la première fois, et la concentration des attaques sur les défenses anti-aériennes syriennes – Tsahal a publié la vidéo de la destruction d’un système Pantsir S-1, probablement inactif – prouve qu’il est bien conscient de ses limites.

Il est évident que les agressions israéliennes contre la Syrie seront de plus en plus coûteuses, tant pour l’aviation israélienne que pour ses bases militaires intérieures et sa population, du fait de la détermination de la Syrie et de ses alliés (le Hezbollah et l’Iran) à riposter à toute agression, de leur expérience et de leurs nouvelles capacités, et de leurs succès sur le terrain.

 

L’Axe de la Résistance, dont la Russie ne fait pas partie, est dorénavant capable de faire face à Israël directement, avec un front uni et sans craindre une escalade.

Quant à Israël, déjà débordé par les manifestations pacifiques à Gaza qui doivent culminer le 15 mai, il n’est pas prêts à la guerre contre un seul des membres de l’Axe de la Résistance, et encore moins contre plusieurs simultanément.

 

La nouvelle équation imposée par l’armée syrienne le 10 mai est plus redoutable pour Israël que la perspective de la perte d’un autre F-16, car Damas a montré sa détermination à porter la guerre sur le territoire ennemi, et à frapper l’entité sioniste en profondeur.

L’Axe de la Résistance aura prochainement les yeux rivés sur le Golan occupé, que la Syrie n’a jamais renoncé à libérer par les armes – un droit conféré par le droit international même, ce territoire étant reconnu comme syrien par l’ensemble de la communauté internationale : toute opération syrienne y relève de la résistance légale et légitime contre l’agression israélienne commise en 1967 et l’occupation subséquente, même sans nouvelle provocation.

 

Dès mai 2013, Hassan Nasrallah avait annoncé la participation du Hezbollah à l’ouverture d’un nouveau front sur le Golan.

 

En mars 2017, la Brigade de Libération du Golan a été formée par le Hezbollah irakien, Harakat al-Nujaba, un mouvement soutenu par l’Iran et ayant participé à la libération de l’Irak et de la Syrie face à Daech.

 

Aujourd’hui, les frappes syriennes dans le Golan occupé ouvrent incontestablement un nouveau chapitre dans l’histoire des guerres israélo-arabes, dans lequel Israël sera de plus en plus acculé à une position défensive.

 

Verrons-nous prochainement Tsahal élever une muraille à la frontière du Golan occupé pour entraver toute invasion future, comme c’est le cas à la frontière libano-israélienne afin de prévenir toute incursion du Hezbollah en Galilée ?

 

Quoi qu’il en soit, la prochaine guerre contre Israël bouleversera complètement la carte du Moyen-Orient.

 

 

Sayed Hasan    http://lesakerfrancophone.fr

 

HAMAS / ISRAËL ET MÉDIAS ! TRIBUNE LIBRE ET POINT DE VUE !

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LA SYRIE ET LA DIPLOMATIE DE LA CANONNIÈRE ! TRIBUNE LIBRE !

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Peter Ford est un expert du Moyen-Orient. Cet arabiste a officié en tant qu’ambassadeur britannique en Syrie et à Bahreïn avant de rejoindre l’ONU pour travailler sur les questions liées aux réfugiés. Il commente fréquemment la situation syrienne dans les médias. 


 

 

Par Peter Ford

Publié initialement le 10 mai 2018 sous le titre Syria in the crosshairs of gunboat diplomacy

 

Les puissances occidentales semblent parfaitement détendues à l’idée de porter des coups terribles à l’armée syrienne, alors que cela risque de déboucher sur une résurgence du djihadisme et sur la décapitation éventuelle de l’État syrien

Voici comment Ferdinand Mount, écrivain anglais et commentateur politique, a décrit la déclaration Balfour : « le dernier souffle de la désinvolture édouardienne ».

Un état d’esprit similaire – la même insouciance des conséquences pour la population indigène du Levant, un vernis d’humanitarisme analogue, dissimulant de grands intérêts de pouvoir – est apparu de manière évidente suite à l’utilisation présumée d’armes chimiques contre la ville syrienne de Douma, le mois dernier. Il faut craindre des conséquences similaires de grande portée, prévisibles mais volontairement non anticipées.

Le plan A des Américains et leurs alliés était censé frapper beaucoup plus sévèrement le président syrien Bachar al-Assad, notamment dans l’une de ses résidences personnelles.

Apparemment, ce n’est que grâce au secrétaire américain à la Défense, James Mattis, inquiet de représailles possibles contre les quelque 2 000 soldats américains stationnés en Syrie, qu’a finalement été adopté le plan B – un ensemble de sanctions plus légères.

Par la suite, les dirigeants occidentaux ont clairement indiqué que si Assad poussait l’imprudence jusqu’à utiliser à nouveau des armes chimiques, les prochaines frappes pourraient être fatales pour ses centres de commandement et de contrôle militaire, voire pour lui-même.

 

Une nonchalance à couper le souffle

Ces menaces ont été assorties de l’assurance lénifiante que nous ne cherchions pas un changement de régime – jamais au grand jamais : tout ce que nous voulions, c’était qu’enfin Assad cesse d’utiliser des armes chimiques, et une transition vers, disons, au final, un État où Assad n’aurait pas sa place.

Dans ce cas, la « désinvolture » est à couper le souffle. Ces menaces signifient que l’alliance tripartite (États-Unis, Grande-Bretagne et France) envisage tranquillement l’éventualité de porter des coups fatals à l’armée syrienne, ce qui pourrait déboucher sur une résurgence des djihadistes de toutes tendances dans toute la Syrie, et éventuellement, même, sur la décapitation de l’État syrien.

Visiblement, il s’agit d’armes chimiques. Mais même en acceptant – de façon purement hypothétique – qu’Assad a effectivement utilisé des armes chimiques à Douma, on ne saurait condamner les seules armes chimiques, si l’on recherche par ces sanctions un rééquilibrage en faveur des groupes armés qui combattent Assad.

Il est impératif de jeter sur lui un soupçon massif, car les gouvernements britannique et français, ainsi que certaines personnalités de l’administration américaine, comptent bien exploiter précisément à cette fin la question des armes chimiques.

Ils ne se sont pas résignés à la perspective qu’Assad gagne le conflit et ils chercheront, par une série de subterfuges, à empêcher un tel dénouement.

Comment interpréter sinon les avertissements répétés de ne pas permettre à l’aide internationale de soutenir la reconstruction dans le territoire contrôlé par Assad ?

Que dire encore de la persistance d’une présence américaine au nord-est de la Syrie ainsi que dans l’enclave al-Tanf à la frontière-Sud (présence encore renforcée par des forces spéciales françaises et britanniques), alors que ce qui reste du groupe État islamique (EI) dans ces terres désolées pourrait facilement être éliminé par l’armée syrienne, voire même par les seuls Kurdes ?

Comment interpréter autrement le soutien à un Comité de négociation syrien sans la moindre influence sur les groupes syriens de type talibans, alors qu’ils constituent la grande majorité des quelque 100 000 combattants encore présents sur le terrain ?

L’idée qu’Assad puisse concéder une « transition » à une poignée d’officiels pas même capables de garantir un cessez-le-feu entre ces groupes est si loufoque que l’on peut en faire un cas d’école du manque de sérieux de l’alliance tripartite quand elle évoque Genève.

 

Fuites sélectives

D’ailleurs, cette « désinvolture » ne se limite pas à l’éventualité de voir la politique occidentale – si tant est qu’elle aboutisse – conduire à la fragmentation de la Syrie.

Attitude également peu soucieuse des conséquences pour l’ensemble du Moyen-Orient et l’alliance tripartite elle-même.

Il faudrait être singulièrement naïf pour croire qu’un scénario de type Douma ne se reproduira pas – à Idleb ou même dans une ville reculée aussi totalement inconnue que Douma en son temps.

L’alliance tripartite s’est enfoncée elle-même dans l’impasse : elle a si complètement misé sur le bien-fondé de ses accusations au sujet de Douma qu’elle ne pourra jamais accepter de voir l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) en venir à conclure, hypothèse possible, qu’aucune preuve de l’utilisation d’armes chimiques n’a pu être apportée. Les brillants jeunes fonctionnaires à Washington, Paris et Londres se prépareront à ne divulguer que des morceaux choisis du rapport attendu, de sorte que, quelle qu’en soit la teneur, il ne puisse donner l’impression d’invalider leur verdict préventif, déjà rendu a priori.

Si le rapport semble justifier les frappes, il sera salué comme le meilleur document jamais produit au Moyen-Orient depuis le retour de Moïse du mont Sinaï, les bras chargés des Dix Commandements gravés sur les Tables de la Loi. Dans le cas contraire, on lui reprochera de ne pas même valoir le papier sur lequel il a été rédigé, sous prétexte que Russes et Syriens auraient dissimulé les preuves.

 

Même à leur corps défendant, les membres de l’alliance tripartite se sentiraient alors contraints de passer à l’action, en réaction à l’imminence inexorable de l’incident présumé.

Bataille existentielle

Le problème, c’est qu’Assad, les Russes et les Iraniens pourraient la prochaine fois refuser de jouer leur rôle de punching ball.

 

L’option d’une frappe légère, précuite et parfaitement préparée, ne sera plus possible. L’alliance pro-Assad aura quant à elle défini ses propres représailles, et si l’affaire doit tourner à la bataille existentielle avec le sort du gouvernement Assad pour enjeu, tous les coups seront permis.

L’Iran n’aura plus aucune raison de ne pas ordonner au Hezbollah de tirer ses missiles sur Israël, même au prix du déclenchement d’une nouvelle édition de la guerre de 2006 au Liban. Bien avant cela, devant le spectacle glaçant des menaces échangées, les marchés auront porté un coup dur aux économies occidentales.

Avant même que soit tiré le moindre coup de feu, les primes d’assurance pesant sur les pétroliers dans le Golfe seront si élevées que l’approvisionnement en pétrole en sera menacé.

 

Les prix monteront en flèche, des files d’attente s’étireront devant les stations-service – et les électeurs demanderont des comptes à leur gouvernement pour les avoir mis dans une telle panade, qui aurait pu si facilement être évitée.

Et tout cela sans même inclure dans l’équation la réaction des Russes. Après Douma, les électeurs étaient déjà paniqués à la simple évocation d’une éventuelle Troisième Guerre mondiale.

 

Si les naïfs se rassureront du recul apparent de la Russie, les adultes du Pentagone auront compris qu’ils doivent le peu qu’ils on pu accomplir à la mansuétude du président russe, Vladimir Poutine – suffisamment compréhensif pour admettre qu’il était devenu impossible au président américain Donald Trump de rétropédaler.

Les théoriciens des jeux ne perdront guère de temps à faire ce calcul : la prochaine fois, soit Trump devra concéder que Poutine ne peut plus se permettre de temporiser, soit se préparer à une très « cinétique » opération, dont la seule perspective effrayera les marchés et rendront hystériques les électeurs.

La prochaine crise

Nous allons tout droit vers une nouvelle version de la crise d’Agadir, également connue sous le nom de coup d’Agadir. En 1911, l’humanité avait failli basculer dans la Première Guerre lorsque l’Allemagne, contrariée par la mainmise française sur le Maroc, dépêcha une canonnière à Agadir, invoquant une prétendue menace sur les commerçants allemands. Douma a démontré que les canonnières restent d’actualité – mais cette fois-ci elles sont armées de Tomahawks.

Même le retrait des troupes américaines, souhaité par Trump – mais combattu par l’establishment militaire – ne modifierait en quoi que ce soit l’équation stratégique.

À l’époque actuelle – où sont bafouées les lois internationales contre les agressions et où la force prime sur le droit, comme en 1911 – les États-Unis et ses acolytes peuvent utiliser leur puissance maritime dévastatrice où et quand bon leur semblera, sous n’importe quel prétexte qu’il leur plaira de manigancer, avec leurs propres peurs comme seul contrepoids.

Un simulacre de diplomatie régla la crise d’Agadir, au lendemain d’une chute de 30 % du marché boursier allemand, et Armageddon fut remis à plus tard.

 

La désinvolture avec laquelle les élites de l’Atlantique se préparent à aborder la prochaine crise syrienne – inévitable – n’augure pas vraiment aussi heureuse conclusion.

Peter Ford 

 

Source et Traduit de l’anglais par Dominique Macabies

ISRAÊLIENS / PALESTINIENS ! LA CHRONIQUE D' YVES MARIE LEULAN !

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Israël va-t-il perdre son âme ?

 

Yves Marie Laulan ♦


Économiste,

Président de l’Institut de Géopolitique des Populations.

Israël, depuis sa création en 1974, a toujours été un pays d’exception . C’est encore le cas aujourd’hui.

Mais dans le mauvais, voire le pire sens du terme.

 

Quel pays civilisé, de nos jours, pourrait se permettre, comme le 14 mai dernier, de faire froidement abattre par son armée, « pour défendre ses frontières » s’il vous plait, 62 gamins palestiniens désarmés, braillards et turbulents, car désespérés, et d’en blesser 1500 supplémentaires, en prime, sans être mis, dans l’instant, au ban des nations et cela sans que la communauté internationale n’y trouve grand-chose à redire.

 

On voit bien qu’Israël bénéficie d’un traitement à part, comme nulle autre nation au monde, dans l’opinion publique internationale.

Ce pays peut se permettre à peu près n’importe quoi, sans avoir rien ou pas grand-chose à craindre.

C’est bien d’ailleurs ce qu’il fait, dans la plus grande impunité et avec la meilleure bonne conscience du monde.

Ce privilège immunitaire tient, bien en entendu , au fait que la création d’Israël en 1947 a permis d’offrir, aux dépens des Palestiniens autochtones , un territoire national aux rescapés de la Shoah.

 

Mais il se trouve par un singulier retour de l’histoire des hommes que les enfants et les petits enfants des martyrs de la Shoah ont tendance de nos jours à devenir à leur tour des bourreaux , au petit pied fort heureusement .

Il n’est nullement question , du moins, pour l’instant, d’installer des mitrailleuses, ou des mines le long de la frontière de Gaza pour aller plus vite en besogne dans une démarche globale d’élimination sporadique de ces Palestiniens décidément bien gênants.

Evidemment, Israël se trouverait bien mieux à son aise si ces malheureux Palestiniens disparaissaient une bonne fois pour toute de la surface de la terre par un coup de baguette magique.

Mais, hélas, ils sont toujours là, et même de plus en plus nombreux. Car ils ont même tendance à se multiplier, comme des lapins , au-dedans comme en dehors des frontières d’Israël.

Car un malheur ne vient jamais seul .

Les “trends démographiques” des Israéliens et des Palestiniens vont obstinément dans le mauvais sens. De plus en plus pour les uns , de moins en moins pour les autres.

Et bientôt, les Israéliens seront minoritaires dans leur propre pays. Et alors ? Que va-t-il se passer dans ce pays déchiré ?

Une deuxième expulsion massive par la force des Arabes, par exemple vers le bande de Gaza déjà misérable et surpeuplée.

Ou la création d’un deuxième Bantousland pour Arabes, comme aux beaux jours de l’apartheid en Afrique du sud ?

 

Israël vit sur un volcan démographique et ne le sait pas, ou fait semblant de ne pas le savoir.

En fait, cette situation deviendra franchement intenable à terme. C’est inévitable.

 

Car, pour comble de malheur, les Israéliens d’origine juive ont une fâcheuse tendance à considérer les Palestiniens exactement comme les Allemands d’autrefois considéraient les Juifs dans les territoires occupés, “des untermenshen”, des “sous hommes” , tout juste bons à exécuter des tâches subalternes, quitte à être regroupés, strictement cantonnés dans leurs déplacements, ou même mis hors d’état de nuire s’ils deviennent trop gênants .

 

Le mépris de l’ autre n’est jamais de bon conseil ni de bon augure.

A moins que, comme dans la Bible, la foudre divine ne vienne frapper ces Cananéens d’un nouveau genre pour mettre un terme brutal et définitif à leur présence inopportune sur le sol sacré d’Israël.

On peut être assuré qu’un leader extrémiste comme Bennyamin Netanyahu et aussi Donald Trump, le président américain , ce couple infernal , y songent sérieusement (on sait que la fille de ce dernier, convertie au judaïsme, a épousé Jared Kushner un membre éminent du lobby juif américain.

Il est devenu un conseiller écouté à la Maison Blanche .

 

Mais leurs objectifs ne se bornent pas au règlement du lancinant problème palestinien à coups de matraque

C’est aussi l’Iran qui est dans le collimateur du président américain et de son homologue israélien.

Après la révocation unilatérale des accords nucléaires avec l’Iran, et sous le plus vague des prétextes : on se souviendra utilement à cet égard des pseudo renseignements opportunément fournis à Georges Bush par les services de renseignement américains sur les effroyables armes de destruction massive à la disposition de Saddam Hussein.

On n’en a jamais trouvé la moindre trace après l’élimination expéditive du dictateur irakien).

Leur ambition est ici clairement d’obtenir la mise au pas de ce pays, grâce à de nouvelles « sanctions » renforcées, voire son asservissement pur et simple aux diktats américains. Cela ne sera pas forcément très aisé. Les Iraniens ont de la ressource et la tête dure.

Les Européens seront instamment priés de s’y associer, que cela leur plaise ou non , sous peine d’être eux aussi pénalisés.

Le malheur veut qu’il n’est pas aisé de dominer un pays deux fois millénaire de plus de 78 millions d’habitants ( et, ce qui ne gâte rien, de 1,6 millions de kms carrés doté d’une géographie montagneuse inextricable) dont l’histoire a maintes fois démontré la singulière capacité de résilience aux coups du sort.

 

Pour l’instant, le résultat le plus clair de la démarche de Donald Trump aura été de démontrer, s’il en était besoin, que la parole du locataire de la Maison Blanche ne valait rien. Nul doute qu’à l’autre bout du globe, en Corée du Nord, le petit Kim a pris bonne note de cette orientation avant de réduire en quoi que ce soit ses capacités nucléaires .

 

D’où la suppression récente du fameux sommet qui devait tout régler entre les deux hommes.


Nul doute qu’une opportunité historique de mettre un terme à une confrontation latente depuis plus d’un demi-siècle en Corée a été ainsi sottement jetée aux orties .

L’histoire ne repasse pas deux fois les plats. A quoi bon un sommet entre deux partenaires dont on sait que l’un des deux est un instable sans scrupules. Le bluff peut marcher sur le marché immobilier américain mais pas dans les relations géopolitiques. Les règles et les enjeux sont différents.

 

Par ailleurs, si l’Iran était tenté de posséder l’arme nucléaire, il ne fait guère de doute que face à un Trump provocateur et déséquilibré, cette envie deviendra irrésistible, ne serait-ce que par instinct de survie et par précaution.

Or il se trouvera bien de par le monde, tôt ou tard, quelque pays scélérat soucieux de d’arrondir ses fins de mois ou simplement trop heureux de créer de nouveaux ennuis à l’Amérique détestée, et à Israël son séide au Moyen Orient, pour aider l’Iran à se doter de l’arme atomique.

Autrement dit, à terme, la démarche américaine est condamnée à l’échec.

Or, en cas de conflit nucléaire, il n’y a que deux protections : une immense population ou un immense territoire. Israël n’a ni l’un ni l’autre .

Son territoire est minuscule et sa population réduite (8,2 million pour 20 770 kms carrés).

 

Il formerait une cible parfaite. En fait, en cas de conflit nucléaire fort heureusement hautement improbable, ce pays cesserait pratiquement d’exister. Il serait de facto rayé de la carte. Et en route pour une nouvelle diaspora millénaire.

 

Mais, pour l’instant, pour Israël, c’est un autre péril beaucoup plus immédiat et aussi grave qui le guette

 

Ce pays merveilleux est en grand danger de perdre son âme sous les coups de boutoir d’un dirigeant sans scrupules, Benhyamin Netanyahu, qui flatte sans vergogne les pires instincts d’une population émotionnellement fragile, et de Donald Trump, un président américain à l’esprit manifestement dérangé.

Le problème est que Trump passera sous le radar de l’actualité , peut-être plus tôt qu’on ne le pense . Mais les problèmes géopolitiques d’Israël persisteront.

Jusqu’à présent, ce pays exceptionnel a été protégé par un triple rempart, à savoir une armée conventionnelle qui compte parmi les meilleures au monde, la détention non officielle, mais bien réelle, de l’arme atomique , et aussi et surtout l’affection et le respect que lui vouait la communauté internationale. Jusqu’à aujourd’hui.

C’est ce dernier rempart qui est en passe de s’effriter. Ce pays “pas comme les autres” devient peu à peu “un pays comme les autres”, sinon “pire que les autres”, sous le double impact d’une sorte d’ “hubris” nationale doublée d’une arrogance peu commune.

On ne peut guère respecter les assassins d’enfants. Ce pays est peut-être en train de perdre son âme.

 

Il serait temps que les forces vives spirituelles d’Israël, singulièrement discrètes jusqu’à présent,( en fait depuis l’assassinat de Yitzhak Rabin “sur ordre de Dieu” en novembre 1995) se réveillent et fassent à nouveau entendre leur voix avec force.

 

Sinon il est à craindre que la colère divine ne vienne un jour ou l‘autre s’abattre sur ce peuple trop fier, trop sûr de lui et de ses droits, comme tant de fois dans l’histoire d’Israël que nous conte la Bible .

« ce peuple d’élite, sûr de lui- même et dominateur» disait déjà le Général de Gaulle.

Mais Israël croit-il encore au Dieu de la Bible? Rien de moins sûr.

 

Source et Publication :   https://metamag.fr/2018/05/27/

SYRIE : UNE GUERRE SANS LA GUERRE POUR EMMANUEL MACRON ???

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La guerre sans la guerre, drôle de guerre !

 

 

Par Mathieu Épinay*

 

Moyen-orient. Le président Macron a déclaré que le fait d’envoyer des missiles frapper des sites en Syrie n’était pas un acte de guerre, mais juste des « représailles ».

 

Dans cette affaire, tout n’aura été que postures. 

 

 

Stupéfiant dans l’art consommé qu’il a de prendre les Français pour des imbéciles, le talentueux Macron, après avoir abordé les questions religieuses aux Bernardins, s’est mis à traiter les questions stratégiques avec la même sophistique. Toujours avec le même brio !

 

Dans l’entretien télévisé incongru du 16 avril, il a expliqué au journaliste Plenel de Mediapart que, grâce à nos frappes en Syrie, nous avons « réacquis de la crédibilité à l’égard des Russes ».

 

Pas de chance, le lendemain le ministre russe des Affaires étrangères faisait savoir, sans être démenti, que « la Russie et la coalition internationale dirigée par les USA ont été en contact au niveau du commandement peu avant les frappes contre la Syrie.

 

Moscou a notamment mis en garde contre les frappes sur certaines régions syriennes qui signifieraient le franchissement de lignes rouges. » Il ajoutait que « le chef d’état-major des armées russes avait averti la coalition internationale, bien avant qu’elle ne réalise ses frappes contre la Syrie, que si les activités militaires quelconques de la soi-disant coalition touchaient des militaires russes, la partie russe répondra d’une manière dure et claire. »

 

Pour Macron, une opération négociée avec les Russes et encadrée par leurs lignes rouges – ils ont aussi les leurs –, nous aurait donc rendus crédibles et dissuasifs à leur égard.

 

Un dispositif sans motif valable

Et voici ce qu’il a déclaré juste après ces bombardements, avec l’assurance de l’homme qui ne se trompe pas : « Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique, en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute … J’ai donc ordonné aux forces armées … »

 

Or, les faits ne sont pas établis, loin s’en faut, et l’enquête n’a même pas commencé. Le document produit le lendemain par Macron pour prouver une attaque chimique et justifier sa décision n’a malheureusement que l’apparence d’une compilation d’éléments ramassés sur les réseaux sociaux.

 

À quoi sert d’inventer une loi « anti-fake news », si c’est pour se livrer soi-même à un genre d’exercice comparable. Il convient de soupeser les termes de ce texte officiel : « L’analyse des vidéos et des images (…) a permis de conclure avec un haut degré de confiance que la grande majorité est de facture récente et ne relève pas d’une fabrication. » Extraordinaire, n’est-ce pas ?

 

En outre, « la nature spontanée de la mise en circulation des images sur l’ensemble des réseaux sociaux confirme (!) qu’il ne s’agit pas d’un montage vidéo ou d’images recyclées ».

Enfin, « une partie des entités ayant publié ces informations est reconnue comme habituellement fiable » ! C’est ubuesque, mais surtout un peu léger pour engager nos marins et aviateurs dans une opération risquée, désastreuse pour notre réputation et, comme il le dit si bien lui-même « en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. »

Cette attaque, lancée sans le moindre accord international, telle que fut naguère l’aventure libyenne de Sarkozy, inscrit donc clairement la République française dans le clan des États qui prétendent régenter le monde en traitant les autres États de voyous, ce qui permet précisément de s’éviter les normes habituelles du droit et de se comporter soi-même… en voyou.

 

Les éléments de langage macroniens sur « les dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés à l’arme chimique par Bachar » rappellent d’ailleurs ceux de Sarkozy sur « les fleuves de sang promis par Khadafi ». On connaît la réalité et la suite.

 

Beaucoup de désinformations

Il a fallu entendre beaucoup d’âneries sur cette affaire : ainsi un proche de l’Élysée explique que, grâce à Macron, les Américains ont limité les frappes ; eh oui !

 

Un expert militaire patenté raconte qu’un système russe permet de « ralentir la vitesse de nos missiles de croisière pour en faire une proie facile pour la défense », et ainsi de suite !

Restons sérieux et contentons-nous de quelques commentaires sur le plan militaire, puis sur le plan politique.

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Telles sont les images que le Département de la Défense a présentées le 14 avril après les frappes de missiles américains sur le site syrien d’Him Shinshar de stockage d’armes chimiques.

 

 

Le premier bobard, et c’est de bonne guerre, viendra des Russes qui annoncent que 71 missiles de croisière sur les 105 déclarés par la coalition ont été abattus par la DCA syrienne.

 

Quatre jours plus tard, ils ajoutent qu’ils en ont récupéré deux intacts, dont l’examen permettrait de modifier leur système de défense pour être capables de les intercepter !

Ils ne l’étaient donc pas, contrairement à la DCA syrienne ! Tout cela n’est pas cohérent !

De fait, il est très probable qu’aucun missile n’ait été intercepté et pour cause !

 

Les Tomahawk américains, les Scalp/Storm Shadow franco-britanniques et les missiles de croisière navals (MDCN) français sont des armements stratégiques, des missiles furtifs à faible signature infrarouge et radar, qui foncent, en haut subsonique, près du sol, sur plusieurs centaines de kilomètres selon une trajectoire programmée pour éviter les zones dangereuses, exploiter au mieux les masques du relief et leurrer les systèmes d’alerte.

 

Très discrets, parfaitement autonomes, ils suivent exactement l’itinéraire qu’on leur a assigné en comparant la carte en relief qu’ils ont en mémoire avec le profil du terrain survolé.

Si cela ne suffit pas, le missile se raccroche au GPS américain, au prix de la souveraineté, bien sûr. En phase d’attaque, c’est l’image thermique de l’autodirecteur corrélée avec l’image satellite de la cible chargée en mémoire qui génère les algorithmes de pilotage, ajustant la trajectoire au mètre près.

De plus, le vol des différents missiles est synchronisé pour saturer les défenses.

 

Bref, les artilleurs syriens n’ont pas les moyens d’arrêter un tel tir à trois heures du matin.

Le fait qu’un des 10 missiles Scalp portés par nos 5 Rafale ne soit pas parti relève d’un aléa technique qui sera identifié et corrigé ; c’est ennuyeux, ce n’est pas un drame.

En revanche, les pannes qui ont bloqué le départ de missiles MDCN sur plusieurs de nos frégates (FREMM) sont préoccupantes pour notre crédibilité.

 

Le silence assourdissant du ministre sur ce point était maladroit ; il fallait juste souligner d’emblée l’excellent comportement des 3 MDCN pour leur baptême du feu, sans occulter des difficultés de mise au point inévitables à ce stade final du développement, avec des risques identifiés et acceptés. Tout le monde aurait alors compris qu’on n’en ait pas tiré plus.

Mais sur une opération aussi contestable, la communication gouvernementale était un peu crispée.

Le MDCN, qui sera bientôt intégré sur nos nouveaux sous-marins d’attaque de classe Suffren, marque une révolution majeure dans la stratégie navale.

 

Il n’a d’ailleurs échappé à personne que les porte-avions, américains, français ou britanniques ont disparu de la scène, et que nos Rafale en Jordanie et aux Émirats, cloués au sol pour d’évidentes raisons de bienséance diplomatique, ont été facilement remplacés par d’autres, partis de France.

 

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Le 24 avril, le président Macron, à côté de la First Lady Melania, enserre dans ses bras le président Trump, lors de la réception à la Maison Blanche. 

 

Politique de Trump : politique de Macron ?

Venons-en aux objectifs : les photos-satellite des résultats publiées par les Américains sont cohérentes ; ils n’ont pas de raison de les trafiquer.

 

Les trois immeubles du prétendu centre de recherche chimique de Brazeh, près de Damas, sont rasés et il y faut bien 76 missiles, équivalents à autant de bombes de 500 kg.

 

Certes Trump, qui ne pouvait ignorer que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) n’y avait rien trouvé lors d’une récente inspection, a un peu forcé la dose. Était-ce une provocation adressée aux faucons, néo-conservateurs ou démocrates, de son État profond ?

 

Les deux autres objectifs près d’Homs, des bunkers probablement vides, ont été atteints, sans surprise et aussi sans victimes ; les Russes, après avoir « proposé » les objectifs, auront prévenu le gouvernement syrien qui n’avait d’ailleurs rien à y faire garder.

 

Tout le monde est donc allé dormir ailleurs !

Que cherche donc Trump en envoyant des salves de missiles de croisière sur des objectifs désaffectés : une base aérienne en 2017, des immeubles et des bunkers vides en 2018 ?

 

Cette politique de la canonnière est en tout cas démonstrative de sa capacité à frapper partout à tout moment et sans risques d’enlisement. Et maintenant on apprend qu’il entend désengager les forces américaines du Moyen-Orient. Cependant, les enjeux de pouvoir à Washington rendent la politique étrangère américaine plus opaque.

 

S’agit-il de maintenir le chaos en Syrie ou de l’abandonner aux Russes pour se tourner vers le Pacifique ? Quelle est la part de théâtre dans les postures de Trump ?

 

Sont-elles destinées au public oriental, à l’Iran, au congrès américain, aux Russes, aux Européens ?

À Macron en particulier à qui il vient d’offrir une visite d’État et qui pense infléchir les décisions de l’imprévisible Trump. À tort ?

Comment fonctionne notre chef des armées pour se laisser entraîner aussi vite dans un jeu qu’il ne maîtrise pas ? Le comprend-t-il seulement ?

Dans une situation aussi confuse, il est urgent que la France prenne ses distances et définisse une ligne stratégique et politique qui lui soit propre au Moyen-Orient.

Y a-t-il encore des personnes qui pensent au sommet de l’État ?

 

Ou ceux qui pensent ne sont-ils chargés que d’exécuter les ordres de chefs qui ne connaissent que leur caprice ?   

 

Mathieu Épinay

* Collectif de spécialistes des questions de Défense
 
Source:   http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/28/

LECTURE : L' ÉTRANGE SUICIDE DE L' EUROPE ! ( DOUGLAS MURRAY )

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  • Quel prix ces fonctionnaires ont-ils payé d'avoir fermé les yeux sur ces atrocités modernes ? Quelle peine encourent-ils pour les avoir laissés se poursuivre sans lever le petit doigt ? Paieront-ils un jour ?

  • Certaines familles de filles violées ont raconté qu'elles avaient tenté à de multiples reprises d'alerter sur le sort de leurs filles. Mais l'État leur a claqué toutes les portes au nez.

  • Si la Grande-Bretagne doit remédier à la honte de cette culture de «gangs pédophiles », elle devrait commencer par modifier le rapport risque-bénéfice entre ceux qui paient pour avoir commis ces crimes monstrueux et ceux dont il est prouvé qu'ils ont aidé à les dissimuler.

Depuis l'arrestation de Tommy Robinson le 25 mai dernier, les mal nommés « gangs de pédophiles asiatiques » sont de retour sur le devant de la scène. La question de savoir si les victimes ont obtenu justice et les criminels leur juste peine a été également relancée.

Dans toute cette affaire, un élément clé n'a jamais été abordé. Quelle punition a frappé tous ces fonctionnaires et responsables publics en raison de leur aveuglement volontaire sur ces atrocités modernes ?

 

Quelle peine encourent-ils de les avoir laissées se poursuivre sans lever le doigt ? Paieront-ils un jour ? Policiers, élus, travailleurs sociaux et tous ceux qui ont échoué dans l'accomplissement de leur devoir n'ont subi aucune peine de prison pour leurs négligences. Il n'est pas exclu qu'ils échappent à une accusation pénale et qu'aucune accusation de non-assistance à personne en danger soit jamais portée contre eux.

Du coup, il n'est pas inintéressant de savoir si la vie de ces personnes, leur profil de carrière ou leur pension de retraite a été, est ou sera affecté par la faillite de leur comportement professionnel face à l'un des plus graves crimes jamais commis en Grande-Bretagne. Je parle ici du viol de masse de jeunes filles perpétré par des adultes poussés par (entre autres) le racisme, la bigoterie, la misogynie et le mépris de classe.

La carrière post-gang pédophile d'un seul de ces fonctionnaires peut apporter un embryon de réponse. Son nom est Joanna Simons.

 

En 2013, elle était directrice générale du conseil départemental d'Oxfordshire. C'est elle qui a piloté le programme « care » (aide sociale, soins) de l'Oxfordshire pendant près d'une décennie, c'est-à-dire toute la période où les viols de masse (l'enquête menée ultérieurement portera le nom d' « opération Bullfinch (Bouvreuil) ») ont été perpétrés. Parmi les actes de barbarie commis par ces hommes décrits à tort comme étant « d'origine asiatique », il y a eu cette fille dont le corps a été marqué d'un «M». M pour « Mohammed », le Mohamed en question exigeant que tout le monde sache que cette fille lui « appartenait », qu'elle était sa propriété.

Sur les centaines de victimes, nombreuses ont été celles qui ont enduré des violences parmi les plus horribles qui soient.

 

Certaines étaient sous la protection des services sociaux.

 

Parmi les histoires qui ont été dévoilées lors du procès de 2013 qui a eu lieu devant le tribunal pénal d'Old Bailey, il

 

faut citer le cas de cette fille droguée et violée en réunion. Après avoir réussi à s'échapper, elle a hélé un taxi qui l'a conduite au foyer de jeunes filles où elle résidait.

Mais le personnel du foyer a refusé de régler la note du taxi, alors le chauffeur a forcé la jeune fille à remonter en voiture et l'a ramenée à l'endroit dont elle venait de s'échapper. La bande a pu ainsi continuer de la violer. Je ne vous parle pas d'un cauchemar qui a eu lieu dans un pays lointain, ni même dans une de ces villes du nord de l'Angleterre ou les médias londoniens se risquent rarement, je vous parle d'un conte du verdoyant Oxfordshire.

 

Nombre de familles de ces filles ainsi violentées ont raconté qu'elles avaient tenté à de multiples reprises de sonner l'alarme sur ce qui arrivait à leurs filles, mais toutes les portes de l'État leur ont été claquées au nez.

 

Oxfordshire, Angleterre. (Source de l'image: Pixabay)

 

Après que des détails tels que ceux relatés ci-dessus aient été rendus publics, Joanna Simons a fait une vidéo qui a été mise en ligne par le conseil départemental d'Oxford. En cinq ans, moins de 2 000 personnes ont regardé ces 48 secondes d'excuses, lesquelles méritent pourtant un plus large public. Dans le film, Mme Simons fait face à la caméra et présente ses excuses aux personnes que le Conseil a laissé tomber, ce qui en dit long sur l'attitude qui a prévalu pendant des années en Grande-Bretagne.

De la première image à la dernière, tout sonne faux.

 

Le ton et le message laisse croire que Mme Simons s'excuse d'un retard dans le ramassage des poubelles ou la fourniture de sel contre le verglas. Rien ne colle à l'horreur - l'horreur crue et inimaginable - de ce qui a eu lieu sous les verts feuillages de la merveilleuse Oxford aux flèches rêveuses.

Simons a par la suite été interrogée par l'excellente Emily Maitlis du Newsnight de la BBC. Non seulement Simons a renouvelé ses excuses pour la défaillance de ses services, mais elle a délivré le message rassurant qu'elle et ses collègues du conseil d'Oxfordshire « avaient beaucoup appris ».

Quand Maitlis a demandé à Simons si elle comptait démissionner, Simons a répondu « Je me suis posé des questions très difficiles » mais « je ne vais pas démissionner parce que je suis résolue à faire tout ce qu'il est possible de faire pour régler le problème ».

Quand Maitlis a demandé à Simons ce qu'elle ferait si les victimes ou leurs familles réclamaient sa démission, Simons a joliment esquivé. Un de ces esquives qui révèlent mieux qu'une réponse franche et directe qu'elle n'avait aucune intention de démissionner même si chaque victime de chaque famille exigeait qu'elle quitte son poste.

Le désir de Simons de rester en poste était incontestablement motivé. Quand l'opération Bullfinch a éclaté, Mme Simons percevait un salaire annuel hors primes de plus de 196 000 £ (217 348€). Rappelons que le salaire annuel moyen au Royaume-Uni dépasse à peine 27 000 £ (30 880 €).

 

Le salaire annuel versé au Premier ministre du Royaume-Uni s'élève à un peu moins de 150 000 livres sterling par an (170 000 €). Ainsi, pour toute la peine qu'elle se donnait au sein du conseil départemental de l'Oxfordshire, Mme Simons percevait un salaire considérablement plus élevé que celui du premier ministre et plus de six fois le salaire moyen national.

Bien qu'elle ait réussi à se maintenir en poste envers et contre tout en 2013, les révélations ont continué. Un audit de l'affaire a mis en évidence que les travailleurs sociaux et la police connaissaient les violences commises contre des centaines de jeunes filles de l'Oxfordshire depuis 2005 mais qu'ils n'ont ni enquêté ni même enregistré cela comme un crime.

En 2015, le conseil du comté d'Oxfordshire a fait le choix de supprimer le poste de Simons, apparemment dans le but de faire des économies. Une décision qui ne semblait pas faire l'unanimité puisqu'elle a ensuite annulée.

 

La démission de Simons a finalement eu lieu en 2015, événement qui lui a valu une prime de départ du Conseil départemental d'un montant de 259 000 £ (296 300 €). Rappelons que le prix moyen d'une maison au Royaume uni (220 000 £ - 251 000 €) est inférieur à la prime de départ de Simons. En une seule année de travail, Simons a été en mesure de réaliser le rêve auquel la plupart des Britanniques consacrent une vie professionnelle entière, devenir propriétaire de son logement.

On aurait pu croire qu'une telle personne éviterait de réapparaître en public, profiterait de son pactole et se ferait discrète. Mais l'Oxfordshire n'a pas égaré Simons trop longtemps. En juillet dernier, l'organisme qui s'occupe de promouvoir le tourisme régional - « Faites l'Expérience de l'Oxfordshire » - a annoncé la nomination de Joanna Simons à la direction du conseil d'administration.

 

Le communiqué de presse annonçant sa nomination la citait elle-même entre guillemets. Simons parlait d'elle-même en affirmant que son expérience à la tête des services sociaux de l'Oxfordshire County Council la qualifiait pour assumer ce nouveau rôle.

 

Elle a exprimé son impatience « d'aider à promouvoir ce merveilleux endroit qu'est l'Oxfordshire pour vivre, travailler et faire du tourisme ». L'ancien président du conseil d'administration, un certain Graham Upton, a déclaré que Simons allait apporter au conseil sa « riche expérience ».

Mme Simons n'est qu'une personne parmi toutes celles qui, au Royaume-Uni, des années durant, ont fermé les yeux sur le viol collectif des jeunes filles de leur région. Bien entendu, ces gens ne sont pas en prison. Ils sont même rarement, voire jamais vilipendés quand bien même leur nom serait mentionné dans la presse nationale. Leur vie n'a pas été chamboulée.

Ils n'ont pas été persécutés à chaque coin de rue.

 

Au lieu de cela – pour autant que l'on puisse juger du cas de Joanna Simons - ils ont pu faire profil bas, encaisser le choc et réapparaître ensuite.

 

Si la Grande-Bretagne entreprend de remédier à cette honteuse culture de « gangs pédophiles », elle devrait commencer par modifier le rapport risque-bénéfice qui existe entre ceux qui paient pour ces crimes monstrueux et ceux dont il a été prouvé qu'ils les ont couverts.

 

 

Douglas Murray, auteur britannique, commentateur et analyste des affaires publiques, est basé à Londres, en Angleterre.

Son dernier livre, un best-seller international, est « L'étrange suicide de l'Europe: immigration, identité, islam » (l'Artilleur).

 

 

Source:   https://fr.gatestoneinstitute.org/12447/

 

 


ANGLETERRE : LIBÉRONS TOMMY ROBINSON !

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Irlande du nord, Angleterre, France : des manifestations pour Tommy Robinson

 
 
 

Certains journalistes français sont incroyables. Après avoir passé sous silence l’affaire Tommy Robinson pendant des jours et des jours, certains comme à Libération ou Slate se sont réveillés….pour justifier et expliquer la décision de justice britannique ayant conduit à l’incarcération du journaliste indépendant et dissident.

Désormais, le journalisme français subventionné s’assimile simplement à un journalisme de défense du système en place. Il n y a donc plus de contre pouvoir à chercher de ce côté.

Dans tous les cas, la pétition pour exiger sa libération a dépassé les 500 000 signatures. Pour le moment, les autorités font la sourde oreille, mais dans toute l’Europe, Tommy Robinson bénéficie de soutiens.

«Tommy Robinson a été arrêté et emprisonné pour avoir parlé des gangs pédophiles musulmans. Un travail qu’il choisit de faire au détriment de sa propre sécurité pour informer le public des horreurs commises au nom d’Allah. Envers et contre tout, il fait le travail d’information que les médias de masse refusent de faire», indique le texte de la pétition publiée sur le site Change.org.

A Belfast samedi matin, des habitants du quartier loyaliste de Sandy Row ont manifesté jusqu’à la mairie pour exiger sa libération. A Manchester, la Democratic Football Lads Alliance a réuni plusieurs milliers de manifestants dénonçant l’incarcération.

A Leeds, plusieurs centaines de manifestants sont également descendus dans les rues.

A Paris , une manifestation a eu lieu samedi et d’autres sont annoncées. Dans le Languedoc aussi, la Ligue du Midi a organisé un rassemblement. En Europe, un élan de solidarité est en marche derrière le mot d’ordre #freetommy .

La presse américaine évoque de plus en plus l’affaire par ailleurs.

Le 25 mai, alors qu’il se filmait en direct depuis l’extérieur du tribunal de Leeds, Tommy Robinson a été arrêté par les forces de l’ordre. Il a été condamné à 10 mois de prison pour outrage au tribunal et à trois mois supplémentaires correspondant au sursis d’une peine précédente. Il a été immédiatement incarcéré.

Cette décision est une conséquence de lois anglaises délirantes, orwelliennes même : Dans certaines affaires judiciaires, la justice peut décider d’interdire toute couverture médiatique – et cela alors que l’Angleterre voit les scandales se multiplier concernant justement des faits de dissimulation par les autorités de viols de masse commis par des immigrés.

 

Par une décision du juge, les médias britanniques ont par ailleurs eu l’interdiction temporaire d’évoquer l’arrestation de l’activiste.

 

Aucun d’entre eux n’avait le droit de traiter le sujet jusqu’au mardi 29 mai.

Des manifestations devraient à nouveau avoir lieu cette semaine, à Londres, en Australie et en France.

 

 

 

Crédit photo : DR


[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

SYRIE : UNE GUERRE SANS LA GUERRE POUR EMMANUEL MACRON ???

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La guerre sans la guerre, drôle de guerre !

 

 

Par Mathieu Épinay*

 

Moyen-orient. Le président Macron a déclaré que le fait d’envoyer des missiles frapper des sites en Syrie n’était pas un acte de guerre, mais juste des « représailles ».

 

Dans cette affaire, tout n’aura été que postures. 

 

 

Stupéfiant dans l’art consommé qu’il a de prendre les Français pour des imbéciles, le talentueux Macron, après avoir abordé les questions religieuses aux Bernardins, s’est mis à traiter les questions stratégiques avec la même sophistique. Toujours avec le même brio !

 

Dans l’entretien télévisé incongru du 16 avril, il a expliqué au journaliste Plenel de Mediapart que, grâce à nos frappes en Syrie, nous avons « réacquis de la crédibilité à l’égard des Russes ».

 

Pas de chance, le lendemain le ministre russe des Affaires étrangères faisait savoir, sans être démenti, que « la Russie et la coalition internationale dirigée par les USA ont été en contact au niveau du commandement peu avant les frappes contre la Syrie.

 

Moscou a notamment mis en garde contre les frappes sur certaines régions syriennes qui signifieraient le franchissement de lignes rouges. » Il ajoutait que « le chef d’état-major des armées russes avait averti la coalition internationale, bien avant qu’elle ne réalise ses frappes contre la Syrie, que si les activités militaires quelconques de la soi-disant coalition touchaient des militaires russes, la partie russe répondra d’une manière dure et claire. »

 

Pour Macron, une opération négociée avec les Russes et encadrée par leurs lignes rouges – ils ont aussi les leurs –, nous aurait donc rendus crédibles et dissuasifs à leur égard.

 

Un dispositif sans motif valable

Et voici ce qu’il a déclaré juste après ces bombardements, avec l’assurance de l’homme qui ne se trompe pas : « Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique, en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute … J’ai donc ordonné aux forces armées … »

 

Or, les faits ne sont pas établis, loin s’en faut, et l’enquête n’a même pas commencé. Le document produit le lendemain par Macron pour prouver une attaque chimique et justifier sa décision n’a malheureusement que l’apparence d’une compilation d’éléments ramassés sur les réseaux sociaux.

 

À quoi sert d’inventer une loi « anti-fake news », si c’est pour se livrer soi-même à un genre d’exercice comparable. Il convient de soupeser les termes de ce texte officiel : « L’analyse des vidéos et des images (…) a permis de conclure avec un haut degré de confiance que la grande majorité est de facture récente et ne relève pas d’une fabrication. » Extraordinaire, n’est-ce pas ?

 

En outre, « la nature spontanée de la mise en circulation des images sur l’ensemble des réseaux sociaux confirme (!) qu’il ne s’agit pas d’un montage vidéo ou d’images recyclées ».

Enfin, « une partie des entités ayant publié ces informations est reconnue comme habituellement fiable » ! C’est ubuesque, mais surtout un peu léger pour engager nos marins et aviateurs dans une opération risquée, désastreuse pour notre réputation et, comme il le dit si bien lui-même « en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. »

Cette attaque, lancée sans le moindre accord international, telle que fut naguère l’aventure libyenne de Sarkozy, inscrit donc clairement la République française dans le clan des États qui prétendent régenter le monde en traitant les autres États de voyous, ce qui permet précisément de s’éviter les normes habituelles du droit et de se comporter soi-même… en voyou.

 

Les éléments de langage macroniens sur « les dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés à l’arme chimique par Bachar » rappellent d’ailleurs ceux de Sarkozy sur « les fleuves de sang promis par Khadafi ». On connaît la réalité et la suite.

 

Beaucoup de désinformations

Il a fallu entendre beaucoup d’âneries sur cette affaire : ainsi un proche de l’Élysée explique que, grâce à Macron, les Américains ont limité les frappes ; eh oui !

 

Un expert militaire patenté raconte qu’un système russe permet de « ralentir la vitesse de nos missiles de croisière pour en faire une proie facile pour la défense », et ainsi de suite !

Restons sérieux et contentons-nous de quelques commentaires sur le plan militaire, puis sur le plan politique.

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Telles sont les images que le Département de la Défense a présentées le 14 avril après les frappes de missiles américains sur le site syrien d’Him Shinshar de stockage d’armes chimiques.

 

 

Le premier bobard, et c’est de bonne guerre, viendra des Russes qui annoncent que 71 missiles de croisière sur les 105 déclarés par la coalition ont été abattus par la DCA syrienne.

 

Quatre jours plus tard, ils ajoutent qu’ils en ont récupéré deux intacts, dont l’examen permettrait de modifier leur système de défense pour être capables de les intercepter !

Ils ne l’étaient donc pas, contrairement à la DCA syrienne ! Tout cela n’est pas cohérent !

De fait, il est très probable qu’aucun missile n’ait été intercepté et pour cause !

 

Les Tomahawk américains, les Scalp/Storm Shadow franco-britanniques et les missiles de croisière navals (MDCN) français sont des armements stratégiques, des missiles furtifs à faible signature infrarouge et radar, qui foncent, en haut subsonique, près du sol, sur plusieurs centaines de kilomètres selon une trajectoire programmée pour éviter les zones dangereuses, exploiter au mieux les masques du relief et leurrer les systèmes d’alerte.

 

Très discrets, parfaitement autonomes, ils suivent exactement l’itinéraire qu’on leur a assigné en comparant la carte en relief qu’ils ont en mémoire avec le profil du terrain survolé.

Si cela ne suffit pas, le missile se raccroche au GPS américain, au prix de la souveraineté, bien sûr. En phase d’attaque, c’est l’image thermique de l’autodirecteur corrélée avec l’image satellite de la cible chargée en mémoire qui génère les algorithmes de pilotage, ajustant la trajectoire au mètre près.

De plus, le vol des différents missiles est synchronisé pour saturer les défenses.

 

Bref, les artilleurs syriens n’ont pas les moyens d’arrêter un tel tir à trois heures du matin.

Le fait qu’un des 10 missiles Scalp portés par nos 5 Rafale ne soit pas parti relève d’un aléa technique qui sera identifié et corrigé ; c’est ennuyeux, ce n’est pas un drame.

En revanche, les pannes qui ont bloqué le départ de missiles MDCN sur plusieurs de nos frégates (FREMM) sont préoccupantes pour notre crédibilité.

 

Le silence assourdissant du ministre sur ce point était maladroit ; il fallait juste souligner d’emblée l’excellent comportement des 3 MDCN pour leur baptême du feu, sans occulter des difficultés de mise au point inévitables à ce stade final du développement, avec des risques identifiés et acceptés. Tout le monde aurait alors compris qu’on n’en ait pas tiré plus.

Mais sur une opération aussi contestable, la communication gouvernementale était un peu crispée.

Le MDCN, qui sera bientôt intégré sur nos nouveaux sous-marins d’attaque de classe Suffren, marque une révolution majeure dans la stratégie navale.

 

Il n’a d’ailleurs échappé à personne que les porte-avions, américains, français ou britanniques ont disparu de la scène, et que nos Rafale en Jordanie et aux Émirats, cloués au sol pour d’évidentes raisons de bienséance diplomatique, ont été facilement remplacés par d’autres, partis de France.

 

Monde-6.jpg

Le 24 avril, le président Macron, à côté de la First Lady Melania, enserre dans ses bras le président Trump, lors de la réception à la Maison Blanche. 

 

Politique de Trump : politique de Macron ?

Venons-en aux objectifs : les photos-satellite des résultats publiées par les Américains sont cohérentes ; ils n’ont pas de raison de les trafiquer.

 

Les trois immeubles du prétendu centre de recherche chimique de Brazeh, près de Damas, sont rasés et il y faut bien 76 missiles, équivalents à autant de bombes de 500 kg.

 

Certes Trump, qui ne pouvait ignorer que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) n’y avait rien trouvé lors d’une récente inspection, a un peu forcé la dose. Était-ce une provocation adressée aux faucons, néo-conservateurs ou démocrates, de son État profond ?

 

Les deux autres objectifs près d’Homs, des bunkers probablement vides, ont été atteints, sans surprise et aussi sans victimes ; les Russes, après avoir « proposé » les objectifs, auront prévenu le gouvernement syrien qui n’avait d’ailleurs rien à y faire garder.

 

Tout le monde est donc allé dormir ailleurs !

Que cherche donc Trump en envoyant des salves de missiles de croisière sur des objectifs désaffectés : une base aérienne en 2017, des immeubles et des bunkers vides en 2018 ?

 

Cette politique de la canonnière est en tout cas démonstrative de sa capacité à frapper partout à tout moment et sans risques d’enlisement. Et maintenant on apprend qu’il entend désengager les forces américaines du Moyen-Orient. Cependant, les enjeux de pouvoir à Washington rendent la politique étrangère américaine plus opaque.

 

S’agit-il de maintenir le chaos en Syrie ou de l’abandonner aux Russes pour se tourner vers le Pacifique ? Quelle est la part de théâtre dans les postures de Trump ?

 

Sont-elles destinées au public oriental, à l’Iran, au congrès américain, aux Russes, aux Européens ?

À Macron en particulier à qui il vient d’offrir une visite d’État et qui pense infléchir les décisions de l’imprévisible Trump. À tort ?

Comment fonctionne notre chef des armées pour se laisser entraîner aussi vite dans un jeu qu’il ne maîtrise pas ? Le comprend-t-il seulement ?

Dans une situation aussi confuse, il est urgent que la France prenne ses distances et définisse une ligne stratégique et politique qui lui soit propre au Moyen-Orient.

Y a-t-il encore des personnes qui pensent au sommet de l’État ?

 

Ou ceux qui pensent ne sont-ils chargés que d’exécuter les ordres de chefs qui ne connaissent que leur caprice ?   

 

Mathieu Épinay

* Collectif de spécialistes des questions de Défense
 
Source:   http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/05/28/

GÉOPOLITIQUE: DE LA GHOUTA ( SYRIE ) À LONDRES ............

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De la Ghouta à Londres:

le club Atlantiste a déclaré la guerre à la Russie

Publié par wikistrike.com sur 17 Mars 2018, 08:57am

 #Politique internationale

De la Ghouta à Londres: le club Atlantiste a déclaré la guerre à la Russie

Près de 12 000 civils ont pu fuir la barbarie des islamistes dans la Ghouta Orientale grâce aux corridors humanitaires mis en place et protégés par les armées syrienne et russe, contre les menaces occidentales.

 

La réaction du bloc atlantiste ne se fait pas attendre, presses et institutions main dans la main: il est urgent de faire tomber Assad et la Russie doit se retirer « et la fermer », pour citer les paroles du ministre britannique de la Défense.

 

Pourquoi cette hystérie? Et s’il s’agissait d’un projet beaucoup plus profond: remettre en cause l’ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale et garantir l’avènement de l’Atlantisme, support politique du globalisme. De la Ghouta à Londres, le but final semble être le Conseil de sécurité, qui entérinerait l’Atlantisme triomphant.

 

De la Ghouta Orientale

Après de longues et difficiles négociations, la Russie et le Gouvernement syrien légitime ont réussi à convaincre les terroristes de la Ghouta Orientale de laisser passer des civils. Hier, un flot continu de personnes harassées a pu s’enfuir de cet enfer et venir se réfugier dans les zones contrôlées par l’armée régulière.

 

Bref, ils ne fuient pas « le régime d’Assad’, ils viennent trouver sa protection.

 

11 700 personnes. Qui détaillaient devant les caméras les traitements qu’ils avaient dû subir par les « opposants modérés » de l’Occident, la violence quotidienne, les menaces, le régime de terreur. Plusieurs ont même déclaré que sans être spécialistes en armes chimiques, il n’y a eu aucune attaque chimique de la part de l’armée syrienne dans la Ghouta Orientale, aucune brûlure, aucun étouffement.

 

Tout cela, selon leurs dires, n’est que de la propagande anti-Assad.

Il faut dire que l’armée syrienne continue à avancer, et fait des découvertes intéressantes. Par exemple, un atelier clandestin de production de substances chimiques a été retrouvé dans le village de Cheïfounia, dans la Ghouta Orientale.

 

Cela explique peut-être la réaction tant de la presse, que des Etats-Unis, qui voient leurs plans dévoilés.

Ainsi, la presse française semble particulièrement désespérée de voir ces citoyens quitter les terroristes pro-occidentaux pour venir se réfugier « chez le tyran sanguinaire soutenu par un Etat-terroriste ». A la Une sur Google:

 

Снимок экрана (515)

 

Une « fin tragique ». Pour qui? Le « régime » avance, les civils fuient … vers les terres contrôlées par Assad. Passons. La presse ne fait que soutenir la position officielle de la France, qui n’a plus de politique étrangère et suit bêtement et aveuglément les Anglo-saxons. Les déclarations plus radicales les unes que les autres de la porte-parole du Département d’Etat américain expliquent la position des médias « indépendants »:

Снимок экрана (518)

 

La position américaine est totalement décalée de la réalité. Comme un scénario qui a déjà été écrit et qu’il faut mener à son but.

 

Par ce discours, ils veulent réécrire la « réalité », une réalité augmentée à laquelle la dimension idéologique a été ajoutée.

 

Dans cette réalité, la Russie est le mal, donc elle ne peut faire que le mal comme ceux qu’elle soutient, donc les civils les fuient, donc elle utilise des moyens inhumains – est-elle encore « humaine »?

Au scandale de Skripal

Ce décalage est aussi parfaitement visible au sujet du scandale, qui ne fait que monter en puissance, de l’empoisonnement de l’ancien espion retourné Skripal et de sa fille à Londres, on ne sait par qui, et finalement on ne sait comment – tous les jours de nouvelles versions plus fantaisistes les unes que les autres sont diffusées (dans la valise de la fille, par la future belle-mère non contente du mariage, etc).

 

La séance au Conseil de sécurité a été très significative.

 

Le représentant russe, Nebenzia, a un discours parfaitement logique:

1) Si la Grande-Bretagne accuse d’avoir utilisé le produit chimique Novichok, cela signifie qu’elle en possède la formule, ce qui a permis son identification;

2) L’usine soviétique de production des substances chimiques se trouvait dans la république soviétique d’Ouzbékistan et a été démontée par les Etats-Unis dans les années 90, qui donc sont en mesure de produire cette substance toxique.

La Grande-Bretagne refuse de transmettre un échantillon à Moscou, comme l’y oblige la Convention internationale sur les armes chimiques, mais a directement saisi l’organe de contrôle des armes chimiques, en contournant Moscou, cet organe qui refuse de se déplacer en Syrie et suit les conclusions des Casques blancs. Les résultats promettent d’être sans surprise.

 

La réaction des Etats-Unis, elle, montre le degré de conflit qui a été atteint.

 

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Et Nikki Haley de déclarer en plein Conseil de sécurité de l’ONU, comme si le représentant russe n’avait pas expliqué que tant les Etats-Unis que l’Angleterre elle-même pouvaient produire cette substance, comme s’il était prouvé qu’Assad, aidé par la Russie, utilisait les armes chimiques contre son peuple:

« If we don’t take immediate concrete measures to address this now, Salisbury will not be the last place we see chemical weapons used, » said Haley. « They could be used here in New York or in cities of any country that sits on this council. »

 

 

Les hostilités sont ouvertes contre la Russie

La Russie est l’ennemi, la Russie est le mal.

 

Tant que l’affaire restait au niveau de Londres, il était possible de penser que les buts poursuivis étaient plus ciblés.

 

De nouvelles sanctions, pour protéger l’hégémonie politico-économique atlantiste et attaquer l’unité du pouvoir en Russie. Conduire à boycotter le Mondial, afin que les citoyens ne puissent saisir la différence entre la propagande médiatique et la vie réelle en Russie.

 

Réduire les relations diplomatiques, pour limiter les espaces de frictions et libérer l’espace de propagande, mais tout en gardant le lien – un lien de pression.

L’attaque prend une tout autre dimension, le but final ne peut être aussi précis.

Nous avons tendance à penser le droit international comme un élément stable. Celui que nous connaissons n’est que le résultat de la Seconde Guerre mondiale, qui a posé un rapport de forces stabilisées entre les Etats-Unis (avec le boc occidental) et l’URSS (avec le bloc socialiste).

 

Le second n’existe plus, les Etats-Unis ne voient plus pour quelles raisons ils doivent partager le pouvoir.

Tant que la Russie faisait profil bas, il n’y avait pas de problème. Maintenant, elle n’est plus tolérable.

 

La Russie se trouve dans une situation délicate, comme nous l’avons plusieurs fois écrit, elle refuse de reconnaître le conflit, hésite à réagir et se confine dans une position légaliste accompagnée de réactions mesurées et asymétriques.

Oui, les Etats-Unis violent le droit international et ils ne vont pas arrêter de le faire parce qu’on leur dit. Ils sont en position de force, ils utilisent cette force à leurs fins.

Inviter les enfants des diplomates américains à l’arbre de Noel, s’excuser pour le dopage, continuer à rester dans le Conseil de l’Europe et justifier l’application des décisions de la CEDH, participer aux JO sous drapeau neutre, et je dois en oublier, est certes une preuve de grandeur d’âme. Mais qui est interprétée comme de la faiblesse par le clan Atlantiste.

 

Insister à chaque fois sur la violation des règles est juste, cetes: il faut montrer la différence entre ce qui devrait être et ce qui est. Mais ce n’est pas suffisant.

 

Et chaque nouvelle portion va plus loin. Frappe plus fort. cette position légaliste est un piège.

 

 

Le droit, surtout international, ne fonctionne que lorsque le rapport des forces est stabilisé. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

 

Il faut reconquérir le terrain et ce ne sont pas les appels récurrents au droit qui sauvera la situation.

 

Une réponse systématique, symétrique et plus forte est le seul moyen de mettre un terme à cette escalade. Seule la force arrête la force.

Il serait naïf de penser que les guerres ne se mènent qu’avec des chars, entre deux armées étatiques.

 

La guerre est déjà déclarée contre la Russie: soit elle se plie aux exigences atlantistes et pourra continuer à profiter de la globalisation, des nouvelles technologies et de tous les fantasmes du monde post-moderne, soit elle résiste mais ramasse le gant et cesse de le regarder avec un étonnement toujours renouvelé.

 

Si dès le départ la Russie était sortie, par exemple, du Conseil de l’Europe, ils seraient venus à plas ventre implorer son retour.

 

La Russie est un Etat fort, elle a existé et elle existera sans cette structure. L’on ne plie pas genoux devant plus faible que soi.

 

Le Conseil de l’Europe ne peut exister sans les Etats, c’est sa faiblesse.

 

Nier son importance, c’est le conduire à sa perte. De même pour le reste, tous les pions de ce système, qu’il s’agisse du CIO ou les pions étatiques de l’Atlantisme ont besoin que la Russie reste dans le jeu, sinon ils vont se transformer en club privé.

 

Et ne pourront plus être globaux. C’est la faiblesse fondamentale de ce nouvel ordre totalitaire.

C’est en acceptant le conflit, ce conflit qui de toute manière existe en dehors de sa volonté, que la Russie pourra éviter le pire. Et le pire est à venir.

Ce qui s’est passé avec le Conseil de l’Europe ressemble à s’y méprendre à une répétition pour le Conseil de sécurité de l’ONU.

 

L’URSS a payé sa place de 25 millions de morts. La position de la Russie est contestée, car objectivement plus faible que ne l’était l’URSS.

 

Elle n’a pas de « clan » comme l’avait l’URSS et ses alliances sont conjoncturelles, plus qu’idéologiques puisqu’en tant que tel, elle ne remet pas en cause l’économie globalisée, elle y participe.

 

Selon les règles actuelles, il est impossible de retirer à la Russie son droit de véto, son siège permanent au Conseil de sécurité. 

 

Si la Russie devient l’incarnation du mal absolu, ne deviendrait-il pas légitime de modifier les règles du jeu? 

 

Et ainsi de réécrire le droit international. Il existerait toujours, mais serait autre.

 

Résultat de la nouvelle situation des rapports de forces, entériné par le Conseil de sécurité.

 

Ce n’est pas pour rien que cette coalition autour de l’affaire Skripal concerne essentiellement les membres du Conseil de sécurité.

Cette décision conduirait à une nouvelle période de déstabilisation majeure de l’équilibre mondial, déjà très mal en point, la Russie étant l’un des rares pays à éviter l’interventionnisme à tout crin des pays de la coalition atlantiste.

 

Et c’est justement pourquoi la guerre est ouverte.

 

Contre la Russie. Sur tous les fronts. Seul l’affrontement militaire direct fait encore peur.

 

source:  Karine Bechet-Golovko     http://www.wikistrike.com/2018/03/

 

source:http://russiepolitics.blogspot.fr/2018/03/de-la-ghouta-londres-le-club-atlantiste.html

USA / TRUMP : L' EFFONDREMENT IMMINENT ? TRIBUNE LIBRE !

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 20-05-2018

Mr. Fish / Truthdig

L’administration Trump n’est pas apparue, de prime abord, comme une Vénus sortant des eaux sur un coquillage. Donald Trump est l’aboutissement d’un long processus de déclin politique, culturel et social.

Il est le produit de l’échec de notre démocratie. ``Plus nous perpétuons la fiction selon laquelle nous vivons dans une démocratie qui fonctionne, Trump et les mutations politiques qui l’accompagnent étant, en quelque sorte, une aberration qui peut être surmontée lors des prochaines élections, plus nous nous précipitons vers la tyrannie.

 

Le problème, ce n’est pas Trump, mais un système politique, dominé par le pouvoir des entreprises et les mandarins des deux principaux partis politiques, dans lequel nous ne comptons pas. `

Nous récupérerons le contrôle politique en démantelant cet État qui est au service des entreprises, ce qui passe par une désobéissance civile massive et s’inscrivant dans la durée, comme celle exprimée cette année par les enseignants partout dans le pays. Si nous ne résistons pas, nous allons vers un nouvel âge des ténèbres.

Le Parti Démocrate, qui a aidé à construire notre système de totalitarisme inversé, est une fois de plus considéré comme le sauveur par une frange importante de la gauche.

Pourtant, le parti refuse constamment de s’attaquer à l’inégalité sociale qui a mené à l’élection de Trump et à l’insurrection incarnée par Bernie Sanders.

Il est sourd, muet et aveugle aux souffrances économiques, bien réelles, qui touchent plus de la moitié du pays.

Il ne se battra pas pour que les travailleurs perçoivent un salaire décent.

Il ne mettra pas l’industrie pharmaceutique et les sociétés d’assurances en demeure de fournir une assurance-maladie pour tous. Il ne jugulera pas l’appétit vorace des militaires qui saignent le pays à blanc et encouragent la poursuite, à l’étranger, de guerres vaines et coûteuses. Il ne rétablira pas nos libertés publiques perdues, comme les droits à la vie privée, à l’absence de surveillance gouvernementale et à l’application régulière de la loi.

Il ne supprimera pas le financement de la politique par l’argent des entreprises et les circuits financiers opaques. Il ne démilitarisera pas notre police et ne réformera pas un système carcéral qui compte 25 % des prisonniers du monde, alors que les États-Unis ne comptent que pour 5 % de la population mondiale.

Il tourne autour du pot, surtout en période électorale, refuse de s’attaquer à des problèmes politiques et sociaux essentiels, préférant se concentrer sur des questions culturelles de portée limitée comme les droits des homosexuels, l’avortement et le contrôle des armes à feu, dans cette espèce d’anti-politique qui nous est propre.

C’est une tactique vouée à l’échec, mais compréhensible. La direction du parti, les Clinton, Nancy Pelosi, Chuck Schumer, Tom Perez, sont des créations de l’Amérique des affaires.

 

Dans un processus politique ouvert et démocratique, qui ne serait pas dominé par les élites des partis et l’argent des entreprises, ces personnes ne détiendraient pas le pouvoir politique. Ils le savent. Ils préféreraient faire imploser tout le système plutôt que de renoncer à leurs positions privilégiées.

Et c’est, je le crains, ce qui arrivera. L’idée que le Parti Démocrate constitue un quelconque rempart contre le despotisme est contredit par son activité politique de ces trois dernières décennies. Il est le garant du despotisme.

Trump a puisé dans la haine que des pans entiers de la population américaine voue au système politique et économique qui les a trahis.

Il est peut être incompétent, dégénéré, malhonnête et narcissique, mais il ridiculise habilement le système que ces gens méprisent. Ses railleries cruelles et humiliantes dirigées contre les agences gouvernementales, les lois et les élites en place trouvent un écho chez ceux pour qui ces agences, ces lois et ces élites sont devenues des forces hostiles.

Et pour ceux, nombreux, qui ne voient aucun changement dans le paysage politique pour soulager leurs souffrances, la cruauté et les invectives de Trump procurent au moins un sentiment de défoulement.

Comme tous les despotes, Trump ne suit pas de code moral. Il choisit ses alliés et les personnes qu’il nomme en fonction de leur loyauté personnelle et de leur obséquiosité à son égard.

Il se débarrassera de n’importe lequel d’entre eux. Il est corrompu, amasse de l’argent personnellement – il a gagné 40 millions de dollars grâce à son seul hôtel de Washington l’an dernier – et pour ses alliés du monde des affaires. Il est en train de démanteler les institutions gouvernementales qui assuraient autrefois une certaine régulation et une certaine surveillance. C’est un ennemi de la société ouverte.

Ce qui le rend dangereux.

Son assaut appuyé contre les derniers vestiges des institutions et normes démocratiques signifie qu’il n’y aura bientôt plus rien, même plus de mots, pour nous protéger du totalitarisme des grandes entreprises.

Mais les mises en garde des architectes de notre démocratie ratée contre le fascisme rampant, dont celles de Madeleine Albright, sont risibles.

Elles montrent à quel point les élites sont désormais déconnectées de l’esprit du temps. Aucune de ces élites n’est crédible. Elles ont construit l’édifice de mensonge, de tromperie et de pillage d’entreprise qui a rendu Trump possible.

Et plus Trump dénigre ces élites, plus elles crient comme Cassandre, et plus il sauve sa présidence désastreuse et permet aux kleptocrates de piller le pays à mesure qu’il se désintègre à vitesse grand V.

La presse est l’un des principaux piliers du despotisme de Trump. Elle bavarde à l’infini, comme les courtisans du XVIIIe siècle à la cour de Versailles sur les faiblesses du monarque pendant que les paysans manquaient de pain. Elle ressasse à l’infini des sujets creux, comme l’ingérence russe et le paiement d’une actrice porno, qui n’ont rien à voir avec l’enfer quotidien qu’est la vie de beaucoup d’américains. Elle refuse de critiquer ou d’enquêter sur les abus de pouvoir des grandes sociétés, qui ont détruit notre démocratie et notre économie et orchestré le plus grand transfert de richesse, vers le haut, de l’histoire des États-Unis.

La presse institutionnelle est tombée en ruines pour avoir accepté un suicide culturel en contrepartie d’argent et d’un maintien de ses entrées.

Et quand Trump l’attaque pour ses « fake news », il exprime, une fois de plus, la haine profonde de tous ceux que la presse ignore. La presse idolâtre Mammon aussi servilement que Trump le vénère lui-même. Elle adore la présidence de la télé-réalité.

Les médias, en particulier les émissions des chaînes du câble, laissent les lumières allumées en continu et les caméras tourner pour que les téléspectateurs restent collés à cette version du 21e siècle du « Cabinet du Dr Caligari» (NdT : Film d’horreur muet des années 20, style expressioniste)). C’est bon pour l’audience. C’est bon pour les profits. Mais ça accélère le déclin.

Tout cela sera bientôt amplifié par l’effondrement financier. Depuis la crise financière de 2008, les banques de Wall Street ont reçu 16 000 milliards de dollars en renflouements et autres subventions de la Réserve fédérale et du Congrès, à un taux d’intérêt quasi nul.

Elles ont utilisé cet argent, ainsi que celui économisé grâce aux baisses d’impôts massives accordées l’an dernier, pour racheter leurs propres actions, augmenter la rémunération et les primes de leurs dirigeants et plonger toujours plus profondément la société dans une servitude pour dettes insoutenable.

À lui seul, le casino de Sheldon Adelson a bénéficié d’un allégement fiscal de 670 millions de dollars grâce à la législation de 2017. Le ratio entre le salaire du PDG et celui des travailleurs est maintenant en moyenne de 339 pour 1, l’écart le plus élevé approchant les 5 000 pour 1. Karl Marx appelait cette utilisation circulaire de l’argent, où il est émis pour être accumulé, le « capital fictif ». L’augmentation constante de la dette publique, de la dette des entreprises, de celle des cartes de crédit et des prêts étudiants mènera, comme l’écrit Nomi Prins, à « un point de basculement – quand l’argent qui entre pour alimenter cette dette, ou qui est disponible pour emprunter, ne couvrira même pas le paiement des intérêts.

A ce moment-là, les bulles des dettes éclateront, à commencer par les obligations à haut rendement ».

Une économie dont la croissance dépend de la dette fait grimper notre taux d’intérêt pour un retard de paiement par carte de crédit à 28%.

C’est pourquoi nos salaires stagnent ou diminuent en termes réels – si nous gagnions un revenu durable, nous n’aurions pas besoin d’emprunter de l’argent pour survivre. C’est pourquoi les études universitaires, les logements, les soins médicaux et les services publics coûtent si cher. Le système est conçu pour que nous ne puissions jamais nous libérer de la dette.

Toutefois, le prochain krach financier, comme le souligne Prins dans son livre« Collusion : How Central Bankers Rigged the World » [Comment les banquiers centraux ont manipulé le monde, NdT], ne ressemblera pas au précédent. Parce que, comme elle le dit, « il n’y a pas de plan B ».

Les taux d’intérêt ne peuvent pas être plus bas. L’économie réelle n’a pas connu de croissance. La prochaine fois, il n’y aura pas d’issue.

Une fois que l’économie se sera effondrée, que la rage se sera transformée en tempête à travers tout le pays, les monstres politiques feront leur apparition, des monstres en comparaison desquels Trump paraîtra avisé et bienveillant.

Alors, pour citer Vladimir Lénine, que faut-il faire?

Nous devons consacrer notre énergie à bâtir des institutions populaires parallèles pour nous protéger, et pour exercer un contre-pouvoir.

Ces institutions parallèles, qui comprendront des syndicats, des organisations de développement communautaire, des monnaies locales, des partis politiques alternatifs et des coopératives alimentaires, devront être mises en place ville par ville.

Dans cette période de grande détresse, les élites se retrancheront dans leurs résidences protégées et nous laisseront nous débrouiller tout seuls.

Les services de base, de la collecte des ordures au transport public, à la distribution de nourriture et aux soins de santé, vont s’effondrer. Le chômage et le sous-emploi massifs déclencheront des troubles sociaux et seront traités non pas par la création d’emplois publics, mais par la brutalité d’une police militarisée et par la suspension complète des libertés civiles.

Les critiques du système, déjà marginalisés, seront réduits au silence et attaqués en tant qu’ennemis de l’État. Les derniers vestiges des syndicats seront visés avec, pour objectif, leur abolition, un processus qui va bientôt s’accélérer avec la décision attendue, dans une affaire jugée devant la Cour suprême, qui paralysera la capacité des syndicats du secteur publicà représenter les travailleurs.

Le dollar cessera d’être la monnaie de réserve mondiale, provoquant une forte dévaluation. Les banques fermeront.

Le réchauffement climatique entraînera des coûts de plus en plus lourds, en particulier pour les populations côtières, l’agriculture et les infrastructures. Des coûts que l’État appauvri ne pourra pas prendre en charge.

La presse institutionnelle, comme les élites dirigeantes, virera du burlesque à l’absurde. Sa rhétorique, si manifestement fausse, sera déconnectée de la réalité, comme dans tous les États totalitaires. Les médias paraîtront tous aussi ridicules que Trump. Et, pour citer W.H. Auden, « les petits enfants mourront dans la rue ».

Comme correspondant à l’étranger, j’ai couvert des sociétés effondrées, y compris l’ex-Yougoslavie. Il est impossible, pour n’importe quelle population condamnée, de saisir à quel point un système financier, social et politique en ruine est fragile à la veille de son implosion.

Tous les signes avant-coureurs de l’effondrement sont visibles : infrastructures qui tombent en ruine, sous-emploi et chômage chroniques, recours aveugle à la force meurtrière par la police, paralysie et stagnation politiques, économie fondée sur une accumulation de dettes, fusillades de masse nihilistes dans des écoles, des universités, des lieux de travail, des centres commerciaux, des salles de concert et des cinémas, surdoses d’opioïdes qui tuent quelque 64 000 personnes par an, épidémie de suicides, expansion militaire insoutenable, développement économique et les recettes publiques reposant sur l’outil ultime qu’est devenu le jeu, accaparement du pouvoir par une petite clique corrompue, censure, réduction physique des institutions publiques, des écoles aux bibliothèques, des tribunaux aux installations médicales, bombardement incessant par des hallucinations électroniques afin de détourner notre attention de la vue déprimante de ce qu’est devenue l’Amérique et nous enfermer dans un monde d’illusions.

Nous souffrons des pathologies habituelles de la mort imminente. J’aimerais me tromper.

Mais j’ai déjà vu ça avant. Je connais les signes avant-coureurs.

 

Tout ce que je peux dire, c’est « soyez prêts ».

Source : Truthdig, Chris Hedges, 20-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

RUSSIE, UKRAINE ET LE RATTACHEMENT DE LA CRIMÉE ......

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15 juin 2018
La Russie n'a aucune raison de dédommager l'Ukraine pour le rattachement de la Crimée

Le Kremlin a rejeté une idée du Président tchèque qui proposait à la Russie de dédommager l'Ukraine pour la perte de la Crimée.

La Russie n'a aucune intention de payer à l'Ukraine une compensation pour la Crimée, a déclaré le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov en commentant une proposition faite mardi par le Président tchèque Milos Zeman.

Le porte-parole a souligné que l'on ne pouvait évoquer aucune annexion ni sur le plan juridique, ni réellement.

 

«Par conséquent, il ne peut pas s'agir de compensation», a indiqué le responsable. Il a rappelé que le Soviet suprême de la Crimée a décidé de quitter l'Ukraine sur fond de coup d'Etat et à cause «d'une menace de l'extrémisme» qui subsiste partiellement jusqu'à présent.

 

Le porte-parole a ajouté que la péninsule s'est rattachée par la suite à la Russie.

«Aussi, l'idée que des actions pareilles puissent être dédommagées par une compensation n'est, de notre point de vue, pas tout à fait correcte, et plus précisément, n'est pas bonne du tout», a souligné Dmitri Peskov.

Mardi, le Président tchèque Milos Zeman a déclaré que le rattachement de la Crimée à la Russie était un fait accompli.

Selon le chef de l'Etat tchèque, en cas de dialogue entre Kiev et Moscou, «on pourrait réfléchir à une compensation pour la Crimée, une compensation financière ou sous forme de livraisons de pétrole ou de gaz».

Les propos de Zeman ont provoqué un tollé parmi les hommes politiques ukrainiens. Les parlementaires tchèques ont estimé que les déclarations de leur chef d'Etat «légitimaient l'agression» et ont appelé ce dernier à respecter la politique extérieure de son pays.

Selon le porte-parole du Kremlin, la déclaration du Président tchèque est perçue par Moscou comme une partie de la discussion européenne.

 

source

MACRON ACCORDE L' ASILE POLITIQUE AU CHEF DE DAESCH EN FRANCE ???

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Le Président Macron accorde l'asile politique au chef de Daech en France

 

June 15, 2018

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Dr.Mo7oG

 
 

 

Le président français Emmanuel Macron a accordé à un chef de l'ISIS, responsable de la mort de milliers de personnes, l'asile politique en France.

Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach El Ayach El Aswadi a été autorisé à entrer en France sans crainte d'être arrêté, malgré le fait qu'il a participé au massacre de 1 700 soldats en 2014 dans la ville de Tikrit, dans le nord de l'Irak.

Des vidéos et des images des cadets non armés décapités, abattus et étouffés avant d'être jetés dans des tombes non marquées ont été mis en ligne par les djihadistes, et sont rapidement devenus le symbole de la brutalité insensée d'ISIS.

"Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach El Aswadi était détenu à la prison de Tasfirat Salah Eddine de Tikrit pour terrorisme, mais a été libéré par les djihadistes de l'Etat islamique après avoir pris le contrôle de la ville et de sa prison en juin 2014", a déclaré à l'agence de presse de l'AFP le responsable du ministère de l'Intérieur, qui a parlé sous couvert de l'anonymat.

L'émir ISIS, dit-il, "a participé au massacre du camp Speicher".

Le responsable irakien a ajouté que des témoins avaient dit aux responsables de la prison que le chef de l'ISIS avait "personnellement" exécuté quelque 103 soldats ce jour-là.

M. El Aswadi, 33 ans, est arrivé en France à l'été 2016 et a obtenu le statut de réfugié en juin 2017, selon le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui a également confirmé que le terroriste présumé avait reçu une carte de résident de 10 ans.

 


Les services de renseignement français l'ont mis sous surveillance le mois suivant, après qu'Interpol a émis une "notice rouge" pour lui à la demande des autorités irakiennes, a ajouté M. Collomb.

M. El Aswadi a finalement été arrêté le 6 mars dans la ville de Normandie, dans le nord de la France.

Il est actuellement en détention provisoire pour suspicion de crimes de guerre et de meurtre en relation avec une entreprise terroriste, entre autres accusations de terrorisme. Son statut protégé a depuis lors été révoqué par les autorités françaises.

M. Collomb n'a pas dit pourquoi il a fallu tant de temps pour arrêter l'homme, qu'il a décrit comme un membre "senior" de l'ISIS qui avait été impliqué dans des "crimes abominables".

Le suspect, pour sa part, nie être un membre supérieur de l'ISIS et jouer un rôle actif dans les meurtres du camp Speicher.

Dimanche, son avocat Mohamed El Monsaf Hamdi a dénoncé une "injustice", affirmant que son client s'était "battu contre" - et non aux côtés - les djihadistes de l'ISIS en Irak.

M. Collomb a également déclaré que le nouveau projet de loi controversé sur l'immigration, qui traverse actuellement les chambres haute et basse du Parlement, " renforcerait " le contrôle des antécédents des réfugiés demandeurs d'asile en France.

 

Traduit par Dr.Mo7oG

 Source : https://yournewswire.com/president-macron-isis-chief-political-asylum-france/

OBAMA : NOUS ALLONS EMPÊCHER TRUMP D' ÊTRE PRÉSIDENT !

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Voici ce qu’on sait enfin sur les manœuvres d’Obama pour détruire Trump

Au printemps 2016, Barack Obama a illégalement utilisé la force du FBI pour détruire un rival politique candidat à la présidence et faire élire Hillary Clinton.

Obama a donné l’ordre que le directeur du FBI James Comey donne crédibilité à une affaire de collusion russe qui a été inventée, confectionnée de toutes pièces et financée par Hillary Clinton et la campagne démocrate et connu sous le nom de dossier Steele (du nom de l’agent britannique qui a ramassé des ragots en Russie et ailleurs), puis divulguée à la presse.

Avant même de déclencher une enquête officielle en juillet 2016, le directeur du FBI, dont la femme et la fille sont des militantes démocrates qui ont participé à la Marche des femmes contre Trump le lendemain de son élection, a placé au moins un si ce n’est deux espions à l’intérieur de la campagne électorale de Trump pour rapporter à Obama ce qu’ils disaient, tout comme Nixon avait fait poser des micros à l’intérieur de la campagne électorale Démocrate pour écouter ce qu’ils disaient.

Pris en étau, le piège parfait 

  1. Hillary Clinton et la campagne démocrate ont commandé à Fusion GPS un dossier contre Trump qui a été décrit devant le Congrès comme « non vérifié et salace », et dont même le New York Times n’a pas voulu.
  2. Puis le FBI a envoyé une personne insoupçonnable, un diplomate australien qui par le plus grand des hasards a contribué à hauteur de 25 millions de dollars au financement de la fondation Clinton, appâter George Papadopoulos, un collaborateur de base de la campagne Trump, pour le pousser à la faute et à faire des déclarations compromettantes, alors qu’il était, en même temps, « travaillé » par une taupe du FBI, Stefan Halper, également professeur à l’université de Cambridge.
  3. Pendant ce temps, le département de la Justice d’Obama présentait des preuves douteuses ainsi que le faux dossier Steele pour obtenir d’un juge d’une cour spéciale, un mandat FISA de contre-espionnage pour mettre la campagne sur écoute au travers de Carter Page, un des conseillers politique étrangère de la campagne Trump.
  4. L’espion du FBI Stefan Halper s’était déjà, parallèlement, « lié d’amitié » avec Carter Page.
  5. Stefan Halper a ensuite réussi à gagner la confiance de la Maison-Blanche, et fut même félicité en 2017 pour son rapport sur les pratiques commerciales de la Chine, et selon Politico, a tenté d’obtenir un poste à responsabilité dans le gouvernement Trump.
  6. James Comey a manœuvré pour faire nommer un enquêteur spécial aux pouvoirs illimités dans le but de faire destituer Donald Trump.
  7. Robert Mueller, un proche, a été nommé, et il a formé un groupe de 16 agents et avocats Démocrates ou anti-Trump pour conduire une enquête « indépendante et neutre ». 

Découverte du pot aux roses – l’administration Obama exposée

James Comey avait chargé Peter Strzok, un haut responsable du FBI qui déteste Trump et soutient Hillary, de l’enquête sur le scandale du serveur email privé Hillary Clinton, puis de l’enquête contre Trump.

Nous allons empêcher Trump d’être président

« Nous allons empêcher Trump d’être président » est un des messages que l’inspecteur général Michael Horowitz a découvert en passant en revue le comportement du FBI dans les deux enquêtes.

Horowitz a documenté dans son rapport le parti pris pro-Clinton très fort des agents chargés d’enquêter sur l’utilisation illégale par elle d’un serveur privé, ce qui explique pourquoi elle a bénéficié d’un grand nombre d’irrégularités de procédures, des douceurs des enquêteurs, et a été innocentée des graves délits qu’elle a commis.

Il a constaté que les mêmes agents ont été chargés d’enquêter contre Trump, et à l’inverse, se sont acharnés contre lui.

Et il a publié les preuves dans un dossier de 500 pages que les médias ont enterré, en fabriquant un scandale au sujet des migrants mineurs séparés de leurs parents – une procédure qui existait sous Obama sans jamais aucune réaction de leur part.

Les agents du FBI ont agi avec une partialité et une animosité sans précédent contre le Président Trump pour savoir s’il y a eu collusion entre Trump et la Russie. Ils n’ont rien trouvé.

 

L’année du boomerang

Comme Hillary Clinton n’a pas été élue, elle n’a pas été en mesure d’étouffer le double scandale : celui qui a entaché l’enquête sur son serveur privé, et celui sur la fabrication du dossier russe. Comme ils étaient certains à 90% – selon les sondages – que Clinton serait élue, les coupables n’ont pas pris le soin d’effacer les traces de leurs magouilles.

La combinaison de ces deux facteurs explique que le scandale est en train de se retourner contre les Démocrates sous les yeux du public américain.

James Comey, directeur du FBI ; Andrew McCabe, sous-directeur du FBI ; James Rybicki, chef de cabinet ; James Baker, avocat général du FBI ; Lisa Page, avocate du FBI et agent de liaison d’Andrew McCabe ; Peter Strzok, directeur-adjoint du département du contre-espionnage, étaient les principaux acteurs des enquêtes sur le serveur d’email privé de Clinton et la collusion entre la Russie et Trump.

  • James Comey a divulgué des informations à la presse et a été renvoyé du FBI. Il fait l’objet d’une enquête du département de la Justice sur sa conduite durant les années Obama.
  • Andrew McCabe a menti sous serment, il a été renvoyé du FBI la veille de son départ en retraite, et le département de la Justice a recommandé des poursuites criminelles contre lui.
  • James Rybicki a démissionné du FBI.
  • James Baker a quitté le FBI après avoir été démis de ses fonctions.
  • Lisa Page a démissionné du FBI après avoir été retirée de l’enquête contre Trump et réassignée à d’autres tâches.
  • Peter Strzok a été démis de son poste au sein du groupe des enquêteurs de Robert Mueller, et il vient d’être « escorté » hors du bâtiment du FBI.
  • Philip Allen Lacovara, le procureur général chargé du Watergate, a déclaré la semaine dernière au Washington Post que Mueller devrait boucler son enquête et passer à autre chose :

 » Mueller doit avoir assez d’informations pour décider s’il y a lieu de porter d’autres accusations liées à la Russie. Il est temps d’agir sur les éléments restants et de conclure les choses en présentant promptement tout acte d’accusation qui pourrait être justifié. »

 

Le Président Trump a promis de nettoyer le marécage. Le nettoyage a commencé.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Sources :

http://thehill.com/opinion/white-house/390228-london-bridges-falling-down-curious-origins-of-fbis-trump-russia-probe
http://dailycaller.com/2018/03/06/australian-ambassador-clinton-foundation-fbi-trump-russia-probe/
https://www.nationalreview.com/2018/01/steele-dossier-fusion-gps-glenn-simpson-trump-russia-investigation/
https://www.politico.com/story/2018/05/31/stefan-halper-white-house-trade-615891
https://www.washingtontimes.com/news/2018/may/21/stefan-halper-suspected-fbi-informant-trump-campai/
https://nypost.com/2018/06/18/watergate-prosecutor-says-mueller-should-wrap-up-now-and-other-commentary/


BORIS JOHNSON ET LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA GRANDE BRETAGNE !

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Source : BuzzFeed News, Alex Spence, 07-06-2018

« J’admire de plus en plus Donald Trump. Je suis de plus en plus convaincu qu’il y a de la méthode dans sa folie. »

Simon Dawson / Getty Images

 

 

 
29.juin.2018// Les Crises
 

“Laissez Trump s’occuper du Brexit” : Un enregistrement explosif de Boris Johnson sur la politique étrangère de la Grande-Bretagne

 

Theresa May profitera du sommet du G7 au Canada pour proposer une nouvelle « unité de réaction rapide » internationale pour faire face aux cyberattaques et assassinats russes, a révélé le secrétaire aux affaires étrangères Boris Johnson à un groupe restreint de militants conservateurs lors d’un dîner privé mercredi soir.

 

BuzzFeed News a obtenu un enregistrement audio d’un rassemblement à huis clos à l’Institute of Directors de Londres [sorte de club de chefs d’entreprises, NdT], où Johnson a gratifié une vingtaine de conservateurs d’une évaluation imprudente de nombreux aspects de la politique étrangère du Royaume-Uni – et de ses idées personnelles sur le Brexit, Donald Trump et Vladimir Poutine.

 

Dans une conversation qui a duré plus d’une heure, Johnson a révélé aux membres de Conservative Way Forward – un groupe de campagne Thatchérien – qu’il avait parlé plus tôt ce jour-là à Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, de la situation en Corée du Nord.

Les Américains veulent que la Grande-Bretagne « utilise [son] expertise nucléaire pour démanteler le missile nucléaire de Kim Jong Un », a révélé Johnson. « C’est ce qu’il m’a demandé de faire aujourd’hui ».

Johnson a fait l’éloge de Trump, a averti que la Chine allait « essayer de nous arnaquer », et a déclaré que Poutine était gêné que l’économie de la Russie soit désormais moins forte que celle de l’Australie.

 

Boris Johnson discute de la façon dont Donald Trump aborderait les négociations du Brexit pour la Grande-Bretagne.

Au sujet du Brexit, Johnson a donné un aperçu remarquablement franc des arguments qui ont cruellement divisé le cabinet de May.

À l’heure du dîner, le reste de Westminster était saisi par les conjectures émises quant à l’avenir par d’autre pro-Brexit David Davis, mais Johnson a révélé aux militants qu’il était, lui aussi, très préoccupé par l’orientation des pourparlers.

Johnson a souligné qu’il ne transigerait pas sur les modalités définitives du traité concernant les futures relations économiques pour la Grande-Bretagne, mais il a déclaré que les partisans du Brexit risquaient d’aboutir à un accord bien moins favorable qu’ils ne l’avaient espéré.

Le gouvernement est tellement effrayé par les perturbations économiques à court terme qu’il risque de gâcher les opportunités offertes par le Brexit, a-t-il dit. Il a tourné en ridicule les préoccupations concernant les perturbations aux frontières les qualifiant de « pur bogue du millénaire » et a déclaré qu’il était « incroyable » que la frontière de l’Irlande du Nord soit devenue un obstacle dans les négociations.

Johnson était le conférencier principal lors de la réception d’été de Conservative Way Forward [un des mouvements du Parti Conservateur nostalgique de l’époque Thatcher, NdT] à l’Institut des directeurs, mercredi soir. Parmi les autres députés conservateurs présents, mentionnons Conor Burns et Priti Patel, l’ancienne secrétaire au développement international.

 

Vers 20h30, un groupe d’une vingtaine de personnes triées sur le volet s’est rendu dans une salle privée pour un dîner. Pendant plus d’une heure, le secrétaire d’État aux affaires étrangères a répondu de manière exubérante et décomplexée aux questions des militants et a procédé à une évaluation des questions stratégiques et politiques les plus urgentes auxquelles le gouvernement britannique est confronté. Burns était également présent à ce dîner privé.

 

Interrogé au sujet de Donald Trump, Johnson a émis un avis positif sur le président américain et a même plaisanté en disant qu’il ne verrait pas d’inconvénient à ce que ce soit lui qui dirige les négociations sur le Brexit.

« J’admire de plus en plus Donald Trump » a déclaré Johnson. « Je suis de plus en plus convaincu qu’il y a de la méthode dans sa folie ».

« Imaginez Trump s’occupant du Brexit », a dit Johnson. « Il se donnerait à fond… il y aurait des crises de toutes sortes, de la pagaille. Tout le monde penserait qu’il est devenu fou. Mais en fait, il se pourrait qu’il arrive à bon port. C’est une très, très bonne idée ».

Passant en revue les menaces et les opportunités pour la politique étrangère Britannique, Johnson a déclaré qu’il souhaitait une approche « beaucoup plus vigoureuse » de la diplomatie britannique.

Interrogé sur la Russie, il a déclaré que le Royaume-Uni prenait la tête de la lutte contre les manœuvres hostiles dirigées par le Kremlin contre d’autres pays.

« [Vladimir] Poutine éprouve une profonde honte que le pays dont il est dirigeant ait vu son importance à ce point réduite au niveau mondial », a déclaré M. Johnson.

« Quand j’étais enfant, la Russie comptait vraiment. Aujourd’hui son économie est de la taille de celle de l’Australie. D’accord, elle a beaucoup d’armes nucléaires, mais son importance réelle dans le monde est grandement [diminuée]. Poutine est un revanchard. Il veut créer des problèmes. Il veut contrarier les gens comme nous ».

En réaction, le reste du monde doit rester « très déterminé », a dit M. Johnson.

Il a dit aux militants que May mettrait en avant un nouveau plan lors du G7 au Canada pour faire face à l’agression du Kremlin.

« Vendredi, Theresa May sera à Charlevoix au Canada pour le G7 », a déclaré le secrétaire d’État aux Affaires étrangères. « Elle proposera un plan britannique qui bénéficiera d’un soutien global pour mettre sur pied une unité d’intervention rapide afin d’identifier les agissements malveillants de la Russie… qu’il s’agisse de cyberguerre ou d’assassinats, pour les dénoncer et les identifier ».

« L’un des problèmes, c’est que la Russie est très bonne pour répandre la violence », a-t-il poursuivi. « Ils sont excellents pour ça. Nous devons réussir à les démasquer et à les dénoncer ».

Downing Street n’a pas souhaité commenter le projet d’unité d’intervention rapide. Une source d’un autre pays du G7 a confirmé que la proposition serait discutée lors du sommet, même si elle ne mentionnerait pas spécifiquement la Russie.

À la question de savoir si la Chine était un allié ou une menace, M. Johnson a répondu : « La Chine est un concurrent. La Chine est un concurrent, mais un concurrent dont la croissance et la puissance en plein développement peuvent être utilisées à notre avantage ».

Il a ajouté : « Nous devons nous rapprocher de la Chine sur le plan diplomatique, la traiter comme notre ami et notre partenaire, mais aussi reconnaître qu’il s’agit d’un concurrent sur le plan commercial. Et ils essaieront de nous rouler ».

Johnson a averti que les entreprises technologiques chinoises allaient détrôner les géants de la Silicon Valley et devenir les plus puissantes du monde. « Les Américains dirigent le monde de la technologie depuis des décennies. Microsoft, Google, Apple, tout ça – nous sommes habitués à ce qu’ils gagnent. Mais non.

Ce sont les Chinois qui sont en passe de gagner. Ils ont la 5G. Ils ont trouvé un moyen. C’est par l’intermédiaire du système chinois et non du système américain qu’un jour on recevra des trucs sur nos gadgets . Il faut faire attention à ça ».

Au sujet du désarmement de la Corée du Nord, Johnson a dit : « Bien sûr, nous devons aider les Américains à le faire… Je viens de parler à Mike Pompeo, mon homologue au département d’État américain. Ce qu’ils attendent de nous, c’est que nous utilisions notre expertise nucléaire pour démanteler le missile nucléaire de Kim Jong Un.

C’est ce qu’il m’a demandé de faire aujourd’hui ».

Johnson a dit qu’il « adorerait » visiter la Corée du Nord, il est convaincu que le Royaume-Uni exerce une influence là-base. Mais il a dit qu’il ne prévoyait pas de visite dans l’immédiat.

Au sujet de Brexit, Johnson a dit aux militants conservateurs que les pourparlers approchaient d’un « moment de vérité ».

« Je ne vais pas vous le cacher », a dit Johnson aux militants. « Il y a un débat en cours ».

Le Brexit se produira, « et je pense que ce sera irréversible », a dit Johnson. Mais il a ajouté : « Le risque, c’est que ce ne soit pas celui que nous voulons ».

Boris Johnson décrit ses craintes d’un mauvaise accord sur le Brexit.

Il y a de fortes chances pour que la Grande-Bretagne se retrouve avec un accord qui viole de nombreuses « lignes rouges » des partisans du Brexit, le contraignant à rester « un satellite de l’UE, dans l’union douanière et, dans une large mesure, toujours dans le marché unique », a dit M. Johnson.

« Donc, nous ne bénéficierions pas vraiment d’une complète liberté en matière de politique commerciale, de tarifs douaniers ou de cadre réglementaire ».

Ce résultat a été poussé en particulier par le Ministère des finances, qui, selon Johnson, était « fondamentalement le cœur du mouvement anti-Brexit ». Cela signifierait que le Royaume-Uni quitterait l’UE sans pour autant reprendre le pouvoir sur ses propres affaires.

Clarifiant ses propres lignes rouges, M. Johnson a déclaré qu’il serait prêt à accepter de rester proche de l’UE même après mars 2019, date à laquelle le Royaume-Uni quittera officiellement l’UE, mais qu’il serait inflexible sur les conditions définitives de la future relation.

 

Boris Johnson accuse le Ministère des Finances d’être « le cœur du mouvement anti-Brexit ».

« Je serai disposé à accepter des compromis sur la durée, mais pas sur l’objectif final », a déclaré le secrétaire d’État aux militants.

Les anti-Brexit du gouvernement sont tellement inquiets du risque de perturbation dans l’après Brexit immédiat qu’ils ne voient pas les avantages à long terme, a dit M. Johnson.

« Ce qu’ils ne veulent pas, ce sont des tensions aux frontières. Ils ne veulent pas que l’économie soit ébranlée. Du coup, ils sacrifient tous les gains à moyen et à long terme par crainte de perturbations à court terme. Vous voyez ce que je veux dire ?

Les gens sont tellement terrifiés par le risque de perturbations à court terme qu’ils sont devenus des loques tremblotantes ».

« Ils sont terrifiés par ces bêtises », a dit Johnson. « C’est du charabia ».

Johnson a riposté avec véhémence aux mises en garde contre le chaos qui serait provoqué par les retards aux frontières de la Grande-Bretagne, dont une analyse du Ministère des finances indiquant que les perturbations à Douvres pourraient entraîner des pénuries de denrées alimentaires et de médicaments si le Royaume-Uni ne parvenait pas à un accord.

Il y aurait des perturbations, a dit Johnson. « Oui, bien sûr. Il y aura quelques nids de poule sur la route ».

Mais les avertissements ont été exagérés.

Les « prophéties de malheur » au sujet de la désorganisation des douanes sont du « pur bug de l’an 2000 », a dit Johnson, en faisant référence à l’hystérie au moment du changement de millénaire.

« Tous les avions qui se crashent. C’est absolument absurde ».

 

Johnson rejette les préoccupations relatives à la perturbation des douanes qu’il compare au « bug de l’an 2000 ».

« On est au 21e siècle », a poursuivi Johnson. « Vous savez, quand j’étais maire de Londres… Je pouvais dire où était chacun d’entre vous après avoir validé sa carte de transports en commun sur une de ces bornes qu’on trouve dans les stations de métro. L’idée qu’on ne puisse pas suivre les mouvements de marchandises, c’est absurde ».

Et d’ajouter : « A moins de procéder à un vrai changement, d’avoir le courage d’opter pour la politique d’indépendance, vous n’obtiendrez jamais les avantages économiques du Brexit. Vous n’obtiendrez jamais les avantages politiques du Brexit ».

Il a déclaré que la polémique sur les différentes options pour la frontière de l’Irlande du Nord avait été complètement disproportionnée.

« C’est si petit et il y a si peu d’entreprises qui franchissent cette frontière régulièrement, c’est incroyable que nous acceptions que ce point dicte les débats. Nous acceptons que l’ensemble de notre programme soit déterminé par cette sottise ».

M. Johnson a déclaré que la solution technique pour les postes de douane préconisée par les pro-Brexit au sein du cabinet et connue sous le nom de « simplification maximale », était viable.

« Concentrez-vous sur une simplification maximale », a dit Johnson. « C’est ce que nous voulons. Résoudre le problème technique. Nous pouvons facilement trouver une solution qui nous permette d’avoir des échanges commerciaux avec le moins de frictions possibles… avec nos amis et partenaires du continent tout en étant en mesure de conclure des accords de libre-échange. Ce n’est pas inimaginable ».

Johnson n’était pas d’accord avec l’affirmation du directeur de HMRC [Her Majesty’s Revenue and Customs, Recettes et Douanes de Sa Majesté, organisme de collecte de taxes et redevances, NdT] selon laquelle la « simplification maximale » coûterait jusqu’à 20 milliards de livres sterling à l’économie britannique, en ajoutant des contrôles frontaliers supplémentaires pour les entreprises.

« Non, nous ne pensons pas que ce soit réaliste du tout. C’est 10 ou 20 fois trop élevé », dit-il.

La Commission européenne négocie âprement pour tenter de prouver aux 27 autres États membres que cela ne vaut pas la peine d’essayer de partir, a déclaré M. Johnson aux militants.

« Je pense que Theresa va entamer une phase au cours de laquelle nous serons beaucoup plus combatifs avec Bruxelles », a-t-il dit.

« Il faut admettre qu’un désastre est possible. OK ? Je ne veux pas que quiconque se mette à paniquer pendant la crise. Pas de panique. Pro bono publico, pas de fichue panique. Tout va bien se terminer ».

 

Alex Spence est correspondant politique en chef de BuzzFeed News, est basé à Londres.

 

 

 

Source : BuzzFeed News, Alex Spence, 07-06-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

ÉTATS-UNIS: 50 MILLIONS D' AMÉRICAINS DANS LA PAUVRETÉ ..... TRIBUNE LIBRE !

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L’économie Potemkine des États-Unis : en fait, 50 millions d’Américains vivent dans la pauvreté

 
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L’économie Potemkine des États-Unis : en fait, 50 millions d’Américains vivent dans la pauvreté

Par Marc Rousset ♦

 

Économiste,
Ancien haut dirigeant d’entreprise.

Les médias ne font que parler du faible taux de chômage et d’une brillante situation économique, bancaire et boursière aux États-Unis, mais 51 millions de ménages américains sont en très grande difficulté.

43 % ont un niveau de vie inférieur à celui des classes moyennes ; 16 millions des ménages sont pauvres et 35 millions sont classifiés « Alice », c’est-à-dire ayant peu d’actifs et de revenus, même s’ils ont un emploi.

La pauvreté aux USA

En fait, 50 millions d’Américains vivent dans la pauvreté. 95 millions d’Américains aptes au travail ne font pas partie de la population active. Le chiffre officiel du chômage est de 4 %, mais le chiffre réel est plus proche des 20 % comme je l’expliquais dans ces colonnes en novembre 2017.

 

66 % des Américains gagnent moins de 20 dollars de l’heure. Seule une petite minorité a bénéficié de l’expansion de crédit et de l’impression monétaire.

Dès l’université, les étudiants ont une dette moyenne de 35.000 dollars pour couvrir leurs frais de scolarité. Près de 50 % des Américains éprouvent des difficultés financières. Les défauts de 5,9 % sur les cartes de crédit pour les petites banques sont plus élevés que pendant la crise de 2008.

 

On retrouve, aux États-Unis, le drame des conséquences du libre-échange mondialiste qui a vu dans les pays développés le pouvoir d’achat des citoyens stagner depuis un quart de siècle tandis que l’essentiel des gains de la croissance était capté par 1 % de la population (22 % des revenus et 35 % du patrimoine des ménages aux États-Unis).

L’économiste Branko Milanović, de la Banque mondiale, a mis en évidence ce phénomène avec son fameux graphique de « la courbe de l’éléphant » : les 1 % les plus riches sont encore plus riches, la classe populaire des vieux pays riches a stagné tandis que les classes moyennes indiennes et chinoises se sont enrichies et que la pauvreté a reculé dans le monde.

La dette fédérale publique des États-Unis double, en fait, tous les dix ans pour éviter une récession et garantir une croissance faible de 2 % (5.500 milliards de dollars en 1998, 10.000 milliards en 2008, 21.000 milliards en 2018) tandis que cette dette passait de 60 % du PIB, en 1998, à 107 %, en 2018.

Et à l’horizon de cinq ans, en 2023, suite à la politique de Trump (diminution de la fiscalité et hausse des dépenses publiques), les États-Unis seront la seule économie au monde dont la dette publique aura encore augmenté par rapport au PIB, pour atteindre environ 115 %.

Selon les experts du Congressional Budget Office, le déficit public américain se montera à 981 milliards de dollars en 2019, pour dépasser 1.000 milliards dès 2020.

 

Quant au seul service de la dette américaine, il s’achemine aussi vers un montant record dans le monde de 3,5 % du PIB.

Les logements insalubres

La question se pose de savoir qui va vouloir encore acheter de la dette américaine. La Fed a prévu de diviser la taille de son bilan par deux au rythme de 50 milliards par mois, afin qu’il passe de 4.500 milliards de dollars à 2.200 milliards d’ici 2022. Par conséquent, la Fed sera vendeuse nette d’obligations américaines et la dette nouvellement issue devra trouver preneur sur le marché.

Les investisseurs étrangers, qui détenaient 6.300 milliards de dollars de dettes en 2017, se sont mis en grève en 2014 tandis que la Chine et le Japon sont vendeurs nets depuis 2011 et 2015, que la Russie a vendu la moitié de son portefeuille d’obligations américaines, d’où le très grand risque de remontée des taux d’intérêt avec les investisseurs institutionnels et les particuliers américains, comme seuls acheteurs, et donc de krach à Wall Street.

 

La réduction du bilan de la Fed ne sera donc pas un événement aussi barbant que de « regarder de la peinture sécher » face aux dangers pour l’Amérique, les pays émergents et l’Europe de la remontée des taux d’intérêt à long terme.

 

IL est donc probable que la réduction du bilan de la Fed s’arrêtera, en 2019 ou 2020, à 3.700 milliards de dollars.

 

Et pour les taux d’intérêt à court terme, il est tout aussi improbable que la Fed les augmentera encore de quatre fois, de 0,25 % pour atteindre le chiffre de 3 % en juin 2019, afin de disposer d’une marge de sécurité en cas de krach, arrêt de création d’emplois, inflation moins forte que prévue.

Bref, même aux États-Unis, la situation n’est pas aussi brillante que certains voudraient nous le faire croire.

 

Source   https://metamag.fr/2018/06/29/

SYRIE ; AMNESTY INTERNATIONAL ET SES APPELS À LA GUERRE ! SILENCE RADIO ???

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Amnesty International et ses appels à la guerre

 

Publié le 23 Mars 2018 sous le titre Amnesty International: Trumpeting for War

Traduit de l’anglais par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur info 

 

Chacun devrait être sidéré par les premiers paragraphes du communiqué de presse d’Amnesty International  :

Alors que la Syrie est ravagée par la guerre depuis sept ans, Amnesty International demande à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et d’agir de toute urgence pour mettre un terme aux souffrances de millions de Syriens et à l’offensive meurtrière menée contre les civils assiégés dans la Ghouta orientale et à Afrin.

La communauté internationale s’est montrée incapable de prendre des mesures concrètes pour protéger la population syrienne, ce qui a permis à toutes les parties au conflit, et surtout au gouvernement syrien, de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en toute impunité, souvent avec l’appui de puissances étrangères, notamment la Russie.

Chaque année, nous pensons qu’il est impossible que les belligérants infligent de nouvelles souffrances aux civils et pourtant, chaque année, ils nous prouvent le contraire, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International. [1]

Il s’agit clairement d’un appel à la guerre; il apparaît ici qu’Amnesty International appelle l’OTAN à lancer une campagne de bombardements identique à celle de 2011 en Libye.

Il n’y a aucune ambiguïté sur qui Amnesty fait porter la culpabilité et devrait être frappé par cette campagne de « bombardement humanitaire ». Avant de parler de cette autre guerre Etats-Unis/ OTAN, il convient d’analyser le nombre de fois où Amnesty International s’est impliquée en faveur de la propagande de guerre à la veille de conflits. Il est aussi utile de passer en revue les différents rapports d’Amnesty sur la Syrie, et de les mettre en comparaison avec les rapports établis sur d’autres pays de la région.

 

Un triste bilan

Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty International intervient en faveur d’une campagne de propagande devant conduire à la guerre.

Quelques exemples :

Avant l’invasion américaine visant à expulser les Irakiens du Koweït, le Président de l’époque, Georges Bush père, avait brandi sur un plateau de TV un rapport d’Amnesty International affirmant que des soldats irakiens avaient sorti des nourrissons de leurs couveuses. Bel exemple de participation volontaire  à la diffusion d’un canular – lui-même produit par une agence de Relations Publiques ayant pignon sur rue.

Dans les mois qui ont précédé l’attaque menée par les Etats-Unis et l’OTAN contre la Serbie, la branche américaine d’Amnesty a organisé la tournée de deux femmes croates dans vingt-cinq villes pour qu’elles racontent le calvaire qu’elles avaient enduré dans un camp; il s’est avéré que l’une de ces deux prétendues victimes de viol était en réalité une importante responsable de la propagande croate, conseillère du président Tudjman, qui s’était déjà fait connaître pour ses talents de comédienne. [2]. Dans ce cas aussi, le canular émanait d’une importante agence de Relations Publiques.

L’absence de couverture par Amnesty International des grands crimes de guerre d’Israël est également stupéfiant. [3]  Le rôle joué par l’organisation revient toujours à dénaturer et minimiser les critiques portées contre les guerres de l’occupant et les souffrances et les sévices qu’elles font subir aux Palestiniens (voir précisions ci-dessous). Amnesty International-Israël a servi d’agent de propagande en manipulant ses rapports sur les « droits de l’homme » dans un sens favorable à Israël [4]. De son côté Amnesty-Londres s’abstient de tout commentaire sur les manipulations opérées par leurs camarades d’Amnesty-Israël.

En 2012, sous prétexte d’agir pour les droits des femmes en Afghanistan, la branche américaine d’Amnesty, a placardé des affiches publicitaires soutenant les actions de l’OTAN « Laissons faire le progrès». De la pure propagande interventionniste pro-OTAN. [5]

La branche française d’Amnesty a été instrumentalisée pour diffuser de la propagande anti-Libye avant le bombardement de ce pays par les forces de l’OTAN en 2011 [6].

On pourrait hélas ajouter bien d’autres exemples à ce sinistre bilan.

 

Pas de vocation anti guerre

On s’attendrait à ce qu’une organisation militant pour les Droits de l’homme soit viscéralement opposée à la guerre; or de fait, Amnesty privilégie les interventions pseudo humanitaires, et même les « bombardements humanitaires » [7].

Autrefois, lorsqu’on interrogeait l’un de ses responsables sur les positions contre nature et équivoques d’Amnesty sur les guerres, il rétorquait que « l’organisation n’avait pas vocation à être pacifiste ».

Ce qui n’a pas empêché celle-ci de recevoir le Prix Nobel de la Paix – récompense imméritée puisque ce prix est normalement destiné à ceux qui s’opposent fermement aux guerres. Dans le cas de la Syrie, Amnesty a renoncé à son couplet sur sa « vocation au pacifisme » et l’a remplacé par un couplet appelant activement à la guerre.

Notons son usage plus que douteux du « Plus jamais ça » au sujet de sa position vis-à-vis des crimes de masse ; en réalité « plus jamais ça » évoque l’holocauste et incite ici à la guerre.

 

La Syrie aujourd’hui

Actuellement [mars 2018 à la Ghouta, ndlr], le gouvernement syrien fait reculer les djihadistes qui avaient réussi à s’installer dans un secteur proche de Damas. Aucun gouvernement ne pourrait tolérer qu’une partie de sa capitale, soit maintenue sous contrôle djihadiste, une zone d’où partent des tirs de mortier sur le reste de la ville, et qui est vitale pour le contrôle de l’approvisionnement en eau de Damas.

Qu’adviendrait-il si des djihadistes s’emparaient de Arlington en Virginie, et s’en servaient pour bombarder le centre-ville de Washington [ou de Paris, ndlr] ? La réponse coule de source.

Or, pour un ensemble de raisons, Amnesty International refuse au gouvernement syrien le droit de se défendre et l’accuse au contraire d’avoir « mené un siège illégal (celui de la Ghouta) depuis six ans ». Grotesque !

Il est frappant de constater que, ni dans ses rapports, ni dans ses communiqués de presse récents, Amnesty ne discute ni ne met en question la nature des groupes armés qui combattent en Syrie, Pourtant, les combattants que Washington qualifie de « modérés » sont composés par des groupes d’individus peu recommandables. La plupart d’entre eux sont des djihadistes ; une bonne partie d’entre eux sont des Saoudiens (A noter que les prisonniers politiques et de droit commun saoudiens se voient offrir la possibilité d’échapper à la prison s’ils acceptent de partir combattre en Syrie).

 

Tout ce petit monde est armé/formé/financé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Emirats, l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar [encadrés activement par la France, ndlr], à hauteur de la coquette somme de 12 milliards de dollars. Le dernier ambassadeur américain en Syrie, a déclaré que la contribution américaine s’élevait au moins à 12 milliards de dollars [8]; ce montant ne tient pas compte des financements de l’Arabie Saoudite et des autres Etats de la région. Gareth Porter a estimé que la quantité d’armes livrées aux djihadistes était suffisante pour équiper une armée régulière [9].

Curieusement, ces gangs de djihadistes armés sont rarement mentionnés dans les évaluations fournies par Amnesty sur la situation en Syrie. Dans la région de la Ghouta, les djihadistes sont (principalement) affiliés au front al-Nosra (ou l’une de ses variantes rebaptisées) ; ce groupe, qui est une ramification d’al-Qaïda, est connu pour son idéologie extrémiste. Cette information n’apparaît aucunement dans les communiqués d’Amnesty International.

Le portrait qu’Amnesty fait du gouvernement syrien est toujours celui d’un gouvernement en guerre contre son peuple – assiégeant Alep, la Ghouta, etc, et interdisant à la population de partir.

 

Après avoir condamné la libération d’Alep par le gouvernement syrien, Amnesty s’est abstenue au moment de la libération d’interviewer ceux qu’elle qualifiait de victimes. Quand elle l’a fait – en préservant systématiquement l’anonymat de la personne interrogée – c’était toujours pour souligner la terreur que le gouvernement Assad leur inspirait.

Or, ce gouvernement, même critiquable, n’en a pas moins un soutien populaire considérable et continue de barrer la route au projet djihadiste de détruire la Syrie et de soumettre son pays à un nettoyage ethnique. .

 

Il y a ici « deux poids deux mesures »

Concernant les crimes d’Israël, Amnesty est assez prudente dans son langage et ses recommandations.

Et assez timorée dans son utilisation de termes tels que « crimes de guerre » ou « crimes contre l’humanité ». Il n’est fait virtuellement aucune allusion à ces derniers ; ou, lorsqu’ils sont mentionnés, c’est avec des qualitatifs destinés à en amortir la portée (principales expressions utilisées : « prétendu », « pourraient être interprétés »).

Ces accusations, prudemment distillées contre Israël, sont en revanche adressées sans hésitation aux Palestiniens – Amnesty restant déterminée à imputer les crimes « aux deux parties ». Le reproche le plus sévère adressé par l’organisation à Israël est seulement « le manque de proportionnalité » de ses actions.

Aucun appel n’est adressé à la communauté internationale pour qu’elle s’y oppose et dise « plus jamais ça… ». On se demande ce qu’Amnesty a à dire sur le blocus israélien de Gaza, dont la population a été soumise à une « diète forcée », plongeant plus de 2 millions de personnes dans une situation dramatique.

Mais sur ce sujet, silence radio, pas d’appel incitant la « communauté internationale » à réagir ; pas d’accusation de « crimes contre l’humanité… ».

La position d’Amnesty est radicalement différente.

Dans le communiqué de presse évoqué plus haut, Amnesty accuse clairement la Syrie et la Russie de commettre des « crimes de guerre » et des « crimes contre l’humanité ». Et insinue, si cela est avéré, que les autres Etats ont pour obligation d’agir et d’intervenir. L’organisation ne réclame aucune enquête, mais exhorte à l’intervention.

Concernant le dossier israélien, les crimes commis sont pour les deux parties ; mais dans le cas de la Syrie, c’est uniquement le gouvernement syrien qui est présumé coupable.

Or, on sait qu’il est extrêmement difficile de déloger des djihadistes retranchés et armés qui se servent des habitants comme de boucliers humains. Les djihadistes sont retranchés dans les écoles [10] et les hôpitaux ; et quand des actions sont entreprises pour les en faire sortir, les soutiens d’Amnesty manifestent leur réprobation.

Dans son dernier communiqué, Amnesty déclare : « Il faut également envoyer un message clair, qui mette les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devant leurs responsabilités, et les menaçant d’en référer au Procureur de la Cour Internationale de justice ».

C’est de bonne guerre. En 2002, on a demandé à Donatella Rovera, une enquêtrice d’Amnesty International travaillant au Moyen-Orient, pourquoi son organisation n’adressait pas une demande similaire quand cela touchait à Israël, pour que cet Etat soit poursuivi devant la Cour Internationale de Justice ou la Cour Pénale Internationale. Elle a répondu que ce n’était pas du ressort de son organisation [11].

Autre pays, autre protocole.

 

Des sources qui posent problème

Amnesty rapporte plusieurs déclarations d’habitants de la Ghouta, livrant de poignants récits sur leurs conditions de vie.

Tous ces récits rendant immanquablement le gouvernement syrien responsable de ces conditions difficiles insinuant que « comme beaucoup de Syriens, les travailleurs humanitaires ont exprimé leur profonde méfiance envers le gouvernement. » Ou encore : « Nous entendons des rumeurs de réconciliation, mais elles ne pourront jamais se concrétiser. Le gouvernement nous déteste ».

Et d’autres propos invérifiables. Mais de qui exactement émanent ces comptes rendus ? Amnesty International est-elle reliée en ligne directe avec les « Casques blancs » ?

L’organisation gagnerait à comparer ses propres communiqués précédant la libération d’Alep avec l’opinion des résidents depuis cette libération. Le fait que ces derniers soient soulagés et satisfaits de leur sort depuis le départ des djihadistes ne devrait-il pas inciter Amnesty à se poser des questions sur ces témoignages douteux que des sources anonymes lui ont transmis à propos de la Ghouta ?

 

D’autres exemples

De toute évidence Amnesty International ne veut surtout pas que l’on respecte le gouvernement syrien. La partialité des communiqués de presse qu’elle produit sur la situation en Syrie est flagrante ; c’est à peine si les djihadistes y sont mis en cause. Mais c’est dans sa présentation multimédia des prétendus sévices infligés dans la prison de Saydnaya que l’organisation s’est surpassée dans sa déformation des faits.

Là, sa méthodologie est clairement apparue :  se fonder sur des rumeurs, les amplifier de façon mélodramatique, les extrapoler et les exagérer [12]. Le reportage sur les Droits de l’homme cède la place à de la pure propagande. Le moment choisi pour diffuser ces soi-disant reportages est également discutable.

A la veille de discussions ou de pourparlers importants de réconciliation, Amnesty publie comme par hasard un rapport où le gouvernement syrien est présenté sous un jour inacceptable. Qui voudrait entamer des négociations avec un partenaire si peu recommandable ? 

Plusieurs autres rapports d’Amnesty sont ainsi tombés pile la veille de l’ouverture de tentatives de résolution du conflit.

Son dernier communiqué de presse a coïncidé avec une offensive importante du gouvernement syrien dans la Ghouta – illustrant à souhait la nature criminelle de ce dernier.

 

Les Droits de l’homme ne sont pas neutres

C’est Harvey Weinstein, le prédateur sexuel, qui, par son apport financier, a contribué à la création de la branche américaine d’Amnesty International [13].

Mais Weinstein n’a pas financé l’organisation pour les beaux yeux de ses enquêteurs. Certaines personnes investissent des fonds dans des organisations humanitaires pour influer sur la façon dont les sévices et les crimes sont rapportés.

Dans le cas de Weinstein, son ardente dévotion envers Israël explique certainement sa générosité. Car Amnesty est également utilisé à des fins de propagande par ses donateurs.

Intrinsèquement, les Droits de l’homme sont un concept un peu vague, et se prêtent à de parfaites manipulations.

La personne qui dirige l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) est un vendeur de meubles syrien établi à Coventry, une petite ville du Royaume-Uni.

Depuis son salon, il produit des rapports sur les toutes dernières atrocités, attaques chimiques et autres détails sordides permettant de ternir l’image du gouvernement syrien. Il contacte par téléphone ses mystérieuses sources, qui sont systématiquement des forces hostiles au gouvernement syrien.

Le résultat de cette activité menée par une seule personne passe ensuite dans la moulinette de BBC, CNN, The Independent, The Wall Street Journal … et autres principaux médias censés nous informer sur la situation en Syrie. Obtenir l’information de ses propres correspondants sur le terrain coûte cher, d’où la bonne aubaine que représentent ces rapports « humanitaires » tout ficelés et gratuits.

L’OSDH est-il fiable aux yeux d’Amnesty ? Amnesty devrait au moins ajouter quelques notes en bas de page à ces documents.

 

Une stratégie principale

Les Etats-Unis – et quelques-uns de leurs acolytes – se sont engagés depuis plusieurs décennies dans une stratégie de changements de régimes, que ce soit au Moyen-Orient, en Europe de l’Est ou en Amérique latine…

La formule habituelle consiste à créer des organisations citoyennes, telles que syndicats de journalistes, confréries d’avocats et de juristes, et de trier sur le volet quelques syndicats professionnels… sans oublier les organisations humanitaires. Une formation est ensuite dispensée à ces personnes, qui leur apprend à exercer un pouvoir politique réel en organisant de grandes manifestations, en manipulant les médias, en répandant des rumeurs et en déstabilisant le gouvernement en place – jusqu’à la prise de contrôle du Parlement. Cette stratégie se cache derrière les pseudo « révolutions de couleur ».

Elle a été tentée en Syrie [dès 2006, ndlr], avant qu’il y soit décidé de préalablement armer et organiser les djihadistes.

Ceux-ci sont soutenus par une machine de propagande ; les Etats-Unis [le Royaume Uni et la France, ndlr], développent aujourd’hui la plus grande campagne de désinformation et de propagande contre la Syrie [14].

Cette campagne vise à ternir l’image du gouvernement syrien, et à le priver de sa légitimité internationale et de ses soutiens. Les reportages sur les Droits humains jouent un rôle essentiel dans cette campagne. Il est évident que les rapports d’Amnesty International y jouent un rôle majeur. Elle a militarisé les Droits humains.

On assiste actuellement au vaste déploiement de navires de guerre américains en Méditerranée ; et l’État-Major russe craint que la Syrie ne devienne la cible d’une importante attaque de missiles de croisière. [15]

Il est possible que les forces russes soient également en ligne de mire. Si l’on associe ces faits avec la campagne de propagande sans précédent qui a eu lieu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni contre la Russie, une guerre imminente semble se profiler.

Dans la mesure où Amnesty International s’est toujours prêtée au jeu des précédentes campagnes de propagande à la veille de conflits, le contenu de son dernier rapport confirmerait que nous sommes à la veille d’un conflit majeur. Amnesty International est investie dans une campagne de propagande – toujours prête à applaudir lorsque les bombes humanitaires vont tomber.

____

Paul de Rooij, vit à Londres. Il peut être contacté ici proox@hotmail.com

 

 

Notes

[1] Syrie. Sept années de conflit : l’échec catastrophique de la …. 15 March 2018.

[2] Diana Johnstone y détaille la curieuse affaire de Jadranka Cijel. A noter qu’AI avait été informée de la non fiabilité du récit de ces deux femmes ; mais avait néanmoins continué la tournée. [ Diana Johnstone, Fools Crusade, 20 Sep 2002]

[3] J’ai rédigé plusieurs articles sur Amnesty dans Counterpunch. Le plus récent est intitulé : Amnesty International: Whitewashing Another Massacre, CounterPunch, 8 May 2015.

[4] Ces documents révèlent l’instrumentalisation de la branche israélienne d’Amnesty par le Ministère des Affaires étrangères dans les années 70: Uri Blau, Documents reveal how Israel made Amnesty’s local branch a front for the Foreign Ministry in the 70s, Haaretz, 18 March 2017.  Neve Gordon, Nicola Perugini, Israel’s human rights spies: Manipulating the discourse, Al-Jazeera Online, 22 March 2017.

[5] Ann Wright and Coleen Rowley, Amnesty’s Shilling for US Wars, ConsortiumNews, 18 June 2012.

[6] https://www.youtube.com/watch?v=6RnxJ6TvFZ0&feature=youtu.be  Also: Tim Anderson, The Dirty War on Syria, Global Research, 2016.

[7] Alexander Cockburn rapporte la présence d’Amnesty au cours d’une session du Département d’État cherchant à justifier « les bombardements humanitaires »: Those Incubator Babies, Once More? CounterPunch, April 1999.

[8] Ben Norton, US Ambassador Confirms Billions Spent On Regime Change in Syria, Debunking ‘Obama Did Nothing’ Myth, RealNews.com, 9 February 2018.

[9] Gareth Porter, How America Armed Terrorists in Syria, The American Conservative, 22 June 2017.

[10] Robert Fisk a rendu compte de ce fait dans plusieurs de ses articles. Dans“The Syrian hospital siege that turned into a massacre”, The Independent, 5 June 2015, il fait référence aux tunnels sous un hôpital. Il évoque aussi ce tunnel dans un autre article, mais cette fois dans une école.

[11] Israël ne relève pas de la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) et celle-ci ne peut rien intenter contre lui. Cette cour ne sert qu’à poursuivre des dirigeants africains.

[12] Une importante discussion avec Peter Ford, l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie: John Wight, The Problems With the Amnesty International Report, Sputnik News, 15 February 2017. Aussi Rick Sterling, Amnesty International Stokes Syrian War, ConsortiumNews, 11 February 2017.

[13]  Thomas Frank, Hypocrite at the good cause parties, Le Monde Diplomatique, February 2018

[14] Tim Anderson, The Dirty War on Syria, Global Research, 2016.

[15]  TASS, US preparing strikes on Syria, carrier strike groups set up in Mediterranean, 17 March 2018

FAITS DIVERS : L' ÉVASION SPECTACULAIRE DE REDOINE FAÏD !

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Faits divers

Complices lourdement armés, hélicoptère… La nouvelle évasion spectaculaire de Redoine Faïd

Redoine Faïd s'est évadé.
Redoine Faïd s'est évadé. | DR.

Le braqueur multirécidiviste et spécialiste des évasions Redoine Faïd s’est de nouveau illustré en s’échappant du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne, hier, dimanche 1er juillet. Il était toujours en fuite, ce lundi matin, malgré quelque 2 900 policiers et gendarmes à ses trousses. Son frère a été placé en garde à vue.

Redoine Faïd, condamné en avril en appel à 25 ans de prison pour le braquage raté qui avait coûté la vie en 2010 à la policière municipale Aurélie Fouquet, était incarcéré à Réau. Dimanche matin, il a pris la fuite. Une source policière a évoqué trois individus équipés d’armes lourdes. Le parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance des chefs d’évasion en bande organisée et d’associations de malfaiteurs. Il était toujours en fuite, ce lundi matin. Quelque 2 900 policiers et gendarmes sont mobilisés sur le territoire national pour tenter de le rattraper.

Le commando avait « sans doute repéré les lieux par le biais de drones », a affirmé, dimanche, la ministre de la Justice Nicole Belloubet. « Il y a quelques mois, les services de l’établissement avaient repéré des drones qui survolaient l’établissement », a indiqué Nicole Belloubet venue au centre pénitentiaire de Réau, en se disant toutefois « pas en capacité » de faire un lien formel avec l’évasion, a-t-elle expliqué au micro de franceinfo.

Un hélicoptère atterrit dans la prison

À 11 h 20, un hélicoptère, immatriculé en Belgique, s’est posé dans la cour d’honneur de la maison d’arrêt, qui n’est pas protégée par un filet, et trois hommes lourdement armés en sont sortis pour aller extraire Redoine Faïd du parloir où il se trouvait. On ignore pour l’heure s’il y a eu des échanges de tirs. « L’hélicoptère a été retrouvé à Gonesse » (Val d'Oise), situé à une soixantaine de km de la prison, et « un dispositif de recherche a été activé dans toute l’Ile de France », précise une source proche du dossier.

 

 

L’opération n’aurait duré « de quelques minutes » et n’a fait ni blessé ni otage, a-t-on appris auprès de l’administration pénitentiaire. L’hélicoptère serait parti de Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne), selon une source proche de l’enquête. Selon une source policière, le pilote de l’hélicoptère était un instructeur qui attendait un élève et qui a été pris en otage par les complices de Redoine Faïd. Il a ensuite été relâché, en état de choc.

Il était au parloir avec son frère

Au moment de l’intervention de ses complices, Redoine Faïd était au parloir où il discutait avec son frère Brahim. Armés de kalachnikov, deux des membres du commando ont neutralisé les caméras avec des fumigènes et utilisé une disqueuse (outil électrique portatif sur lequel est monté un disque abrasif) pour faire sauter les barrières de protection.

 

L'hélicoptère avec lequel Redoine Faïd a pu s'échapper. | AFP

 

L’évadé et ses trois complices se sont ensuite engouffrés dans une voiture avant de s’évaporer dans la nature. Selon le journal Le Parisien, le groupe aurait pris la direction de l’autoroute A1 et indique qu’une Renault noire aurait été retrouvée brûlée à Aulnay-sous-Bois et pourrait être liée à cette affaire. Toujours selon cette course, les fugitifs seraient ensuite grimpés à bord d’une camionnette société.

 

L'évasion de Rédoine Faïd de la prison de Réau | Visactu

 

Le frère a été placé en garde à vue, a appris France Inter de sources judiciaires.

Dangerosité du fugitif

 

La police judiciaire a été saisie et « tous les moyens sont mobilisés pour localiser le fugitif », indique une source au ministère de l’Intérieur. Les unités territoriales de la police et de la gendarmerie « ont été immédiatement alertées des faits » et « des dispositifs coordonnés de contrôle et d’interception sont mis en place, qui tiennent compte de la dangerosité du fugitif et de ses possibles complices ».

 

La prison de Réau en Seine-et-Marne. | AFP

 

Selon Jean-François Forget, secrétaire général syndicat pénitentiaire, interrogé par la chaîne de télévision BFM TV, le détenu « était en quartier d’isolement mais n’avait pas de mesures particulières de surveillance ».

Redoine Faïd, 46 ans, s’était déjà évadé de la prison de Sequedin (Nord) en avril 2013 à l’aide d’explosifs. Il avait été arrêté après six semaines de cavale. Une évasion spectaculaire puisqu’il avait alors fait exploser 5 portes et pris 4 surveillants en otage. Sa cavale avait duré un mois et demi avant de se faire arrêter dans un hôtel de Pontault-Combault (Seine-et-Marne).

« Jamais perdu l’idée de s’évader »

« C’est quelqu’un qui n’est jamais en conflit avec le personnel, mais dont il faut toujours se méfier », indique un surveillant de prison, qui a côtoyé Redoine Faïd dans le cadre de son travail. « Dans un coin de sa tête, il n’a jamais perdu l’idée de s’évader. Derrière ses bonnes manières, c’est quelqu’un de très poli, il cachait toujours son jeu ».

Selon la ministre de la Justice Nicole Belloubet, « le commando avait repéré les lieux à l’aide de drones et a conduit cette évasion spectaculaire en permettant à un hélicoptère de se poser sur la seule cour pas couverte par des filins de sécurité. »

Idole des apprentis délinquants des cités HLM et des pros du braquage de fourgons, Redoine Faïd est surnommé « L’Écrivain » par les policiers. Il a écrit son autobiographie (« Braqueur, des cités au grand banditisme ») en 2010 et avait fait la tournée des plateaux de télévision, assurant alors s’être rangé.

 

Les forces de l'ordre sont mobilisées en banlieue parisienne. | AFP

 

 

Il avait été condamné deux fois aux assises en 2017 : à 10 ans de réclusion pour son évasion de la prison de Lille-Séquedin en 2013 et à 18 ans de prison pour l’attaque d’un fourgon blindé dans le Pas-de-Calais en 2011. Il a fait appel de ces deux condamnations.

 

Source ouest-France

NIGÉRIA: LE GÉNOCIDE DES CHRÉTIENS ! SILENCE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE !!!

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11 juillet 2018
La Communauté Internationale Détourne le Regard du Génocide des Chrétiens au Nigeria
  • Depuis le début de 2018, plus de 6 000 chrétiens ont été assassinés.

  • « Les islamistes du nord du Nigeria semblent déterminés à transformer le Nigeria en un sultanat islamique et à remplacer la démocratie libérale par la charia érigée en idéologie nationale. Leur but est d'abolir la Constitution et de faire de la charia la source de toute législation ». - National Christian Elders Forum (Forum des Ainés), une branche de l'Association des Chrétiens du Nigeria.

  • Le gouvernement nigérian et la communauté internationale n'ont pas levé le petit doigt pour remédier à la situation. Ce laisser faire n'a rien de surprenant : ils sont incapables de lier le problème à ses racines, à savoir l'idéologie intolérante du djihad.

L'Association des Chrétiens du Nigeria a évoqué un « pur génocide» quand elle a appris que, à nouveau, des musulmans avaient tué 238 chrétiens et profané plusieurs églises, la semaine dernière, dans l'ouest du pays. Depuis le début de 2018, plus de 6.000 chrétiens ont été assassinés au Nigéria.

Selon l'Association des Chrétiens qui regroupe les diverses confessions chrétiennes du Nigeria, « il ne fait aucun doute que ces attaques visent au nettoyage ethnique, à l'accaparement du patrimoine des chrétiens et à l'expulsion par la force des chrétiens loin de leurs terres ancestrales. »

La déclaration condamne les récentes attaques « où plus de 200 personnes ont été brutalement tuées et nos églises détruites sans aucune intervention des services de sécurité malgré les appels au secours qui leur ont été adressés ».

Selon la déclaration, la majorité des 6 000 chrétiens massacrés cette année étaient « pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées ... Ce qui a lieu ... au Nigeria est un pur génocide et doit être stoppé immédiatement ».

Les détails de ces massacres de masse, rarement rendus publics, sont macabres : beaucoup ont été battus à mort ou décapités à la machette ; d'autres ont été brûlés vifs (y compris à l'intérieur d'églises ou de maisons fermées à clé) ; et les femmes sont généralement agressées sexuellement ou violées avant d'être abattues.

Tant le gouvernement nigérian que le gouvernement américain ont cherché à présenter ce jihad prolongé comme un affrontement territorial entre nantis (apparemment toujours chrétiens) et démunis (apparemment toujours musulmans).

Ainsi en 2012, le président Bill Clinton a déclaré que « l'inégalité » et la « pauvreté » sont « à l'origine du « truc » (le « truc » étant une manière de désigner le massacre des chrétiens par les musulmans au Nigeria). Johnnie Carson, ancien secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires africaines, avait déclaré, à Pâques 2012, après l'attentat contre une église nigériane ou 39 fidèles avaient trouvé la mort : « A cette occasion, je tiens à souligner un point essentiel : ce n'est pas la religion qui pousse à ces extrêmes ».

L'administration Obama aurait également accepté de puiser 600 millions de dollars sur le budget de l'USAID pour déterminer les « véritables causes » (forcément socio-économiques) de l'agitation et de la violence au Nigeria.

Dans sa déclaration cependant, l'Association des Chrétiens du Nigéria a rejeté ces allégations. Après avoir affirmé que les meurtriers des chrétiens sont toujours « impunément libérés » par le gouvernement nigérian - qui décrit les attaques comme un « affrontement entre agriculteurs et bergers » - l'Association a demandé :

« Comment peut-on appeler « affrontement » un groupe [les musulmans] qui attaque, tue, mutile, et détruit, l'autre groupe [les chrétiens] lequel est constamment tué, estropié et assiste à la destruction de ses lieux de culte? Il n'y a pas d'affrontement quand les éleveurs chassent les agriculteurs de leurs propres villages et communautés et que les agriculteurs s'enfuient pour sauver leur vie ! »

Le 2 mai, le National Christian Elders Forum (Forum des Ainés chrétiens) - une branche de l'Association des Chrétiens, dont les membres ont un âge moyen de 75 ans et sont originaires de six zones géopolitiques du Nigéria - a cherché un soutien auprès du haut-commissariat britannique. (Dans les jours qui ont précédé la réunion, une trentaine de bergers musulmans avaient pris d'assaut une église pendant la messe du matin et avaient assassiné près de 20 paroissiens et deux ecclésiastiques.) Le document de synthèse des Ainés précisait :

« Les Aînés chrétiens sont aujourd'hui pleinement convaincus qu'un JIHAD a été lancée au Nigeria par les islamistes du nord du Nigeria dirigés par le groupe ethnique Fulani [les "bergers"]. Ce djihad est basé sur une doctrine de haine enseignée dans les mosquées et les madrasas islamiques du nord du Nigeria ainsi que sur le suprémacisme des Peuls.

Utilisant à la fois le jihad conventionnel (violent) et le jihad furtif (civilisationnel), les islamistes du nord du Nigeria semblent déterminés à transformer le Nigeria en un sultanat islamique et à remplacer la démocratie libérale par la charia. L'objectif est bien sûr de remplacer la Constitution et de faire de la charia l'unique source de la législation. L'actuelle Constitution de 1999 est aujourd'hui en proie à un questionnement idéologique contradictoire, celui de la démocratie contre celui de la charia.

Dans une société pluraliste, certaines valeurs ne sont pas négociables mais les promoteurs du califat ne respectent pas ces valeurs. Un Nigéria ou deux idéologies se combattent ne peut pas être le Nigéria dont nous voulons. Nous voulons un Nigeria où les citoyens sont traités à égalité devant la loi à tous les niveaux ... Sachant que les chrétiens représentent plus de 50% de la population nigériane, l'objectif des islamistes est de multiplier les conflits qui, si rien n'est fait, peuvent dégénérer en guerre civile. D'ores et déjà, les islamistes assassinent les chrétiens en toute impunité et détruisent leurs lieux de culte ainsi que les communautés chrétiennes vulnérables à un rythme alarmant et inhumain.

Il a fallu un an et demi (de décembre 2013 à juillet 2015) aux éleveurs musulmans pour assassiner 1.484 chrétiens (532 hommes, 507 femmes et 445 enfants), blesser gravement 2 388 personnes de confession chrétienne (1 069 hommes, 817 femmes et 502 enfants) et brûler ou détruire 171 églises.

Que 6 000 chrétiens, « des enfants, des femmes et des personnes âgées pour la plupart », aient été massacrés au cours des six premiers mois de 2018 est le signe que la violence va aller croissant si elle n'est pas maîtrisée. Tel est l'enjeu de la persécution des chrétiens par les musulmans du Nigeria.

Force est de constater que depuis le début, le gouvernement nigérian et la communauté internationale n'ont pas levé le petit doigt. Ce manque d'intérêt n'a rien pour surprendre : il repose sur le déni des origines du problème, à savoir l'idéologie intolérante du djihad. Le nombre de chrétiens assassinés a lui augmenté - et continuera sa probable croissance exponentielle - jusqu'à ce que cette réalité soit non seulement reconnue, mais traitée.

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